L'Étreinte de Némésis
voulu d’enfant de
mon sang, et encore moins un enfant esclave.
— Mais
ton fils…
— Eco
est entré dans ma vie sans prévenir. Je rends grâce aux dieux chaque jour d’avoir
eu la sagesse de l’adopter. En revanche, je ne voyais aucune raison de donner
la vie à ce nouvel être dans un monde pareil.
Je
haussai les épaules.
— Mais,
après Baia, quelque chose a changé en moi. Alors j’ai affranchi Bethesda et je
l’ai épousée.
— Maintenant
je comprends ce que tu faisais, il y a neuf mois, en décembre dernier, au lieu
d’aller voir l’ovation de Crassus ! s’exclama Mummius.
Je
ris en me penchant vers lui.
— Tu
sais, Mummius, je crois même que cela s’est passé précisément cette nuit-là !
Eco
réapparut soudain à l’autre bout du péristyle. Les deux jeunes esclaves l’accompagnaient.
Eco
ouvrit la bouche. Pendant un long moment, je crus qu’il était redevenu muet.
Puis les mots tombèrent en cascade.
— Bethesda
dit que ça y est. Elle dit qu’elle commence à avoir des contractions.
Mummius
pâlit. Quant à Apollonius, il se mit à sourire.
Meto
pirouetta et battit des mains. Je levai les yeux au ciel.
— Voilà
de nouveaux soucis, murmurai-je, soudain angoissé.
Puis
je fus transporté de joie.
— Une
nouvelle histoire commence !
FIN
NOTE DE L’AUTEUR
Malgré sa fabuleuse richesse
et sa participation au premier triumvirat avec César et Pompée, Marcus Licinius
Crassus est toujours regardé comme l’un des plus grands perdants de l’Histoire.
Il commit l’erreur fatale de se faire tuer en 53 av. J.-C. au cours de sa
campagne, mal préparée, contre les Parthes. Il se trouvait pourtant au faîte de
sa puissance et de son prestige. Bien qu’il fût l’homme le plus riche du monde,
sa notoriété ne résista pas à sa décapitation [60] .
Il
existe deux biographies de Crassus en anglais. L’inestimable Marcus Crassus
and the Late Roman Republic , d’Allen Mason Ward (University of Missouri
Press, 1977), est très fouillée et commentée ; Marcus Crassus,
Millionnaire, de F. E. Adcock (W. Heffer & Sons, Ltd., Cambridge,
1966), est pour l’essentiel un long essai élégant. Parfois, Ward est indulgent
vis-à-vis de certains défauts du personnage. Par exemple, quand il décrit la
décimation qu’opère Crassus sur ses propres soldats : « Les temps
étaient désespérés, alors on avait recours à des mesures désespérées… Il ne serait
pas juste de critiquer le comportement de Crassus, en le qualifiant d’anormalement
brutal. » De l’autre côté, Adcock exagère peut-être un peu lorsqu’il dit
du jeune Crassus : « Il n’avait pas le cœur sur la main, et l’on peut
même se demander s’il avait un cœur. »
Pour la révolte de Spartacus, nos principales sources
sont l’Histoire romaine d’Appien [61] et la Vie de Crassus de Plutarque [62] . A propos des autres soulèvements serviles et de l’esclavage
romain en général, on se reportera à Greek and Roman Slavery de Thomas
Wiedemann (Routledge, London, 1988), qui utilise des documents originaux de
premier ordre.
Concernant la peinture romaine, les potions et les
poisons, le meilleur guide est l’Histoire naturelle de Pline [63] , qui complète aussi notre connaissance trop
insuffisante de Iaia et Olympias. Ceux qui s’intéressent aux aspects mythiques
de la sibylle de Cumes pourront consulter l’Énéide de Virgile [64] . On trouvera des références à la nourriture dans de
nombreuses sources (par exemple les commentaires pythagoriciens sur les
haricots au chapitre 7 viennent de Cicéron, De la divination), mais le
plus riche informateur en cette matière est Apicius [65] . Les aventuriers de la cuisine et autres gourmets
pourront consulter The Roman Cookery of Apicius (Hartley & Marks, Inc.,
1984), traduit par John Edwards, avec des recettes adaptées pour la cuisine
moderne.
De
temps en temps, le chercheur découvre un volume qu’il ignorait jusque-là et qui
vient combler avec une précision étonnante tous ses besoins. C’est ainsi que je
suis tombé sur Romans on the Bay of Naples : A Social and Cultural
History of the Villas and their Owners from 150 BC to AD 400 (Harvard
University Press, 1970) de John H. d’Arms. C’était un livre que je mourais d’envie
de lire bien avant de savoir qu’il existait.
Pour des petits détails et des questions de
nomenclature, j’ai consulté presque quotidiennement une édition massive (1 300
pages) et
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