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L'holocauste oublié

L'holocauste oublié

Titel: L'holocauste oublié Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Christian Bernadac
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détenus ». De connivence avec un gardien du camp, il réclamait de sérieuses provisions et n’intervenait qu’à coup sûr.
    — Les autorités allemandes s’intéressèrent à la marche du camp. Outre les nombreuses demandes d’interventions que sollicitaient des internés ou des parents et amis d’internés – demandes qui faisaient l’objet de correspondance avec la préfecture, des officiers allemands passaient périodiquement au camp de Montreuil. C’est ainsi que le 19 juillet 1942, cinq officiers procédèrent à une rapide inspection.
    — Le 4 avril 1943, un général allemand accompagné de cinq officiers supérieurs vint examiner les possibilités de porter l’effectif des internés à 1 500. Il donna des instructions pour désinfecter et blanchir les baraquements non occupés indiquant qu’il ferait supprimer, si besoin était, les écoles fonctionnant dans le camp. En réalité, les effectifs, alors de 730, ne furent plus jamais dépassés.
    — L’entretien des camps de séjour surveillé provoqua entre l’Administration française à l’échelon départemental et national et l’Administration militaire allemande de nombreuses controverses.
    Il s’agissait de savoir qui devait payer le matériel du camp et la nourriture des internés.
    — La question fut tranchée par une note émanant du colonel chef de la Feldkommandantur en date du 5 mars 1942 qui disait :
    — « Le commandant militaire en France a décidé, par arrêté du 11 février 1942 :
    — « La surveillance des nomades est une mesure politique qui incombe à l’Administration française. C’est pourquoi les frais d’internement des nomades sont à la charge de l’Administration française en tant que mesures de police prises par l’État français et ceci également quand l’internement a lieu sur ordonnance des Services allemands. »
    — Ces dépenses étaient assez élevées. Voici les prévisions, telles qu’elles étaient établies pour le premier trimestre 1942 et pour 500 personnes :
    Personnel salaires : 50 000 F
    Personnel indemnités : 15 000 F
    Aménagement intérieur : 200 000 F
    Hébergement des internés : 540 000 F
    Transports : 16 000 F
    Total : 821 000 F
    — Les camps d’internement étaient fréquemment inspectés par des fonctionnaires français de divers services. Les préfets de Maine-et-Loire et plus fréquemment sous-préfets de Saumur se rendirent souvent à Montreuil-Bellay. L’inspection des camps, l’inspection générale de la santé procédèrent à plusieurs reprises à des inspections qui se matérialisaient par de longs et détaillés rapports.
    — Des lettres contenant des accusations plus ou moins justifiées sur la vie dans le camp furent adressées au préfet du département et même « préfet délégué du ministre secrétaire d’État à l’intérieur pour la zone occupée ». L’une d’elles motiva une réponse du préfet de Maine-et-Loire le 5 octobre 1942 qui donne des précisions sur l’organisation du camp.
    I. – CONDITIONS D’HYGIÈNE.
    — « Depuis le mois de novembre 1941, ont été installées deux salles à usage de lavabos. Dans la première, qui dessert la partie basse du camp, la moins peuplée, existe une rampe à eau, avec quarante postes d’ablutions. La deuxième, dans la partie haute du camp, compte quatre-vingts postes d’eau. La pénurie d’appareils sanitaires ne m’a pas encore permis de faire installer un lavabo dans chacun des trente-deux bâtiments du camp.
    — « Un service de douches existe également, malheureusement insuffisant puisqu’il n’y a pas de chaudière pour l’alimenter en eau chaude. Dans ce but, je vais m’efforcer, une fois de plus, d’obtenir la monnaie matière nécessaire à l’acquisition d’une chaudière.
    — « Une buanderie, avec trois chaudières de cent cinquante à deux cents litres, permet le lavage du linge à l’eau chaude et est largement utilisée à la satisfaction générale. Depuis l’augmentation des effectifs consécutifs à la réception des internés de Mulsanne, il a été prévu une installation double et c’est six chaudières qui seront incessamment en service.
    — « Enfin, j’ai pu obtenir une étuve dont certains accessoires manquants ont pu être remplacés avec bien des difficultés et qui permet, depuis un certain temps déjà, des désinfections efficaces.
    — « Un local est en outre spécialement affecté aux

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