Lionel Lincoln (Le Siège de Boston)
toutes les imperfections qui font travailler la plume et la presse pari passa . Dans cette édition, beaucoup de fautes inséparables de cette négligence maladroite ont été corrigées, et l’auteur espère qu’il en est ainsi de quelques offenses contre le bon goût.
Paris, septembre 1832.
DÉDICACE À WILLIAM JAY, ESQ., DE BEDFORD, WEST-CHESTER.
MON CHER JAY,
Une intimité non interrompue de vingt-quatre ans expliquera comment votre nom se trouve ici. Un homme d’un esprit plus facile que le mien pourrait, à ce sujet, trouver l’occasion de dire quelque chose d’ingénieux sur les brillants services de votre père ; mais mon faible témoignage ne pourrait rien ajouter à une gloire qui appartient déjà à la postérité, tandis qu’ayant si bien connu le mérite du fils et éprouvé si longtemps son amitié, je puis trouver encore de meilleures raisons pour vous offrir ces Légendes.
Votre véritable et fidèle ami,
J. FENIMORE COOPER.
PRÉFACE DE LA PREMIÈRE ÉDITION DE LIONEL LINCOLN
On trouvera dans cette histoire quelques légers anachronismes ; et, si l’auteur n’en parlait pas, les lecteurs qui s’attachent à la lettre pourraient en tirer des conclusions aux dépens de sa véracité ; ils ont rapport aux personnes plutôt qu’aux choses. Si l’on veut les traiter d’erreurs, comme elles sont d’accord avec le fond des faits, qu’elles sont liées à des circonstances beaucoup plus probables que les événements réels, et qu’elles possèdent toute l’harmonie du coloris poétique, l’auteur est hors d’état de découvrir pourquoi ce ne sont pas des vérités.
Il abandonne ce point difficultueux à la sagacité d’instinct des critiques.
Cette légende peut se diviser en deux parties à peu près égales l’une comprenant des faits qui sont de notoriété publique, l’autre fondée sur des renseignements particuliers qui ne sont pas moins certains. Quant à ses autorités pour cette dernière partie, l’auteur s’en réfère à l’avant-propos qui précède ; mais il ne peut parler avec aussi peu de cérémonie des sources où il a puisé la première.
Les bons habitants de Boston connaissent parfaitement le rôle glorieux qu’ils ont joué dans les premières annales de notre confédération, et ils ne négligent aucun moyen louable pour perpétuer la gloire de leurs ancêtres. De là tous ces ouvrages d’un intérêt local, publiés en si grand nombre à Boston, qu’on ne pourrait en trouver autant dans aucune autre ville des États-Unis. L’auteur s’est efforcé de tirer parti de ces matériaux, en comparant les faits, en en faisant un choix, et en montrant, comme il l’espère, un peu de cette connaissance des hommes et des choses qui est nécessaire pour présenter un tableau fidèle.
S’il a échoué dans son projet, il n’a du moins rien négligé pour le faire réussir.
Il ne prendra pas congé du berceau de la liberté américaine, sans exprimer ses remerciements des facilités qui ont été accordées à son entreprise. S’il n’a pas reçu la visite d’êtres aériens, s’il n’a pas eu de ces belles visions que les poètes aiment à inventer, il est certain qu’on le comprendra, quand il dira qu’il a été honoré de l’intérêt de quelques êtres ressemblant à ceux qui ont inspiré leur imagination.
LIONEL LINCOLN,
OU
LE SIÉGE DE BOSTON
Laissez-moi d’abord parler avec ce philosophe.
CHAPITRE PREMIER
Ils semblent ranimer mon âme accablée par la fatigue, et, pleins de joie et de jeunesse, respirer un second printemps.
GRAY.
Aucun Américain ne peut ignorer les principaux événements qui portèrent le parlement de la Grande-Bretagne, en 1774, à frapper le port de Boston de ces restrictions impolitiques qui détruisirent si complètement le commerce de la principale ville de ses colonies occidentales. Tout Américain doit également savoir avec quelle noblesse, avec quel dévouement aux grands principes de cette lutte, les habitants de Salem, ville la plus voisine de Boston, refusèrent de profiter de la situation de leurs compatriotes. En conséquence de ces mesures impolitiques du gouvernement anglais, et de l’unanimité louable qui régnait alors parmi les habitants de la capitale, il devint rare de voir flotter sur les eaux de la baie oubliée de Massachusetts d’autres vaisseaux que ceux qui arboraient le pavillon royal.
Cependant, vers la fin d’un jour d’avril, en 1775, les yeux de
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