Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
[Napoléon 2] Le soleil d'Austerlitz

[Napoléon 2] Le soleil d'Austerlitz

Titel: [Napoléon 2] Le soleil d'Austerlitz Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Max Gallo
Vom Netzwerk:
accepter cela ?
    Il fait de grands pas dans le salon, s’arrêtant parfois devant les portes-fenêtres ouvertes. Il regarde droit devant lui. Il sait ce qu’il faut faire. Et dans les semaines, les mois qui viennent, c’est à cette tâche qu’il s’attellera.
    — Il n’y aura pas d’état politique fixe s’il n’y a pas un corps enseignant avec des principes fixes, dit-il en se retournant vers Portalis et les autres personnalités. Tant qu’on n’apprendra pas, dès l’enfance, s’il faut être républicain ou monarchique, catholique ou irréligieux, l’État ne formera point une nation.
    Il tend la main vers Roederer.
    — Vous, Roederer, dit-il.
    Il le charge de tout ce qui concerne l’instruction publique.
    Puis il revient vers Portalis. Il faut d’abord en terminer avec le Concordat, en affirmant le pouvoir du Premier consul.
    Il sourit. Le Premier consul offrira à chacun des archevêques et évêques, au moment de leur sacre, une croix, une crosse, une mitre.
    — Citoyen Portalis, prenez les dispositions nécessaires pour que ces objets soient faits à temps…
    Il s’interrompt, son sourire s’élargit.
    — Et achetés de la manière la moins onéreuse possible.
    Il reste quelques minutes silencieux. Il regarde les uns après les autres ces hommes dont les vêtements disent l’importance des fonctions. Mais ici, en face de lui, dans le salon de la Malmaison, ils sont soumis.
    « En fait de gouvernement, pense-t-il, il faut des compères : sans cela, la pièce ne s’achèverait pas. »
    Il s’approche de Portalis. Il veut, dit-il, qu’on transforme en chapelle la salle de bains qui est attenante à son cabinet de travail aux Tuileries. C’est là que les évêques qui n’ont pas encore prêté serment le prêteront. Ce sera la chapelle du Premier consul. Elle sera bénie par l’archevêque de Paris, qui y dira une messe.
    Et, lance-t-il en sortant du salon, il choisit, comme archevêque de Paris, Mgr de Belloy.
    Il s’arrête, dit en souriant qu’il sait bien que cet ancien évêque de Marseille sous l’Ancien Régime a quatre-vingt-douze ans, mais ce sera un excellent pasteur pour Paris.
     
    Le matin du 18 avril 1802, il se lève plus tôt que de coutume.
    Ce jour de Pâques, il veut que ce soit un jour de gloire. Il aurait pu se contenter d’une promulgation discrète du Concordat. Mais, malgré le complot des généraux, il a maintenu le Te Deum avec messe pontificale à Notre-Dame et choeurs du conservatoire. Il faut de l’éclat, pour qu’on mesure le changement qu’il a accompli.
    Il appelle son premier valet de chambre.
    Constant l’aide à revêtir l’habit officiel du Premier consul. Il passe la culotte de soie blanche, l’habit écarlate sans revers avec une large broderie de palmes en or sur toutes les coutures et un col noir, il accroche à un baudrier très étroit le sabre d’Égypte, puis il prend un chapeau à la française, avec panache tricolore. À dix heures trente, il descend dans la cour du Carrousel. Il doit remettre des drapeaux à de nouvelles unités.
    Il avance lentement. Il a le sentiment d’être sur un champ de bataille, quand, dans les premiers instants, tout se joue.
    Et tout à coup ce sont les acclamations de la foule. « Vive Bonaparte ! crie-t-elle. Vive le Premier consul ! »
    La journée sera belle.
    Il a exigé qu’on remette à neuf les voitures de gala qui ont servi à Louis XVI. Les cochers et les laquais porteront des livrées vertes à galons d’or.
    À onze heures trente, il monte dans la voiture tirée par six chevaux blancs. Joséphine est assise à côté de lui. Ils sont, il le veut ainsi, pareils à un couple de souverains.
    La foule immense les acclame sur tout le trajet entre les Tuileries et Notre-Dame. Les comploteurs peuvent bien rêver. Il connaît par ses informateurs leur plan : abattre le Premier consul pendant le Te Deum et faire marcher l’armée de l’Ouest, celle de Bernadotte – le beau-frère de Joseph Bonaparte, l’époux de Désirée Clary, tels sont les hommes ! –, sur Paris.
    Mais Duroc et Junot ont massé les chasseurs de la garde consulaire aux Tuileries, et les unités passées en revue il y a moins d’une heure sont composées d’hommes dévoués.
     
    Il entre dans la cathédrale illuminée de centaines de cierges et remplie de la foule des personnalités.
    Il voit, sur les bas-côtés de la nef, les uniformes des généraux. Il dit à Cambacérès en se

Weitere Kostenlose Bücher