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L'holocauste oublié

L'holocauste oublié

Titel: L'holocauste oublié Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Christian Bernadac
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depuis leur retour du camp de Moisdon, il n’y a eu que deux décès d’enfants en bas-âge. Les certificats médicaux prouvent que leur mort n’est pas due aux conditions d’existence du camp. Dès qu’un malade contagieux est décelé par le médecin, le malade est immédiatement transféré dans un hôpital, c’est-à-dire qu’il n’y a pas de tuberculeux.
    En ce qui concerne la nourriture, elle est identique à celle du camp d’internés politiques de Châteaubriant et conforme aux règlements économiques actuels.
    J’ai cependant prescrit une augmentation sensible des rations de légumes, de telle sorte que les repas sont actuellement abondants.
    J’estime donc qu’il n’y a pas lieu de modifier l’aménagement ni le règlement actuels du camp.
    Si des travaux plus importants ne sont pas entrepris, c’est que des pourparlers sont entamés avec le préfet du Maine-et-Loire dans le but de transférer le camp de nomades de la Loire-Inférieure à Montreuil-Bellay.
    Selon une récente communication téléphonique que j’ai eue de M. Lachaze, directeur du Cabinet du préfet régional, ce transfert pourrait avoir lieu vers le 15 février 1942.
    Le Sous-Préfet.
    *
*   *
    MONTREUIL-BELLAY
    (Maine-et-Loire)
     
    Sur ce camp de concentration de « regroupement », Raoul Bazin, le correspondant départemental de la commission d’Histoire de la Deuxième Guerre mondiale, a préparé une étude complète, quelques années après la fin de la Seconde Guerre mondiale. Ce travail n’a jamais été publié.
    — Montreuil-Bellay est une petite ville chef-lieu de canton de 3 400 habitants qui se trouve au sud-est du département de Maine-et-Loire à 17 kilomètres au sud de Saumur.
    — En 1939, la Direction des Services de l’intendance avait projeté de faire construire au sud de cette ville, et entre la Route nationale n° 76 Angers-Poitiers par Loudun et la ligne de chemin de fer Angers-Poitiers, un dépôt de chargement d’obus. Les travaux commencés en 1939 furent arrêtés en 1940.
    — Les baraquements existant abritèrent d’abord des Espagnols. Ceux-ci avaient appartenu aux troupes républicaines espagnoles désarmées au passage de la frontière française. Ils avaient été internés au camp de Gurs. Ils devaient constituer la première main-d’œuvre que se proposait d’employer l’intendance militaire. Ce dépôt de chargement d’obus ne fonctionna pas et les Espagnols se replièrent vers le sud avant l’arrivée des troupes allemandes en 1940.
    — Dès le début de l’occupation, les Allemands installèrent un centre de prisonniers français. En fait ce furent des troupes coloniales qui séjournèrent là jusqu’en 1941. Les Allemands avaient complété l’organisation du camp en créant des baraquements, et en les ceinturant de barbelés.
    — Vers novembre 1941, le camp fut laissé à la disposition de l’Administration française et devait servir, jusqu’en 1945, de camp destiné à recevoir les nomades de nombreux départements de l’ouest et du sud-ouest de la France. Le 1 er  janvier 1945, le camp de nomades fut dissous. Une grande partie des internés (tous ceux qui justifiaient d’un domicile fixe) furent libérés. Les autres furent dirigés sur les camps de Pithiviers et de Jargeau (Loiret).
    — Le 20 janvier 1945, des internés civils allemands et lorrains venant des camps de Struthof et de Strasbourg arrivèrent à Montreuil-Bellay escortés par des militaires du 131 e  R.I. et des F.F.I. de la région de Troyes. Au nombre de 796 (105 femmes, 620 femmes (23) , 71 enfants), ils restèrent là jusqu’au début de l’année 1946.
    — Dans le cadre du décret du 6 avril 1940, le préfet de Maine-et-Loire prenait un arrêté enjoignant aux nomades qui se trouveraient sur le territoire du département à la date de la publication de l’arrêté, d’avoir à se présenter aux brigades de gendarmerie ou commissariats les plus proches. Ils devaient être astreints à se rendre dans la commune des Rairies (40 km nord-est d’Angers).
    — En Maine-et-Loire, un nombre relativement restreint de nomades se groupa « aux Rairies ». Il ne semble pas que l’Administration municipale locale ait eu à ce sujet des difficultés majeures. D’ailleurs l’invasion allemande de mai-juin 1940 empêcha la mise en application de l’arrêté préfectoral.
    — Les autorités allemandes d’occupation ne devaient pas tarder, après leur installation dans

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