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L'honneur de Sartine

L'honneur de Sartine

Titel: L'honneur de Sartine Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean-François Parot
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l’avez dérobé, vous êtes libre. Mesurez cependant la
chance qui vous échoit. Dans ce genre d’affaires, les apparences sont trompeuses et les présomptions qui s’y enchaînent les unes aux autres peuvent être aisément de nature à mener un honnête homme…
    – Ou demi-honnête, murmura Bourdeau.
    – … au pied d’un échafaud. Rejoignez votre famille sans doute éprouvée par son deuil et par les événements sanglants dont votre maison aux Porcherons a été le malheureux théâtre. Prévenez votre père que je viendrai demain afin, je l’espère, de clore une enquête qui n’a que trop duré.
    – Mais, monsieur, je suis hors de cause. Qu’est-il besoin de…
    – Hors de cause, certes, mais vous oubliez ou vous ne savez pas qu’en plus de Tiburce Mauras, un inconnu est mort appartenant aux gens du roi, et que l’hôtel a été fouillé de fond en comble pour des raisons qu’il ne m’appartient pas de vous révéler.
    Le jeune homme parut effrayé de ce qu’il venait d’apprendre.
    – Monsieur le commissaire, dit-il, se retournant soudain alors qu’il se dirigeait vers la porte, je vous remercie.
    Il attira Nicolas vers la fenêtre.
    – Je souhaiterais vous confier un secret. Je n’étais pas allé supplier le père de ma fiancée de m’aider, mais rendre ma parole à Yvonne. C’était un mariage fabriqué de toutes pièces, et une pernicieuse maladie… ne m’autorise pas à menacer sa santé…
    – Ne poursuivez pas, je sais ce que vous allez dire. Croyez-moi, je pourrais être votre père. Sans doute existe-t-il du meilleur en vous que vous ne le pensez vous-même. Confiez-vous au docteur de Gévigland et suivez la route droite. Vous l’avez déjà reprise. Je suis votre serviteur, monsieur.
    Pensif, il le regarda s’éloigner.
    – Nous le reverrons un jour.
    – Allons Pierre, j’espère que la peur lui sera désormais de bon conseil. Le bon le dispute chez lui au mauvais. Savoir vers où penchera le fléau de la balance ?
    – N’aurait-il pas été préférable d’aller battre le fer chaud aux Porcherons ?
    – Possible, mais la libération du fils peut créer une situation plus favorable aux dernières investigations que je veux mener aux Porcherons.
    Il consulta sa montre.
    – Je vous abandonne, mes amis. Il me faut rendre compte à M. Le Noir des derniers événements. Père Marie, fais-moi appeler un fiacre.

    Sous une pluie battante, Nicolas gagna l’hôtel de Police, rue Neuve-des-Augustins. L’enquête avait avancé, mais il restait à retrouver l’essentiel : le compromettant document que l’ennemi anglais, aidé par Gondrillard, s’était acharné à rechercher. De ce côté-là les menaces n’étaient sans doute que suspendues, toujours à la merci de l’envoi par Londres de nouveaux émissaires. Il fallait donc élucider la question au plus vite. C’est aux Porcherons que la solution pouvait être trouvée si l’on en croyait le message laissé à M. Patay par M. de Chamberlin dans l’étrange disposition des livres de sa bibliothèque.
    – Alors, mon ami, lui dit Le Noir qui l’avait aussitôt reçu. Où en êtes-vous ?
    Nicolas lui fit une relation fidèle mais rapide des résultats obtenus.
    – Cela est bel et bon, mais Sartine s’impatiente. Vous connaissez son caractère. À peine a-t-il ordonné
qu’il espère les choses accomplies ! Du vif-argent ! Pour le coup d’ailleurs on ne saurait lui en vouloir.
    – Ce qui nous a égarés un temps, c’est d’avoir envisagé les événements auxquels nous étions confrontés comme indissociables les uns des autres alors qu’il s’agissait de deux affaires séparées. L’une tournait autour de la recherche du document, l’autre appartenait exclusivement aux relations ancillaires de la maison Bougard. Reste que c’est aux Porcherons qu’il nous faut enquêter. Et ce qui est plus ardu, auprès de celui qui détient, peut-être sans le savoir, le mot de l’énigme : Charles possède l’original . Rien n’est plus difficile que d’interroger un enfant…
    – Vous avez eu un fils.
    – Trop tard, vous le savez, pour avoir l’expérience des dédales du premier âge. Je ne peux me référer qu’à mes propres souvenirs.
    – Sachez en tout cas que si notre ami bout d’impatience et me dépêche message sur message, Sa Majesté n’est pas moins anxieuse ; une partie de notre entretien habituel du dimanche a été consacrée hier à cette question. Je sens le

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