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L'Iliade et l'Odyssée

L'Iliade et l'Odyssée

Titel: L'Iliade et l'Odyssée Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Homère
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en larmes
et se jetèrent au cou d’Ulysse. Mais il les envoya vite fermer les
portes extérieures et faire rentrer les femmes dans leurs
appartements. Puis il retourna dans la grand-salle.
    C’était le tour d’Eurymaque qui chauffait
l’arc en tous sens devant le feu. Mais il ne put pas non plus le
courber.
    « Malheur à moi, gémit-il. Ce n’est pas
que je souffre de perdre Pénélope – il y a tant d’autres femmes.
Mais nous sommes tous plus faibles qu’Ulysse, et nous faisons
piètre figure. »
    « Sottise que tout cela, dit Antinoos.
Aujourd’hui, c’est jour de fête. Mangeons et buvons et ne nous
occupons pas de cet arc. Nous pouvons laisser les haches en place
et finir notre partie demain. »
    Tous l’approuvèrent. Mais Ulysse prit la
parole.
    « Puis-je vous demander, dit Ulysse, de
me laisser essayer cet arc, pour voir si mes muscles ont toujours
leur force d’autrefois ? »
    Ces paroles irritèrent les prétendants,
surtout parce qu’ils craignaient que ce vieux ne pût vraiment
tendre l’arc. Ils le raillèrent jusqu’à ce que Télémaque
intervînt.
    « Je laisserai essayer qui je veux,
dit-il, car je suis le maître dans cette maison. »
    En dépit des railleries des prétendants, le
porcher donna l’arc à Ulysse. Ulysse le tourna et le retourna dans
ses mains, pour être sûr que les vers ne l’avaient pas endommagé
pendant ses années d’absence.
    « Hé ! murmurèrent les prétendants
entre eux, il semble qu’il connaît le maniement d’un
arc ! »
    Ulysse souleva le grand arc en exact
équilibre. Aussi facilement qu’un habile musicien met une nouvelle
corde sur les chevilles d’une lyre, il plaça la corde de l’arc,
puis la fit vibrer et elle résonna sous ses doigts d’une note
claire.
    Les prétendants étaient pâles de stupeur, et
Zeus dans le ciel fit retentir un coup de tonnerre comme un heureux
présage.
    Ulysse prit une flèche acérée et la posa sur
l’arc. Puis il saisit la flèche et la corde, et, sans se lever de
son siège, visa et tira.
    La flèche passa à travers les trous de toutes
les haches, sans rien toucher, et ressortit de l’autre côté.
    Se tournant vers son fils, Ulysse dit :
« Télémaque, l’étranger ne t’a pas fait honte. Ma force est
toujours la même. Allons, préparons des réjouissances pour tous ces
invités, pendant qu’il fait encore jour. »
    À ce signal qu’il attendait, Télémaque ceignit
son épée tranchante, et s’avança tout armé aux côtés de son
père.

L’Odyssée – Scène 18 : La fin des
prétendants
     
    Alors Ulysse se débarassa de ses haillons et
bondit vers le seuil, brandissant l’arc et le carquois.
    « L’épreuve est enfin terminée,
s’écria-t-il ; et maintenant choisissons une nouvelle cible,
que personne n’a encore atteinte ! »
    Ce disant, il décocha une flèche fatale à
Antinoos, en train de soulever un grand gobelet à deux anses, pour
y boire. La flèche lui perça la gorge et le renversa parmi les
victuailles.
    Quel tumulte irrité s’éleva, quand les
prétendants virent tomber leur chef ! Ils cherchèrent des
armes au mur, mais aucune n’était visible.
    Ulysse leur lança un regard noir et
s’écria : « Chiens, vous croyiez que je ne reviendrais
jamais de Troie. Vous avez cru pouvoir être maîtres chez moi, faire
la cour à ma femme et gaspiller mon bien. Vous ne craigniez ni les
dieux, ni les mortels. Mais maintenant l’heure de la mort a sonné
pour vous ! »
    Les hommes blêmirent de peur. Seul Eurymaque
trouva la force de parler.
    « Si tu es vraiment Ulysse, tu as raison,
dit-il. Mais tout est de la faute d’Antinoos. C’est lui qui voulait
tuer ton fils et régner à ta place. Il est mort maintenant. Épargne
le reste d’entre nous et nous parcourrons la campagne, rassemblant
des troupeaux de moutons et de bétail et de l’or pour te dédommager
de tout ce que nous avons détruit. »
    « Eurymaque, dit Ulysse, même si vous me
donniez toutes vos terres, cela ne m’empêcherait pas de vous tuer
les uns après les autres, jusqu’à ce que ma vengeance soit
complète. Donc, je vous le dis, défendez-vous ou fuyez si vous
pouvez. »
    À ces paroles, le coeur de tous les
prétendants trembla.
    « Renversez les tables, elles nous
serviront de boucliers, cria Eurymaque. Tirez vos épées, mes amis.
Ensemble nous le chasserons de la porte et nous irons chercher du
secours en ville. »
    Il bondit sur Ulysse, l’épée nue, mais

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