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L'holocauste oublié, le massacre des tsiganes

L'holocauste oublié, le massacre des tsiganes

Titel: L'holocauste oublié, le massacre des tsiganes Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Christian Bernadac
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Noversenobenzol associé à l’inoculation de la malaria.
    — Le mal (86) commence par une stomatite érythémateuse qui s’ulcère en quelques jours pour perforer la joue et atteindre la mâchoire. Les enfants meurent alors de broncho-pneumonie par déglutition.
    — Bruno Weber (responsable de l’institut d’hygiène de Raysko-Auschwitz) se met dans la tête que la maladie est due à un agent infectieux. Il cherche à se convaincre que le mal n’est pas la conséquence des privations du manque de vitamines, de la sous-alimentation, du manque d’hygiène et des mauvais traitements dont sont victimes les pauvres enfants. Il veut prouver à tout prix que les conditions de vie du camp ne sont pour rien dans la réapparition de ce mal oublié.
    — Toutes les analyses, évidemment, demeurent négatives. Mais Bruno Weber s’entête. Chaque matin, des cadavres d’enfants arrivent à l’institut pour y être autopsiés. Jusqu’au jour où les S.S. jugent qu’il est superflu de transporter des cadavres entiers pour étudier un mal qui siège à la face.
    — Nous vîmes arriver au laboratoire un sergent portant avec nonchalance des paquets d’une forme sphérique, sortes de boules qui, en s’entrechoquant, rendaient un son tout à la fois mat et cristallin qui avait la vertu d’engendrer un sentiment indéfinissable de malaise.
    — Malaise qui se mua en épouvante indicible lorsque, dénouée la ficelle retenant un grossier papier d’emballage qui s’ouvrit d’un seul coup, nous vîmes, les yeux agrandis par l’horreur, que nous tenions dans nos mains tremblantes des têtes d’enfant hideusement mutilées, aux visages ulcérés d’une plaie rongeante, aux lèvres dévorées d’un rire qui n’en finissait pas et qui n’appartenait plus à ce monde !
    Le docteur Landau est l’un des nombreux médecins déportés (beaucoup travaillent « seulement » comme balayeurs ou garçons de laboratoire) affectés au laboratoire de l’institut d’hygiène S.S. (Raysko). Toutes les expériences médicales et en particulier celles sur les tsiganes de Mengele sont connues, commentées dans ce laboratoire.
    — Nous (87) avons quitté Birkenau en juillet 1943, pour aller travailler, comme bactériologiste, à l’institut d’hygiène des S.S. C’était un laboratoire installé d’une façon ultra-moderne. Presque tous les instruments étuves, centrifugeuses, etc. portaient la marque : Jouan Paris.
    — Nous faisions des analyses pour les détenus, pour les S.S. et pour la Wehrmacht.
    — L’Institut d’hygiène se composait d’un grand bâtiment à deux étages qui se trouvait à environ 4 kilomètres du camp d’Auschwitz. Son chef était le S.S. Hauptsfurmführer docteur en médecine et docteur ès-sciences naturelles de l’Université de Chicago, Bruno Weber, originaire de Frankfurt-sur-Main, un homme âgé de trente et un ans, qui, nous le reconnaissons, avait des connaissances assez larges, mais superficielles dans le domaine de la bactériologie, de l’histologie et de la chimie. Le sous-chef était le S.S. Obersturmführer, docteur Delmotte, qui, son nom l’indique, était d’origine belge ; un deuxième sous-chef, le S.S. Untersturmführer, docteur Hans Musch, originaire de Munich, et plusieurs sous-officiers, caporaux et soldats S.S.
    — Le travail des S.S. consistait uniquement à contrôler notre travail, à le critiquer, quoique leurs compétences fussent insuffisantes, et surtout à nous surveiller.
    — L’Institut comprenait :
    — Au rez-de-chaussée, laboratoire de bactériologie, laboratoire de biologie, d’histologie et d’anatomie pathologique, et cuisine pour les milieux de culture.
    — Au premier étage, laboratoire de chimie, laboratoire de sérologie, Wassermann et autres, et laboratoire pour les agglutinations, sérodiagnostics de Vidal, etc.
    — Au deuxième étage, était installé un laboratoire de recherches. C’est dans ce laboratoire que notre camarade, le docteur Lewin, assistant de M. le professeur Baudouin, et un chimiste polonais, un pharmacien et plusieurs aides, travaillaient pour la préparation du sérum desséché pour groupes sanguins.
    — Le sang employé provenait de détenus malades qui se trouvaient à l’hôpital, auxquels on avait fait, au préalable, la détermination du groupe sanguin. Pour augmenter le pouvoir agglutinant, il leur était injecté du sang contraire à leur groupe. Ensuite, le sous-officier S.S.

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