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Meurtres dans le sanctuaire

Meurtres dans le sanctuaire

Titel: Meurtres dans le sanctuaire Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: C.L. Grace
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Luberon porta la main à sa dague. Alors elle chercha fébrilement la poignée de la porte, ouvrit et fit signe aux visiteurs d’entrer.
    La pièce où ils se trouvaient les surprit par son opulence, sinon sa richesse, bien que tout y fût noir rehaussé d’or : les tentures aux murs, les tapis de laine sur le sol, le haut manteau sculpté de la cheminée. Même les tables, les chaises, les coffres et les tabourets avaient été peints en noir brillant où se reflétait l’éclat du feu dans l’âtre. Enfin, de part et d’autre de la cheminée, deux lampes à huile projetaient sur le mur une faible lumière tremblotante.
    À la demande de Luberon, la vieille femme alluma rapidement des bougies de cire noire. Kathryn abaissa alors les yeux sur le sol et cessa de sourire. Les tapis portaient d’étranges signes, croix inversées, étoiles à cinq branches, tandis que sur le mur du fond un artiste avait représenté un squelette grimaçant, les bras en croix.
    — Eh bien, eh bien, murmura Luberon en promenant son regard autour de lui, qu’est-ce que je vois ici ? Serions-nous en présence d’une experte en magie noire ? Une sorcière ?
    Il donna une chiquenaude à la mégère.
    — Où es-tu simplement la gardienne grassement payée de chair fraîche et parfumée ?
    — Le logis était ainsi quand je l’ai acheté, geignit la vieille.
    — Oh, qu’importe ! s’exclama Luberon avec irritation. Nous ne sommes pas venus inspecter ton maudit logement, mais nous renseigner sur une de tes clientes qui occupe un galetas ici, je crois.
    En parlant, il avait pointé un doigt au plafond.
    — Laquelle ? demanda la mégère.
    — Peg.
    — Peg. La Moutarde vous voulez dire ? ricana la vieille. C’est une chaude, pour sûr !
    Kathryn regarda la femme avec dégoût. Elle se rendait compte maintenant qu’il faisait froid dans la pièce et qu’il y régnait une odeur ignoblement douceâtre dont s’imprégnaient sa gorge et ses narines.
    — Peg a été assassinée, annonça-t-elle sans préambule
    La mine de la vieille s’allongea.
    — Et alors ?
    Luberon avança vers l’âtre où il saisit un tison avec les pincettes.
    — Alors, si tu ne nous dis pas qui est venu hier la chercher, je laisse tomber ce tison sur ton tapis, et nous regarderons brûler ta fichue maison.
    — Vous n’oseriez pas !
    Luberon jeta le tison dans l’âtre.
    — Tu as raison, non, je ne le ferais pas, mais je pourrais amener des soldats pour fouiller ton logis. Dieu sait ce qu’ils pourraient trouver.
    — Que voulez-vous savoir ?
    La vieille mégère s’était rapprochée, et Kathryn fronça le nez, tant elle sentait mauvais.
    — Un client est venu voir Peg hier, dit Kathryn, sais-tu qui c’est ?
    — Et ne nous mens pas ! intervint Luberon. La vieille découvrit ses gencives édentées.
    — Pourquoi le ferais-je ? Il n’y a pas grand-chose à dire. Hier après-midi, Peg a reçu un visiteur quand elle se reposait après son travail. Il lui a parlé un petit moment puis s’en est allé. Après, elle semblait contente, mais n’a pas dit qui était l’homme ni ce qu’il voulait.
    La mégère glissa un regard sournois à Kathryn.
    — Vous savez comment va le monde, Maîtresse, nous avons beaucoup de visiteurs, ici.
    — Que s’est-il passé ensuite ? insista Kathryn.
    — Peg est sortie tard dans la soirée. La vieille haussa les épaules.
    — Peg était une garce mal embouchée, et elle n’a eu sans doute que ce qu’elle méritait.
    — As-tu vu son visiteur de l’après-midi ? demanda Kathryn.
    — Oh, non ! Il était encapuchonné comme un moine. Si c’est ainsi qu’ils aiment venir, moi, je m’en moque.
    La vieille fixa attentivement Kathryn.
    — Vous êtes très jolie, Maîtresse, dit-elle.
    — Partons ! grommela Luberon, tirant
    Kathryn par la manche. Ce logis sent plus mauvais qu’un égout !
    — Peg logeait ici ? interrogea Kathryn.
    La mégère hocha la tête, et, grimaçant un sourire, déclara :
    — Elle n’a rien laissé dans sa chambre, je m’en suis assurée. Quand une fille rentre en retard, je vais toujours faire un tour dans sa chambre.
    — Pour cela, je te fais confiance, railla Luberon.
    Il demanda à Kathryn de l’attendre et poussa la vieille femme dans le petit escalier délabré. Il redescendit plus vite que Kathryn ne l’aurait cru, l’air dégoûté.
    — Une porcherie, murmura-t-il, que Peg partageait avec d’autres, avec pour toute

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