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Les Piliers de la Terre

Les Piliers de la Terre

Titel: Les Piliers de la Terre Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Ken Follett
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courage.
    Un
frémissement parcourut l’assemblée : un prêtre apparaissait dans l’escalier
conduisant à la salle du dessus, signe probablement que le roi recevait. Le
prêtre échangea quelques mots à voix basse avec un des gardes armés, qui
choisit dans la foule un chevalier.
    Celui-ci
confia son épée aux mains du garde et à son tour gravit l’escalier.
    Quelle
drôle de vie menaient les clercs de la cour, songea Philip. Le roi, bien sûr,
devait s’entourer d’ecclésiastiques, pas seulement pour dire la messe, mais
pour s’acquitter de la vaste quantité de lecture et d’écriture qu’impliquait le
gouvernement du royaume. Il n’y avait personne d’autre pour le faire que le
clergé : les quelques laïques qui n’étaient pas illettrés s’avéraient
incapables de lire et d’écrire assez vite. Mais on ne trouvait rien de très
sain dans la vie du clergé du roi. Le propre frère de Philip, Francis, avait
choisi cette existence puisqu’il travaillait pour Robert de Gloucester. Il
faudra qu’il m’en parle, songea Philip, si jamais je le revois.
    Peu après,
entrèrent les Hamleigh. Philip résista à l’envie d’aller vers eux. Il ne
voulait pas révéler qu’ils étaient de mèche, pas encore. Il les dévisagea,
scrutant leur expression, essayant de lire leurs pensées. William semblait
rempli d’espoir, Percy paraissait anxieux et Regan tendue comme un arc. Après
quelques minutes, Philip se leva et traversa la pièce, aussi nonchalamment
qu’il en était capable. Il salua poliment, puis dit à Percy : « Vous
l’avez vu ?
    — Oui.
    — Et
alors ?
    — Il
a dit qu’il y réfléchirait cette nuit.
    — Mais
pourquoi ? dit Philip, déçu et agacé. A quoi faut-il donc
réfléchir ? »
    Percy
haussa les épaules : « Demandez-le-lui. » Philip était exaspéré.
« Enfin, comment semblait-il… Content, ou quoi ?
    — A
mon avis, répondit Regan, l’idée de résoudre le problème lui plaît, mais il se
méfie car tout paraît trop facile. »
    C’était
vraisemblable, mais Philip était quand même contrarié que le roi Stephen n’eût
pas saisi l’occasion à deux mains. « Cessons de bavarder, dit-il
brusquement. Ne laissons pas les évêques deviner que nous sommes alliés contre
eux – pas avant que le roi fasse son annonce. » Il les salua courtoisement
et s’éloigna.
    De retour
sur sa banquette, il occupa ses pensées à l’avenir de son plan, en cas de
succès. Dans combien de temps pourrait-on commencer le travail ? Tout
dépendait de la rapidité avec laquelle rentrerait l’argent de sa nouvelle
propriété. Il y aurait beaucoup de moutons, donc beaucoup de toisons à vendre
en été. Certaines fermes des collines seraient louées et la plupart des loyers
se payaient après la moisson. A l’automne, on aurait peut-être réuni assez
d’argent pour engager un forestier et un maître carrier. En même temps, les
ouvriers commençaient à creuser les fondations, sous la surveillance de Tom le
bâtisseur. Les travaux de maçonnerie débuteraient donc dans le courant de l’année
suivante.
    Les
courtisans montaient et descendaient l’escalier avec une inquiétante
rapidité : aujourd’hui le roi Stephen travaillait vite. Philip commença à
s’inquiéter à l’idée que le roi pourrait finir son travail de la journée et
partir pour la chasse avant l’arrivée des évêques.
    Ils
apparurent enfin. Philip se leva lentement. Waleran avait l’air crispé ;
quant à Henry, il paraissait s’ennuyer. Pour lui, le problème était
mineur : il devait soutenir son collègue évêque, mais le résultat ne le
concernait guère. Au contraire, Waleran jouait une partie cruciale dont
dépendait la construction de son château – château qui ne représentait qu’une
première étape de la progression vers les grandes allées du pouvoir.
    Philip
hésitait sur l’attitude à adopter. Ils avaient essayé de le duper et il aurait
voulu se moquer d’eux, leur dire qu’il avait découvert leur traîtrise ;
mais il risquait d’éveiller des soupçons : le compromis devait être
approuvé par le roi sans qu’ils aient le temps de rassembler leurs esprits. Il
dissimula donc ses sentiments et sourit poliment. Peine inutile : les
évêques l’ignorèrent complètement.
    Il ne
fallut pas longtemps au garde pour les appeler. Henry et Waleran s’engagèrent
dans l’escalier les premiers, suivis de Philip. Les Hamleigh fermaient la
marche. Philip

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