Les proies de l'officier
marcha jusqu’au maréchal Ney, l’un des hommes les plus braves
415 de tous les temps, et lorsque celui-ci, étonné, lui demanda la raison de sa présence, il répliqua :
— Monsieur le maréchal, si le colonel Barguelot a décidé de se promener dans une forêt, il n’est pas dans le pouvoir de cinquante mille Russes de le faire changer d’avis.
Épilogue
Sur les quatre cent mille hommes de la Grande Armée qui participèrent à cette campagne, trois cent trente mille périrent ou furent faits prisonniers. Ce désastre marqua le début du déclin du règne de Napoléon. Les Russes perdirent eux aussi plus de trois cent mille combattants (dont la moitié à cause de l’hiver), mais purent se relever d’une telle catastrophe.
Margont survécut. Il eut toutes les peines du monde à convaincre le prince Eugène que le colonel Pirgnon était l’assassin qu’il avait tant recherché. L’aliéné polonais accusé du meurtre d’Élisa Lasquenet fut libéré. Quelques jours plus tard, Margont fut promu major, sautant allègrement par-dessus le grade de chef de bataillon, pour « son action héroïque au combat de la Bérézina ». Il n’eut pas le loisir de se rendre à Varsovie, car, déjà, l’Empereur réorganisait ses forces, conscient du fait que la Prusse et une grande partie de l’Allemagne allaient profiter de son affaiblissement pour se soulever contre lui.
Le colonel Barguelot, lâche à la Moskowa, mais héros à la Bérézina, ne fut pas destitué de son commandement et regagna la confiance de son régiment.
Le colonel Delarse survécut aussi. Ironiquement, il assista à une messe célébrée à la mémoire de plusieurs officiers décédés dont certains, croyant ses jours comptés, avaient refusé de lui confier un régiment. Il fut enfin nommé général de brigade.
Saber reçut la Légion d’honneur pour son action à la Bérézina. Les rescapés du 35 e le nommèrent « colonel à titre honorifique du 35 e régiment de ligne ». Ce grade n’avait qu’une valeur affective, mais il permit à Saber de clamer partout que, conformément à ce qu’il avait toujours dit, il avait bel et bien terminé cette campagne en tant que colonel.
Lefine, Piquebois et Fanselin échappèrent également au tombeau russe.
Personne n’eut le temps de profiter d’un quelconque repos : la campagne de Saxe débuta dès le mois d’avril 1813.
L’intrigue policière de ce roman (personnages et situations) est purement imaginaire.
Le 9 e régiment d’infanterie de ligne était en réalité commandé par le colonel de Vautré, le 35 e régiment d’infanterie de ligne par le colonel Penant et le 3 e régiment d’infanterie de ligne italien par le colonel Lévie. Le général Huard n’avait qu’un seul aide de camp, l’officier Cogniard.
Toute ressemblance entre les personnages fictifs de ce roman et des personnages ayant réellement existé serait totalement fortuite.
ANNEXES
A NNEXE 1
Composition de l’armée française au début
de la campagne de Russie
Empereur Napoléon I er Le prince Murat est lieutenant général
Service de l’Empereur
État-major général de la Grande Armée
Administration générale de la Grande Armée
Garde impériale (30 000 hommes)
1 er corps (maréchal Davout) (70 000)
2 e corps (maréchal Oudinot) (40 000)
3 e corps (maréchal Ney) (35 000)
4 e corps (prince Eugène) (45 000)
5 e corps (général Poniatowski) (35 000)
6 e corps (général Gouvion-Saint-Cyr) (23 000)
7 e corps (général Reynier) (18 000)
8 e corps (roi Jérôme Bonaparte) (16 000)
10 e corps (maréchal Macdonald) (30 000)
Corps prussien (von Grawert) (17 000)
Corps autrichien (prince Schwarzenberg) (30 000)
1 er corps de réserve de cavalerie (général Nansouty) (12 000)
2 e corps de réserve de cavalerie (général Montbrun) (11 000)
3 e corps de réserve de cavalerie (général Grouchy) (7 000)
4 e corps de réserve de cavalerie (général de La Tour Maubourg) (6 000)
Grand parc d’artillerie et du génie
Les 9 e corps (maréchal Victor) (25 000) et 11 e corps (maréchal Augereau) (45 000) sont tenus en réserve en Allemagne et n’interviendront pas avant la fin de la campagne.
Au total, environ 400 000 soldats et 1200 canons participent directement à la campagne.
(Les effectifs sont donnés à titre indicatif et peuvent nettement varier selon les sources mais le chiffre global de 400 000 soldats obtient quasiment l’unanimité auprès des
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