L’HISTOIRE DE L’ATLANTIDE
Europe sans admettre l’hypothèse d’une communication constante entre les deux continents ; d’autant plus que le cheval existait certainement à l’état sauvage en Europe et en Asie avant sa domestication par l’homme, laquelle remonte à peu près à l’âge de pierre. Le bétail et les moutons, tels que nous les connaissons aujourd’hui, ont des ancêtres également éloignés. Darwin montre le bétail domestiqué en Europe aux premières époques de l’âge de pierre, alors que longtemps auparavant il était issu du buffle sauvage d’Amérique. Les restes du lion des cavernes d’Europe se retrouvent aussi dans l’Amérique du Nord.
Passant du règne animal au règne végétal, on constate que, en Europe, la plus grande partie de la flore de l’âge miocène – qui se retrouve surtout dans les couches fossiles de la Suisse – existe de nos jours en Amérique, et quelque peu en Afrique. Mais en ce qui concerne l’Amérique, un fait est digne d’être noté ; tandis que la plupart des espèces se retrouvent dans les États de l’est, beaucoup d’entre elles manquent au contraire sur les côtes du Pacifique. Ceci semble indiquer qu’elles pénètrent dans le continent du côté de l’Atlantique. Le professeur Asa Gray affirme que sur soixante-six genres et cent cinquante-cinq espèces trouvés dans les forêts orientales des montagnes Rocheuses, trente et un genres et soixante-dix-huit espèces seulement se rencontrent sur le versant occidental.
Mais c’est dans la question du bananier que se présente le problème le plus difficile. Le professeur Kuntze, un éminent botaniste allemand, se demande : « De quelle manière cette plante, originaire des contrées tropicales de l’Asie et de l’Afrique et qui ne peut supporter un voyage à travers les zones tempérées, a-t-elle pu être transportée en Amérique ? » Comme il l’indique, la plante est dépourvue de graines, elle ne peut se reproduire par boutures, elle ne possède pas d’oignons qui puissent se transporter facilement. Sa racine est dendroïde. Des soins spéciaux seraient nécessaires pour la transporter ; de plus, elle ne pourrait supporter un long voyage. La seule manière par laquelle il puisse s’expliquer son apparition en Amérique est de supposer que cette plante y a été transportée par l’homme civilisé, à une époque où les régions polaires jouissaient d’un climat tropical ! Il ajoute : « Une plante cultivée qui ne possède pas de graines doit avoir été soumise à une culture très prolongée… il est peut-être légitime de supposer que ces plantes étaient déjà cultivées au commencement de la période diluvienne. » Pourquoi, demandera-t-on, cette conclusion ne nous reporterait-elle pas à des temps encore plus éloignés ; et en quoi la civilisation est-elle nécessaire à la culture de la plante, ou la douceur du climat exigé pour son transport, s’il n’existait pas, à quelque époque que ce soit, une communication possible entre l’ancien et le nouveau monde ? – Le professeur Wallace, dans son charmant traité Island Life, ainsi que d’autres auteurs dans maints ouvrages importants, ont émis d’ingénieuses hypothèses pour expliquer l’identité de la faune et de la flore dans des contrées fort éloignées l’une de l’autre et leur transport au delà de l’océan ; mais toutes ces hypothèses sont contestables ou s’écroulent sur différents points.
Il est reconnu que le froment tel que nous le connaissons n’a jamais existé sous la forme de plante sauvage et rien ne prouve non plus qu’il provienne d’une plante primitive. Cinq variétés différentes de froment étaient déjà cultivées en Europe à l’âge de la pierre. L’une de ces variétés, retrouvée dans les « habitations lacustres », est connue sous le nom de froment égyptien. Se basant sur ce fait, Darwin prétend que « les hommes des habitations lacustres entretenaient des relations commerciales avec quelque peuple méridional, ou bien qu’ils descendaient de colons venus du Sud ». Il en conclut que le froment, l’orge, l’avoine, etc., proviennent d’espèces variées aujourd’hui disparues, ou si totalement différentes de celles qu’elles ont produites qu’aucune comparaison n’est plus possible. « L’homme, dit-il, doit avoir cultivé les céréales à une époque fort reculée. » Les régions où florissaient ces espèces disparues ainsi que les civilisations
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