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Les Piliers de la Terre

Les Piliers de la Terre

Titel: Les Piliers de la Terre Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Ken Follett
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une
lumière brillait sous la porte en haut de l’escalier. Il y avait quelqu’un là.
    Ils
continuèrent et s’arrêtèrent au seuil. De l’intérieur venaient les échos d’un
rire de jeune fille. William eut un sourire ravi. Il trouva la poignée, la
tourna doucement puis d’un coup de pied ouvrit la porte. Le rire se transforma
en cri de frayeur.
    La scène
formait un charmant tableau. Aliena et son jeune frère Richard, assis à une
petite table, près du feu jouaient aux dames ; Matthew l’intendant, debout
derrière eux, regardait par-dessus leurs épaules. A la lueur du feu, le visage
d’Aliena était tout rosé et ses boucles brunes avaient des reflets châtains.
Elle portait une tunique de toile pâle. Elle leva les yeux vers William, ses
lèvres rouges formant un O de surprise. William l’observait, savourant sa
frayeur. Au bout d’un moment, elle recouvra son calme, se leva et dit :
« Que voulez-vous ? »
    William
avait répété cette scène bien des fois dans son imagination. Il s’avança
lentement et se planta devant le feu pour se réchauffer les mains. Puis il
dit : « J’habite ici. Que voulez-vous, vous ? »
    Aliena ne
comprenait pas ce qui se passait, mais son ton néanmoins restait autoritaire.
« Ce château appartient au comte de Shiring. Dites ce qui vous amène et
déguerpissez. »
    William
eut un sourire triomphant. « Le comte de Shiring est mon père. »
L’intendant poussa un grognement. Aliena semblait perdue. William
poursuivit : « Hier, le roi a fait mon père comte, à Winchester. Le
château maintenant nous appartient. Je suis le maître ici jusqu’à l’arrivée de
mon père. » Il se tourna vers l’intendant en claquant des doigts :
« J’ai faim, apporte-moi du pain, de la viande et du vin. »
    L’intendant
hésitait : il jeta un coup d’œil inquiet à Aliena. Il ne voulait pas la
laisser seule. Mais il n’avait pas le choix. Il se dirigea vers la porte.
Aliena fit un pas dans la même direction, comme pour le suivre.
    « Restez
ici », lui ordonna William.
    Walter
s’interposa, lui barrant le chemin.
    « Vous
n’avez pas d’ordre à me donner ! » fit Aliena, retrouvant son ton
impérieux.
    Matthew
intervint d’une voix effrayée : « Restez, madame. Ne les mettez pas
en colère. Je ne vais pas être long. »
    Aliena le
regarda, visiblement contrariée, mais resta où elle était. Matthew sortit.
    William
s’assit dans le fauteuil d’Aliena, qui vint se mettre auprès de son frère.
William les observa. Il y avait entre eux une certaine ressemblance, mais le
visage de la jeune fille avait hérité de toute la force. Richard était un grand
adolescent dégingandé, encore imberbe. William goûtait au plaisir de les avoir
en son pouvoir. « Quel âge avez-vous, Richard ? dit-il.
    — Quatorze
ans, répondit le garçon d’un ton maussade.
    — Vous
n’avez jamais tué un homme ?
    — Non »,
répondit-il. Puis, avec un peu de bravade, il ajouta : « Pas
encore. »
    Tu vas
souffrir toi aussi, petit imbécile prétentieux, se dit William. Son regard
revint à Aliena. « Quel âge avez-vous ? »
    Elle parut
d’abord décidée à ne pas répondre, puis elle changea d’avis, se souvenant
peut-être que Matthew avait dit Ne les mettez pas en colère. « Dix-sept
ans, dit-elle.
    — Oh !
Oh ! On sait compter dans la famille, dit William. Êtes-vous vierge,
Aliena ?
    — Bien
sûr ! » s’écria-t-elle, furieuse.
    William
tendit soudain le bras pour lui toucher le sein : il emplissait sa grande
main. Il serra : il était ferme mais souple. Elle eut un sursaut et se
dégagea de William.
    Richard
s’avança, trop tard, et frappa William au bras. Celui-ci n’attendait que cela.
Il bondit de son siège et décocha à Richard un coup de poing en pleine figure.
William avait raison, le jeune garçon était un mou : il poussa un cri et
porta les mains à son visage.
    « Laissez-le
tranquille ! » s’exclama Aliena.
    William la
regarda avec surprise. Elle semblait plus préoccupée du sort de son frère que
d’elle-même. Il faudrait s’en souvenir.
    Matthew
revint, portant sur un plat de bois une miche de pain, un morceau de jambon et
une cruche de vin. Il pâlit en voyant que Richard se tenait le visage. Il posa
le plateau sur la table et s’approcha du garçon. Écartant doucement les mains
de Richard, il inspecta sa face déjà rouge et tuméfiée autour de l’œil.
« Je vous avais dit de ne pas

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