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Les Piliers de la Terre

Les Piliers de la Terre

Titel: Les Piliers de la Terre Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Ken Follett
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s’inclinaient
devant elle. A eux, elle souriait.
    La messe
commença. William poursuivait ses pensées : comment l’affaire avait-elle
pu si mal tourner ? Puisque le comte Bartholomew avait un fils qui
hériterait de son titre et de sa fortune, tout ce que pouvait donc lui apporter
une fille, c’était une alliance prestigieuse. Aliena, à seize ans, était vierge
et ne montrait aucune envie de devenir nonne, aussi pouvait-on supposer qu’elle
serait ravie d’épouser un robuste gentilhomme de dix-neuf ans. Après tout, des
considérations politiques auraient tout aussi bien pu décider son père à la
marier à quelque comte quadragénaire, obèse et goutteux, ou même à un baron
chauve de soixante ans.
    Une fois
les fiançailles conclues, William et ses parents avaient fièrement annoncé la
nouvelle à tous les comtés alentour. La rencontre entre William et Aliena était
considérée par tout le monde comme une formalité – tout le monde, sauf Aliena,
comme on le vit bien vite.
    Bien sûr,
William et Aliena n’étaient pas des étrangers l’un à l’autre. Il se souvenait
d’elle petite fille, de son visage malicieux au nez retroussé, de ses cheveux rebelles
coupés court. Elle était autoritaire, têtue, batailleuse et hardie. C’était
toujours elle qui organisait les jeux des enfants, décidant des équipes,
réglant les disputes et marquant les points. Il était fasciné par elle en même
temps qu’un peu réticent à la façon dont elle dominait les jeux. Parfois il
réussissait à attirer un moment l’attention sur lui, par exemple en déclenchant
une bagarre ; mais bien vite Aliena reprenait les choses en main, le
laissant déconcerté, méprisé, furieux et malgré tout enchanté – exactement
comme aujourd’hui.
    Après la
mort de sa mère, Aliena avait beaucoup voyagé avec son père et William l’avait
moins vue. Toutefois, il la rencontrait encore assez souvent pour constater
qu’elle devenait une ravissante jeune femme et sa joie avait éclaté quand on
lui avait annoncé qu’elle allait devenir son épouse. Il résolut de faire tout
son possible pour aplanir la voie jusqu’à l’autel.
    Si elle
était vierge, lui certainement pas. Nombre des filles qu’il avait séduites
étaient aussi jolies qu’Aliena, ou presque, mais aucune d’elle n’était aussi
bien née. Il les impressionnait par ses beaux vêtements, ses chevaux fougueux
et la nonchalance avec laquelle il dépensait de l’argent pour du vin doux et
des rubans ; ainsi finissaient-elles en général par lui céder de plus ou
moins bon gré.
    La
désinvolture qu’il affichait d’ordinaire avec les filles l’abandonna dès qu’il
fut en face d’Aliena. Elle portait une robe de soie bleu clair, large et
flottante, mais il ne pouvait penser qu’au corps qu’elle dissimulait et que
bientôt il pourrait voir nu chaque fois qu’il en aurait envie. Il l’avait
trouvée en train de lire un livre, étrange occupation pour une femme qui
n’était pas nonne. Il avait engagé la conversation sur ce sujet afin de ne plus
penser à la façon dont ses seins bougeaient sous la soie bleue.
    « Le
livre s’appelle Le Roman d’Alexandre. C’est l’histoire d’un roi, d’Alexandre le
Grand, et de la façon dont il a conquis des pays merveilleux en Orient, là où
les pierres précieuses poussent dans les vignes et où les plantes
parlent. »
    William
était incapable d’imaginer qu’on puisse perdre son temps à de telles bêtises,
mais il n’en avait rien dit. Il lui avait parlé de ses chevaux, de ses chiens,
de ses exploits à la chasse, à la lutte et aux joutes. Elle n’avait pas été
aussi impressionnée qu’il l’espérait. Il lui parla de la maison que son père
lui faisait construire et, pour la préparer au moment où elle allait diriger la
maisonnée, il lui esquissa quelques règles qu’il entendait voir respecter. Il
se rendit bien compte qu’il ne retenait plus son attention, sans savoir
vraiment pourquoi. Il était assis tout près d’elle, il aurait aimé la toucher,
caresser ses seins qu’il devinait ronds et doux. Mais elle s’écarta
soigneusement de lui, bras et jambes croisés, si intimidante qu’il dut renoncer
à ses tentatives et se consoler en pensant que bientôt il pourrait faire avec
elle tout ce dont il aurait envie.
    A ce
moment-là, elle n’avait rien laissé paraître des problèmes qu’elle allait poser
plus tard. Les quelques mots qu’elle avait prononcés d’un

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