L’HISTOIRE DE L’ATLANTIDE
témoignent de l’existence d’un ancien continent qui aurait occupé la place de l’Atlantide disparue.
Avant de poursuivre l’étude de la question elle-même, on se propose de jeter un coup d’œil rapide sur les sources généralement connues et qui fournissent à ce sujet des preuves corroborantes.
Ces sources peuvent être réunies dans les cinq classes suivantes :
1° Le témoignage que nous donne le sondage des grandes profondeurs maritimes ;
2° La distribution de la faune et de la flore ;
3° La similitude du langage et du type ethnologique ;
4° Celle des croyances religieuses, des rites, de l’architecture ;
5° Le témoignage des auteurs anciens ; les traditions primitives et les vieilles légendes concernant le déluge.
En premier lieu, le témoignage des sondages maritimes peut être résumé en quelques mots. Grâce surtout aux expéditions des canonnières anglaises et américaines, le Challenger et le Dauphin (bien que l’Allemagne se soit aussi associée à cette exploration scientifique), on a pu dresser la carte du lit de l’océan Atlantique. On a démontré ainsi qu’il existe au milieu de l’océan une immense chaîne de montagnes d’une grande élévation. Cette chaîne s’étend dans la direction du sud-ouest depuis le 50° nord environ jusqu’aux côtes de l’Amérique méridionale, puis dans la direction sud-est vers les côtes de l’Afrique, changeant de nouveau de direction aux environs de l’île de l’Ascension et se dirigeant vers le sud jusqu’à Tristan d’Acunha. Elle s’élève presque subitement des profondeurs de l’océan à une hauteur de 9.000 pieds, tandis que les Açores, Saint-Paul, l’Ascension et Tristan d’Acunha sont les pics de cette contrée qui, seuls, demeurent encore à la surface de l’eau. Une ligne de 3.500 toises, c’est-à-dire de 21.000 pieds, est nécessaire pour atteindre aux plus grandes profondeurs de l’Atlantique ; mais les parties les plus élevées de la chaîne sont situées seulement à une profondeur de cent à quelques centaines de toises au-dessous du niveau de la mer.
Les sondages ont prouvé encore que cette grande chaîne est couverte de débris volcaniques, dont les traces se retrouvent à travers l’océan jusque vers les côtes de l’Amérique.
Il a été établi, en effet, d’une manière décisive, à la suite des travaux accomplis par l’expédition dont il est question plus haut, que le sol formant actuellement le lit de l’océan a été le théâtre d’éruptions volcaniques gigantesques, et cela durant une période géologique qui peut être aisément déterminée.
M. Starkie Gardner pense que, « dans la période éocène, les Îles Britanniques faisaient partie d’une grande île, ou mieux d’un continent qui s’étendait dans l’Atlantique, et il croit qu’une grande région continentale existait alors, là où se trouve aujourd’hui la mer ; et que la Cornouaille, les îles Scilly et celles de la Manche, l’Irlande et la Bretagne sont les vestiges de ses sommets les plus élevés ». (Pop. Sc. Review, july 1878.)
Deuxièmement. – L’existence constatée d’une faune et d’une flore similaires ou même identiques sur des continents séparés par de grands océans, a toujours été une énigme pour les biologistes aussi bien que pour les botanistes. Mais s’il a jadis existé un lien entre ces continents, – lien qui permettait la migration naturelle de tels animaux ou de telles plantes, – l’énigme se trouve résolue. Or, on trouve des restes fossiles de chameaux aux Indes, en Afrique, dans l’Amérique méridionale et au Kansas ; mais l’hypothèse généralement admise par les naturalistes est que chaque espèce animale, chaque plante apparurent originairement sur une certaine partie du globe d’où elles se répandirent peu à peu dans les autres contrées. Comment alors expliquer l’existence de ces restes fossiles, sans admettre le fait d’une communication possible entre les continents à quelque époque reculée. Des découvertes récentes dans les couches fossiles du Nebraska semblent prouver que le cheval est originaire de l’hémisphère occidental, car c’est la seule partie du monde où des restes fossiles ont été découverts indiquant les diverses formes intermédiaires qui ont été regardées comme représentant les précurseurs du véritable cheval. C’est pourquoi il serait difficile d’expliquer la présence du cheval en
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