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L'holocauste oublié, le massacre des tsiganes

L'holocauste oublié, le massacre des tsiganes

Titel: L'holocauste oublié, le massacre des tsiganes Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Christian Bernadac
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communication. Je l’attendais depuis près de dix jours, car l’auteur qui n’a pas eu le courage de la signer me l’avait annoncée. Je vous en donnerai l’identité à la fin de la présente lettre. Si vous le permettez, nous examinerons maintenant les différents chefs de réclamations.
    1. Travaux manuels endurés par force majeure.
    Il est bien évident qu’il est impossible et inadmissible de laisser les internés croupir dans une oisiveté complète. Les hommes et jeunes gens susceptibles physiquement de travailler sont employés aux corvées générales du camp (nettoyage, réparations des chemins de ronde et d’accès ; débitage, approvisionnement en eau potable, etc.). Ces travaux ne suffisent pas à occuper tout le monde pendant le temps ouvrable, conformément à vos directives, j’encourage par tous les moyens le travail familial. À cet effet, j’ai personnellement acheté de mes propres deniers pour 300 F d’osier que je mettrai à la disposition des nomades quand ils consentiront à faire avec cet osier des objets vendables de la forme et de la nature des paniers ou malles qui me sont demandés par des commerçants de Nantes ou de Châteaubriant et non de paniers de leur façon qu’ils entendent aller colporter, ce qui est absolument contraire à vos directives. Pour mémoire, je n’ai pu trouver de l’osier autrement qu’en le payant comptant et la facture que j’ai produite à ce sujet ne m’est pas encore remboursée (dossier n° 90 du bordereau n° 98/M du 16 courant).
    Les femmes (sauf les mères de famille allaitant un enfant ou ayant une surveillance à exercer sur leur trop nombreuse progéniture) ne sont employées qu’à des travaux extrêmement légers comme l’épluchage des légumes.
    Il n’y a que les « fortes têtes » qui soient astreints à des travaux pénibles et encore sans exagération : la moindre marque de repentir entraîne immédiatement la cessation de la punition.
    2. Nourriture minime.
    L’effectif étant de 308 rationnaires (dont 103 enfants de 5 à 15 ans et enfants de moins de 5 ans), il est effectivement distribué chaque jour 123 kg de pain, 250 kg de pommes de terre ou 18 kg de haricots, 10 kg d’oignons, plus des légumes verts en quantités suffisantes pour faire une soupe saine et très acceptable.
    Tous les deux jours il est consommé 39 kg de viande et en sus chaque mercredi et chaque samedi une distribution de saucisses ou de boudins (un peu plus de 19 kg à chaque distribution) a lieu. Ces précisions facilement contrôlables établissent que les nomades reçoivent plus que largement les rations prévues par l’Administration pour le commun des mortels qui subit les restrictions imposées à tous par les circonstances actuelles.
    Vous avez pu vous rendre compte de la qualité et de la quantité de nourriture lors des inspections inopinées dont vous avez bien voulu m’honorer. Il m’est désagréable de constater qu’il est insinué à la préfecture qu’aucun contrôle n’est exercé ce qui est manifestement contraire à la vérité. En tout cas, sauf ordres formels et écrits des autorités supérieures, les règles du rationnement continueront à être strictement appliquées (21) .
    3. Distribution de bois.
    Il est exact que vers le 10 janvier les distributions de bois ont été raréfiées. Il y avait d’abord cas de force majeure : la circulation était impossible et le bois indispensable n’a pu arriver au camp avec toute la régularité voulue. Il est à remarquer que les services de la sous-préfecture se sont efforcés de sortir le camp d’embarras. Vous n’ignorez pas combien le ravitaillement en combustible présente de difficultés et je crois inutile de revenir sur le point déjà signalé plusieurs fois des conséquences désastreuses qui ont résulté et qui résulteront encore des retards apportés au règlement des factures. Ni vous ni personne de la garde ou de l’administration du camp ne peut être tenu pour responsable de cet état de choses.
    D’autre part, les distributions de bois ont été diminuées intentionnellement et au su des nomades par punition : certains d’entre eux avaient volé de nuit cinq lits de bois et plusieurs poteaux du « séchoir » pour les brûler. Il était indispensable de mettre un terme à ces pratiques et pour le principe le bois a été supprimé aux heures les moins froides pendant les quelques jours nécessaires pour découvrir les coupables.
    Il

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