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Les refuges de pierre

Les refuges de pierre

Titel: Les refuges de pierre Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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1
    Rassemblés sur la corniche calcaire, les Zelandonii les
regardaient approcher. Personne ne leur adressait de geste de bienvenue, et
certains, sans être vraiment menaçants, tenaient leur lance prête. La jeune
femme pouvait presque sentir leur peur, cette réticence à les accueillir qu’elle
avait remarquée chez d’autres peuples rencontrés pendant leur Voyage. Du bas du
sentier, elle en vit d’autres accourir sur la corniche. Ce n’est pas
particulier à ce peuple, c’est toujours comme cela au début, pensa-t-elle, un
peu mal à l’aise cependant, car ils étaient beaucoup plus nombreux qu’elle ne s’y
attendait.
    L’homme de haute taille descendit du jeune étalon. Bien qu’il ne
fût, lui, ni réticent ni mal à l’aise, il hésita un moment, la bride de son
cheval à la main, puis se retourna et découvrit qu’elle restait en arrière.
    — Ayla, tu veux bien tenir Rapide ? Il a l’air
nerveux, dit-il en levant les yeux vers l’abri. Eux aussi, j’ai l’impression.
    Elle hocha la tête, se laissa glisser du dos de la jument et
prit la corde. Outre l’agitation que suscitait en lui la présence de tous ces
inconnus, le jeune cheval brun profond était encore troublé par sa mère. Elle n’était
plus en chaleur mais l’odeur de sa rencontre avec l’étalon du troupeau flottait
encore autour d’elle. Ayla tint Rapide près d’elle, laissa la jument louvette
avancer et resta entre les deux animaux. Whinney était maintenant habituée à
rencontrer des humains et ne montrait d’habitude aucune nervosité, mais elle
semblait inquiète, elle aussi. La foule qui se pressait sur la corniche aurait
inquiété n’importe qui.
    Quand le loup apparut, Ayla entendit des cris d’épouvante s’élever
du groupe massé devant la caverne... si on pouvait parler de caverne. Jamais
elle n’en avait vu de pareille. Loup se pressa contre sa jambe et tendit le
cou, méfiant et protecteur. Elle sentait les vibrations de ses grognements,
pourtant discrets. Il se défiait davantage des êtres humains que lorsqu’ils
avaient entamé leur long Voyage, un an plus tôt, mais il n’était alors qu’un
louveteau, et depuis l’épisode des Femmes-Louves chasseuses de chevaux, il
adoptait envers Ayla une attitude plus protectrice.
    En gravissant la pente vers le groupe qui s’agitait, l’homme
semblait dépourvu de crainte mais Ayla se félicitait de rester derrière et de
pouvoir observer ces gens avant de les rencontrer. Elle attendait – elle
redoutait – ce moment depuis plus d’un an car les premières
impressions comptaient beaucoup... de part et d’autre.
    Une femme jaillit du groupe, qui demeura figé, et se précipita
vers l’homme. Jondalar reconnut aussitôt sa sœur, même si la petite fille s’était
épanouie en une jolie jeune femme pendant ses cinq ans d’absence.
    — Jondalar ! Je savais que c’était toi ! Tu es
enfin de retour ! s’écria-t-elle en se jetant dans ses bras. Il la serra
contre lui puis la souleva et la fit tourner.
    — Folara, je suis si heureux de te revoir ! Il la
reposa, la tint à bout de bras.
    — Comme tu as grandi ! Tu n’étais qu’une gamine quand
je suis parti, tu es devenue une belle femme, ajouta-t-il avec dans l’œil une
lueur un peu plus que fraternelle.
    Elle lui sourit, plongea le regard dans ses yeux d’un bleu
incroyablement éclatant et fut captivée par leur magnétisme. Elle se sentit
rougir, non sous le compliment, mais à cause de l’attirance qu’elle éprouvait
pour cet homme – frère ou non – qu’elle n’avait pas vu
depuis tant d’années. Folara avait entendu parler de ce grand frère aux yeux
extraordinaires, capable de charmer n’importe quelle femme, mais elle n’avait
gardé que le souvenir d’un compagnon attentionné, toujours prêt à partager les
jeux ou les activités qu’elle lui proposait. C’était la première fois que, jeune
femme, elle était exposée aux effets du charme de Jondalar. Remarquant sa
réaction, il sourit de son trouble.
    Elle se détourna, porta les yeux vers le bas du sentier, près de
la petite rivière.
    — Qui est cette femme, Jondé ? demanda-t-elle. Et d’où
viennent ces animaux ? Les animaux fuient les hommes, pourquoi ceux-là ne
la fuient-ils pas ? C’est une Zelandonii ? Elle les a invoqués ?
(Elle fronça les sourcils.) Et où est Thonolan ?
    Elle retint sa respiration en voyant l’expression de douleur qui
assombrissait les traits de son

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