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[Napoléon 2] Le soleil d'Austerlitz

[Napoléon 2] Le soleil d'Austerlitz

Titel: [Napoléon 2] Le soleil d'Austerlitz Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Max Gallo
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des Cadoudal, des Polignac, des princes, des Bourbons, ni l’abandonner au parti opposé. « Il est l’homme fait pour tout fixer. »
    Et pour cela, il faut réorganiser une monarchie autour de lui, par lui, en lui.
    Peut-être cette conspiration crée-t-elle le moment où il peut agir.
    Il écrase les comploteurs. Et il fonde sa dynastie.
    Il est tendu, comme si tout son corps vibrait.
     
    Ménéval apporte les rapports qui viennent de parvenir aux Tuileries.
    L’un d’eux annonce l’arrestation du major Rusillon. Le royaliste confirme que Cadoudal est toujours à Paris et qu’il a rencontré Moreau et Pichegru. Rusillon, précise le rapport, a avoué tout ce qu’il sait « avec une naïveté voisine de la niaiserie ». Et ce sont ces hommes-là qui voudraient conduire cette nation, alors qu’ils ne sont que des intrigants maladroits, aveugles, incapables !
    Napoléon ouvre rapidement un autre dossier et y découvre le rapport de Méhée de La Touche.
    Il n’ignore rien de cet agent secret, un maître espion qui est passé d’un camp à l’autre.
    Il feuillette les quelques feuilles du rapport. L’homme est au mieux avec les Anglais qui l’ont recruté, lui qui a été successivement au service de Louis XVI et de Danton, puis a trempé dans les massacres de septembre avant de renseigner la police du Directoire, puis Fouché.
    Un nom revient dans son rapport, « Louis-Antoine Henry de Bourbon, le duc d’Enghien ». Ce prince se trouverait dans le pays de Bade, à proximité de la frontière française, à Ettenheim. Il entretiendrait des relations suivies avec les royalistes d’Alsace et des émigrés rassemblés à Offenburg.
    Un prince de sang cousin de Louis XVIII, un Condé, un Bourbon.
    Peut-être le prince attendu, capable de rentrer facilement en France, si l’on me tue .
    Napoléon veut voir Réal, immédiatement. Qu’on sache tout du duc d’Enghien, qu’on fasse enquêter par la gendarmerie du général Moncey pour confirmer la présence du prince de sang à Ettenheim.
     
    Peut-être est-ce enfin le mystère levé et l’occasion de frapper un grand coup. Napoléon réclame à Desmarets des renseignements sur le duc d’Enghien.
    Quelques heures plus tard, il peut lire les rapports de police. Le duc a servi comme général dans l’armée des Princes et dans les armées ennemies. Il en a été l’un des généraux les plus déterminés et les plus courageux. La police le surveille depuis des mois déjà. Le duc d’Enghien a multiplié les contacts avec les émigrés, les chefs du parti royaliste, et surtout ses anciens compagnons d’armes rentrés en France. Son grand-père, le prince de Condé, a négocié la trahison de Pichegru.
    Napoléon serre le poing.
    Voilà les fils qui se rejoignent. La conspiration qui se noue.
    À plusieurs reprises, précisent les notes de police, le duc d’Enghien a vanté les mérites militaires du général Moreau. Un adversaire loyal et valeureux, a-t-il écrit.
    Un prince de sang.
    Le général Pichegru.
    Le général Moreau.
    Et Cadoudal, l’exécuteur.
    Voilà la conspiration dénudée.
    L’impatience rend Napoléon fébrile. Il voudrait agir lui-même. Mais le duc d’Enghien a peut-être quitté Ettenheim.
    Chaque jour, Napoléon harcèle Réal. A-t-on le rapport du général Moncey ? Ses gendarmes ont-ils vu le duc d’Enghien à Ettenheim ?
     
    Le 8 mars 1804, Napoléon, comme tous les jours durant ces semaines-là, est levé à l’aube.
    Il bouscule Constant et Roustam, descend dans les appartements de Joséphine, sans être capable d’y demeurer. Puis il remonte dans son cabinet de travail. Qu’attend-on pour lui apporter les premières dépêches ?
    Méneval dépose une lettre du général Moreau.
    Napoléon la parcourt avec une moue de mépris. Moreau n’a ni le courage d’avouer, ni l’audace de revendiquer ses actes, ni l’intelligence de demander sa grâce. Il argumente, reconnaît ses contacts avec les conspirateurs et affirme que « quelque proposition qui m’ait été faite, je l’ai repoussée par opinion et regardée comme la plus insigne des folies ».
    — Au juge ! lance Napoléon en tendant la lettre à Méneval.
    Moreau en a suffisamment dit pour révéler qu’il a menti et qu’on l’a sollicité pour entrer dans une conspiration dont il a caché l’existence.
    Fini, Moreau.
     
    Méneval tend une lettre de Talleyrand.
    Le ministre des Relations extérieures doit savoir déjà que je fais

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