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Les Piliers de la Terre

Les Piliers de la Terre

Titel: Les Piliers de la Terre Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Ken Follett
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qu’il nous a confié aujourd’hui. »
    L’affaire
devenait évidente quand elle l’expliquait ainsi. Sans elle, William et son père
seraient tombés tout droit dans le piège tendu par Waleran. Avec autant
d’enthousiasme l’un que l’autre, ils auraient pris les risques à sa place. Le
jugement politique de Mère les avait sauvés.
    « A
ton avis, fit Père, nous devrions simplement oublier ses propos ! »
    — Certainement
pas. » Elle avait les yeux brillants. Nous tenons là une chance de
détruire les gens qui nous ont humiliés. » Un palefrenier lui amenait son
cheval. Elle prit les rênes et congédia le valet, mais resta un moment auprès
de sa monture, lui caressant le cou d’un air songeur, et reprit à voix
basse : « Il nous faut des preuves de la conspiration, de façon que
personne ne puisse la nier une fois que nous aurons porté notre accusation.
Nous allons devoir trouver ces preuves discrètement, sans révéler ce que nous
cherchons. Alors seulement nous pourrons arrêter le comte Bartholomew et le
traîner devant le roi. Confronté à l’évidence, Bartholomew avouera et implorera
merci. Et nous pourrons réclamer notre récompense.
    — Et
nier que Waleran nous a aidés », ajouta père.
    Mère
secoua la tête. « Qu’il ait sa part de gloire et sa récompense. Ainsi
restera-t-il notre débiteur. Nous n’en pourrons tirer que du bien.
    — Mais
comment se procurer ces fameuses preuves ? demanda Père d’un air anxieux.
    — Il
va falloir trouver un moyen d’aller fureter dans le château de Bartholomew, fit
Mère en fronçant les sourcils. Cela ne sera pas facile. Personne ne croira que
nous venons en visite de politesse : tout le monde sait que nous détestons
Bartholomew. »
    William
eut une soudaine inspiration. « Moi, dit-il, je pourrais y aller. »
    Ses
parents parurent un peu surpris. « Tu éveillerais moins de soupçon que ton
père, dit Mère. Mais quel prétexte aurais-tu ? »
    William y
avait pensé. « Je pourrais aller voir Aliena » dit-il. A cette idée
son pouls se mit à battre plus vite. « Je pourrais la supplier de
reconsidérer sa décision. Après tout, elle ne me connaît pas vraiment. Elle m’a
mal jugé quand nous nous sommes rencontrés. Je pourrais faire pour elle un bon
mari. Peut-être a-t-elle simplement besoin d’être courtisée avec un peu plus
d’énergie. » Il essaya de mettre dans son sourire autant de cynisme que possible,
de façon qu’on ne se doutât pas qu’il pensait exactement ce qu’il disait.
    « C’est
un prétexte parfaitement crédible », dit Mère. Elle scruta le visage de
William. « Par le Christ, je me demande si après tout ce garçon n’aurait
pas un peu de la cervelle de sa mère. »
    Pour la
première fois depuis des mois, William était d’humeur optimiste lorsqu’il
partit pour le château du comte le lendemain de l’Epiphanie, par un matin froid
et clair. Le vent du nord lui mordait les oreilles et l’herbe gelée crissait
sous les sabots de son destrier. Il portait un manteau gris de beau drap des
Flandres, bordé de lapin, par-dessus une tunique écarlate.
    Walter,
son valet, l’escortait. Quand William avait atteint douze ans, Walter, devenu
son maître d’armes, lui avait enseigné à monter, à chasser, à manier l’épée et
à lutter. Aujourd’hui son valet, son compagnon et son garde du corps, Walter
était aussi grand que William, mais plus large, avec une carrure redoutable. De
neuf ou dix ans plus âgé, assez jeune pour aller boire et courir les filles,
mais assez vieux pour tirer le jeune homme du pétrin si cela s’avérait
nécessaire, il était aussi son plus proche ami.
    Même s’il
savait qu’une fois de plus il se trouverait rejeté et humilié, William
éprouvait une étrange excitation. En l’apercevant dans la cathédrale de
Kings-bridge, il avait senti se rallumer tout son désir pour elle. Il était
impatient de lui parler, de l’approcher, de voir la masse de ses boucles se
défaire et trembler au rythme de ses paroles, de suivre sous la robe les
mouvements de son corps.
    En même
temps, la possibilité de se venger avait aiguisé la haine du jeune homme.
    Il pensait
être capable de vérifier l’authenticité de l’histoire de Waleran, car il y
aurait sûrement au château des signes annonçant qu’on se préparait à la guerre
– des chevaux qu’on rassemblait, des armes qu’on fourbissait, des vivres qu’on
amassait –, même si ce

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