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Les Piliers de la Terre

Les Piliers de la Terre

Titel: Les Piliers de la Terre Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Ken Follett
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continuait à faire rage.
Qu’ils fussent tous vivants et indemnes lui paraissait tenir du miracle.
Conscient d’être épuisé de fatigue, Philip se rendit compte qu’il était trop
inquiet pour s’asseoir et se reposer. « Y a-t-il autre chose de valeur que
nous devions sauver ? dit-il. Nous avons le trésor et les reliques… »
    Alan, le
jeune économe, intervint. « Et les livres ? »
    Philip
poussa un gémissement. Bien sûr… les livres. On les gardait dans une armoire
fermée à clé dans le cloître, près de la porte de la salle capitulaire. Les
moines pouvaient les y trouver durant les périodes d’étude. Les déménager un à
un prendrait trop de temps. Peut-être quelques robustes jeunes gens
réussiraient-ils à soulever l’armoire entière et à l’emporter à l’abri. Philip
regarda autour de lui. Le sacristain avait déjà emmené une demi-douzaine de
moines pour s’occuper du cercueil. Philip choisit à son tour trois jeunes
moines et trois novices et leur demanda de l’accompagner.
    Il
rebroussa chemin, traversant l’espace découvert devant l’église en flammes. Il
était trop épuisé pour courir. Cuthbert le Chenu et le sacristain organisaient
le transport du cercueil. Philip entraîna son groupe dans le passage qui menait
du réfectoire au dortoir et, franchissant l’arche, arriva au cloître.
    Les portes
de l’armoire s’ornaient de sculptures représentant Moïse et les Tables de la
Loi. Philip ordonna aux jeunes gens de basculer la bibliothèque sur l’avant et
de la hisser sur leurs épaules. Ils la transportèrent jusqu’à l’arche sous
laquelle Philip s’arrêta pour regarder derrière lui, le cœur plein de tristesse
à la vue de son église en ruine. La fumée diminuait à présent au profit des
flammes. Des pans entiers des combles avaient disparu. Soudain la partie du
toit au-dessus de la croisée sembla fléchir, Philip comprit qu’elle allait
s’effondrer à son tour. Il y eut un coup de tonnerre, plus fort que jamais, et
le toit du transept sud s’écroula. Philip éprouva une douleur presque physique,
comme si son corps lui-même brûlait. Un moment plus tard, le mur du transept
parut faire saillie au-dessus du cloître. Dieu nous vienne en aide, il va
s’abattre, se dit Philip. Comme la maçonnerie commençait à s’émietter et à
s’éparpiller alentour, il comprit que le mur tombait sur lui et il tourna les
talons pour s’enfuir. Mais il n’avait pas fait trois pas que quelque chose lui
heurta la nuque et il perdit conscience.
    Pour Tom,
le terrible incendie qui ravageait la cathédrale de Kings-bridge représentait
un signe d’espoir. Il contemplait les flammes gigantesques qui jaillissaient
des ruines de l’église avec une seule pensée : enfin du travail !
    Une pensée
hantait son esprit depuis que, sortant de l’hôtellerie les yeux gonflés de
sommeil, il avait aperçu les lueurs rougeoyantes derrière les fenêtres de
l’église. Alors qu’il exhortait les moines à fuir le danger et se précipitait
dans l’église en flammes pour trouver le prieur Philip et mettre à l’abri le
cercueil du saint, son cœur éclatait d’un bonheur éhonté.
    Puis, dans
un moment de réflexion, l’idée lui vint qu’il ne convenait pas de se réjouir de
l’incendie d’une église ; mais au fond, songea-t-il, personne n’a été
blessé, on a sauvé le trésor du prieuré, et de toute façon l’église était
vieille et croulante ; alors pourquoi ne pas se féliciter ? Tout ce
que j’ai à faire maintenant, se dit Tom, c’est de m’assurer qu’on me confie la
tâche de reconstruire cette église. Et c’est maintenant qu’il faut que j’en
parle au prieur Philip.
    Il vit les
jeunes moines revenir par la pelouse avec la lourde armoire à livres mais le
prieur ne se trouvait pas parmi eux.
    Arrivés à
l’hôtellerie les moines déposèrent leur fardeau sur le sol. « Où est votre
prieur ? » leur demanda Tom. « Je ne sais pas, s’étonna le plus
vieux, je le croyais derrière nous. » Peut-être était-il resté en arrière
pour observer l’incendie, pensa Tom ; à moins qu’il n’ait eu des ennuis.
    Sans plus
tarder, Tom fonça à travers la pelouse puis derrière la cuisine. Il espérait
Philip sain et sauf, non seulement parce que le prieur paraissait si bon, mais
parce qu’il était le protecteur de Jonathan. Sans lui, on ne pouvait pas savoir
ce que deviendrait le bébé.
    A son
grand soulagement, Tom

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