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L'holocauste oublié, le massacre des tsiganes

L'holocauste oublié, le massacre des tsiganes

Titel: L'holocauste oublié, le massacre des tsiganes Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Christian Bernadac
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tiennent correctement pour parler aux intéressés.
    d) Faire sentir que le mensonge et la dissimulation sont des circonstances aggravantes en punissant beaucoup plus sévèrement les fautes nettement établies mais niées que les autres. Démontrer que le mensonge ne sert à rien et que c’est facile, en se tenant en contact permanent avec les nomades qui se « vendent » d’eux-mêmes ou les uns les autres.
    e) Faire sentir progressivement les inconvénients de l’ignorance où croupissent les internés, noter et aider les velléités qui se présenteront d’apprendre à lire et à écrire, par la suite, possibilité d’organiser des cours.
    f) Faire sentir également que le travail – quel qu’il soit – n’est jamais déshonorant, ni avilissant. Encourager les industries familiales et surtout les velléités de se consacrer aux travaux agricoles (entente avec les fermiers avoisinants).
    2.  Inculquer puis développer l’esprit de famille.
    a) Pour commencer, brider si besoin est, l’habitude des parents d’exploiter et de dépouiller leurs enfants et surtout les plus petits à leur profit.
    b) Exiger que les parents traitent humainement leurs enfants et que ces derniers respectent leurs parents.
    c) Veiller à la propreté des intérieurs et créer l’émulation dans le sens d’une amélioration en récompensant par de menus plaisirs les familles qui se tiennent le plus proprement.
    d) Faire sentir qu’une famille est solidaire dans les bons comme dans les mauvais moments.
    3. Inculquer puis développer l’idée de la possibilité et de la nécessité de la société , en organisant le camp comme un hameau civilisé et policé où chacun contribue dans toute la limite de ses moyens à l’amélioration du sort de la collectivité, en faisant bien sentir pratiquement que tout effort est fructueux non seulement pour l’intérêt général, mais encore et surtout pour celui qui le produit.
     
    Ces recommandations paraîtront peut-être un peu minutieuses, mais l’Administration est faite de détails dont aucun ne doit être négligé.
     
    Gendarmerie nationale
    2 e  Légion
    Compagnie de la Loire-Infér.
    Section de Châteaubriant
    Camp de Moisdon-la-Rivière
    Moisdon-la-Rivière,
    le 17 décembre 1940.
    Rapport de l’adjudant David,
    commandant le détachement de gendarmerie
sur la situation de certains nomades.
    L’examen des situations des individus internés au camp de Moisdon, a fait apparaître certains forains ayant un domicile ou une résidence fixe. Parmi ceux-ci, il y en a qui sont dans une situation aisée. Tel est le cas des forains :
    1. DEBARRE François, né le 14 mars 1877 à Vienne (Isère), domicilié 14, rue de l’Eau-Courante à Lorient, ainsi qu’en témoigne un certificat de résidence délivré par le commissaire central de Lorient en date du 12 octobre 1940. Cet homme est aisé ; il possède un manège et une loterie foraine valant 70 000 F et l’intéressé m’a montré 80 000 F en billets de banque. Il est père de deux enfants, une fille et un garçon. La fille est veuve et tient un commerce de mercerie à Lorient ; le fils possède un cinéma sonore et parlant à Saint-Brieuc.
    Debarre François est honorablement connu dans tout le Morbihan et le Finistère ainsi qu’en font foi les certificats des maires de Locminé, Commana, Pont-Scorff, Briec, Lampaul, Loctudy et Bénodet. Cet homme déclare n’avoir jamais été condamné.
    2. CHEVALIER Archange, né le 30 octobre 1891 à Villabernier (Maine-et-Loire), résidant à Belz (Morbihan) ainsi qu’en témoigne un certificat de résidence du maire de cette localité en date du 4 juillet 1940. Interné au camp de Moisdon avec sa femme et ses dix enfants : Louise 30 ans, Marie 25 ans, Jeanne 20 ans, Madeleine 18 ans, Félix 16 ans, Émilie 14 ans, Albertine 12 ans, Archange 6 ans, Olga 10 ans, Madeleine 1 an.
    La famille Chevalier possède un tir et un cinéma ambulant et deux autos, possède également 3 000 F en argent liquide et le père déclare n’avoir jamais été condamné.
    3. RENAUD Joseph, rémouleur, né le 24 juin 1894 à Chantenay (Loire-Inférieure) et y résidant 15, rue Paul-Bert, depuis douze ans, ainsi qu’en fait foi un certificat de résidence délivré le 22 novembre 1940 par le commissaire de police du 7 e  arrondissement de Nantes.
    Cet homme est atteint d’angine tuberculeuse, mais peut cependant travailler. Il déclare avoir été condamné pour

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