Les quatre livres des stratagèmes
appartenir au chapitre précédent.
Mais il est probable que l’auteur n’a eu en vue que la prudence et
le sang-froid du chef d’armée.
« La première qualité d’un général en chef est d’avoir une
tête froide, qui reçoive une impression juste des objets ; il
ne doit pas se laisser éblouir par les bonnes ou mauvaises
nouvelles. Les sensations qu’il reçoit successivement ou
simultanément, dans le cours d’une journée, doivent se classer dans
sa mémoire, de manière à n’occuper que la place qu’elles méritent
d’occuper : car la raison et le jugement sont le résultat de
la comparaison de plusieurs sensations prises en égale
considération. Il est des hommes qui, par leur constitution
physique et morale, se font de chaque chose un tableau :
quelque savoir, quelque esprit, quelque courage et quelques bonnes
qualités qu’ils aient d’ailleurs, la nature ne les a point appelés
au commandement des armées, et à la direction des grandes
opérations de la guerre. » (Napoléon.)
Mais cette prudence et ce sang-froid ne doivent point dégénérer en
irrésolution. « Un général irrésolu, qui agit sans principes
et sans plan, quoiqu’à la tête d’une armée supérieure en nombre à
celle de l’ennemi, se trouve presque toujours inférieur à ce
dernier sur le champ de bataille. Les tâtonnements, les mezzo
termine perdent tout à la guerre. »
« À force de disserter, de faire de l’esprit, de tenir des
conseils, il arrivera ce qui est arrivé dans tous les siècles en
suivant une pareille marche : c’est qu’on finit par prendre le
plus mauvais parti, qui presque toujours, à la guerre, est le plus
pusillanime, ou, si l’on veut, le plus prudent. La vraie sagesse,
pour un général, est dans une détermination énergique. »
(Napoléon.)
[133] Ce n’est point à
Antiochus, mais bien à Prusias, que ce stratagème fut enseigné par
Hannibal. Voyez Cornelius Nepos, Vie d’Hannibal, ch. XI ; et
Justin, liv. XXXII, ch. 4.
Ce fait, malgré le témoignage de plusieurs historiens de
l’antiquité, est dépourvu de vraisemblance, aux yeux des tacticiens
modernes. « Quoi de plus ridicule, dit M. Carion-Nisas (Essai
sur l’hist. de l’art militaire, t. 1er, p. 242) » que de
supposer, dans un pays civilisé, ou du moins habité par dos hommes,
un assez grand nombre de vipères pour en remplir cinq ou six cents
vases ! Combien ne faudrait-il pas de temps pour les ramasser,
et combien d’hommes ne faudrait-il pas occuper à une pareille
chasse ! »
[134] Remarquez le
misérable jeu de mots que Pachès a mis à profit pour commettre
cette atrocité. Polyen rapporte une autre perfidie de ce général
(liv. III, ch. 2).
[135] Volons, esclaves
enrôlés comme volontaires. Voyez leur histoire dans Tite-Live (liv.
XXII, ch. 67 ; liv. XXIII , ch. 35 ; liv. XXIV, ch.
14 et suiv. ; liv. XXVII, ch. 38 ; et liv. XXVIII,
ch. 46).
[136] T. Gracchus avait
juré au nom de la république, et se trouvait lié par son serment.
Voyez le récit de Tite-Live, liv. XXIV, ch. 14 et suiv., surtout le
ch. 16.
[137] Alexandre s’est
souvent annoncé comme libérateur aux nations dont il franchissait
les frontières. C’est une ruse de tous les temps. Le général
Bonaparte, débarquant en Égypte, adressa aux habitants une
proclamation qui commençait par ces paroles :
« Depuis longtemps les beys qui gouvernent l’Égypte insultent
à la nation française et couvrent les négociants d’avanies ;
l’heure de leur châtiment est arrivée.
« Depuis longtemps ce ramassis d’esclaves, acheté dans le
Caucase ou dans la Géorgie, tyrannise la plus belle partie du
monde ; mais Dieu, de qui tout dépend, a ordonné que leur
empire finît.
« Peuples d’Égypte, on vous dira que je viens pour détruire
votre religion ; ne le croyez pas : répondez que je viens
restituer vos droits, punir les usurpateurs, et que je respecte,
plus que les mameluks, Dieu, son prophète et le Coran. »
[138] Le rôle des vélites,
des archers et frondeurs, en un mot, des fantassins armés à la
légère, était principalement d’engager le combat. Ils
escarmouchaient en avant et sur les flancs de la légion ; et,
quand ils étaient forcés de plier, ils se retiraient dans les
intervalles que présentaient les cohortes, les manipules, et même
les centuries, comme le dit ici Frontin.
[139] Sous les murs mêmes
de Capoue. Voyez le récit plus étendu de Tite-Live, liv. XXVI,
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