Noir Tango
Vanderveen.
— Hat sie gesprochen ? [106]
Depuis son arrivée, il redoutait cette
question.
— Ich glaube, sie weiß nichts. [107]
— Das würde mich wundern. Wo ist sie ? [108]
— In einem der Zimmer. [109]
— Begleiten Sie mir. [110]
— Später, wir haben en sprecben. [111]
Le soldat qui n’avait pas connu la peur
devant Leningrad frissonna sous le regard que lui lança Rosa Schaeffer.
— Wie sie wollen. [112]
Pendant le dîner, ils mirent au point la
poursuite du voyage qui devait les conduire au Brésil. La soirée était avancée
quand elle dit :
— Setat geben wir au der kleinen. [113]
— Je n’ai
repéré que trois sentinelles à l’extérieur ; l’une d’elle est dans l’éolienne,
une devant la maison, l’autre à l’arrière, dit Uri.
— Et à l’intérieur, combien sont-ils ?
demanda le docteur Lopez.
— Pas moins de cinq, peut-être plus.
— Tavernier est-il arrivé ?
— Oui, son avion s’est posé à trois
kilomètres, il ne devrait pas tarder.
— Tout à l’air calme.
— Trop calme. Jusqu’ici tout a été
facile, trop facile.
— Amos a réussi à se glisser sous le
hangar, je vais essayer de le rejoindre.
— Je viens avec vous, dit Sarah.
— Il faudrait que l’un d’entre nous
puisse neutraliser la sentinelle qui est à l’arrière de la maison.
— Docteur, laissez-moi m’en charger, j’ai
l’habitude de ce genre d’action, dit Uri.
La sentinelle grimpée sur l’éolienne alluma
une cigarette, cela fit un bref éclair dans la nuit.
— Ils sont bien imprudents, marmonna
Samuel.
Uri rampa vers la maison, il se confondait
avec le sol. Il atteignit la zone lumineuse qu’il contourna jusqu’à se trouver
à l’arrière du bâtiment. Là, il disparut aux yeux de ses camarades.
— Depuis combien de temps sont-ils
là-dedans ? demanda François Tavernier en arrivant.
— Deux heures environ.
— Rien de suspect ?
— Aucun bruit, en tout cas. Uri s’occupe
d’une des sentinelles. Tiens, regardez, le voilà.
L’ombre du Palestinien se découpa un bref
instant dans la lumière puis se confondit avec l’herbe sombre. Dansl’ estancia, personne ne bougea.
— C’est fait, dit simplement Uri en
revenant.
— N’avez-vous rien remarqué ?
— Léa est dans une pièce à l’arrière, j’ai
reconnu sa silhouette…
— Elle était seule ?
— Je crois. Il y a un grillage épais à
la fenêtre. Où est Sarah ?
— Elle est sous le hangar.
— Tavernier, pensez-vous pouvoir nous
débarrasser de la sentinelle qui est devant la porte ? demanda Samuel.
— Ce n’est pas facile, il faut trouver
le moyen de l’attirer par ici…
— ¿ Pedro, todo está
bien ? [114] cria l’homme de l’éolienne.
— Muy bien Marcello. [115]
— Tendras que ir a ver Henrique, vigilo
por vos . [116]
— De acuerdo. [117]
Pedro quitta son poste, fusil en main, poncho
sur l’épaule.
— Voilà notre chanc e, dit François, en
rampant dans la direction prise par Pedro.
Quelques instants plus tard, on vit revenir
Pedro, enveloppé de son pancho, qui reprit sa faction.
— ¿ Marcello ?
— Sí. [118]
— Todo está en orden. [119]
— Bién. [120]
Pedro alluma une cigarette.
— Qu’est-il arrivé à Tavernier ? demanda
le docteur Lopez.
— Rien, c’est lui qui monte la garde, répondit
Samuel.
— Bravo.
À peine entrée
dans la pièce où se tenait Léa, Rosa Schaeffer demanda pourquoi elle n’était
pas attachée.
— Die estancia ist gut bewackt, sie
kann nicht entfliehen, [121] répondit Rik Vanderveen.
Celui-ci n’avait pas remarqué que Rosa avait
une cravache à la main. D’un geste brutal, elle l’abattit sur Léa qui cria en
se protégeant le visage de ses bras nus. Trois coups de la plate lanière l’atteignirent
avant que Rik réagisse et saisisse le bras de la nazie.
— Was ist mit Ihnen los, laß mich los ! [122]
— Laßt sie los, ich sage Ihnen, daß
sie nichts weiß. [123]
Un pistolet apparut dans la main de Rosa
Schaeffer.
— Raus, sie sind ein Weibchen. Ich
bin sidrer, dafi dieses Mädchen etwas weiß und sie wird es mir Sagen… Raus
oder ich schiefie. [124]
— Rik, ne me laissez pas. Attention !
…
Les boleadoras, lancées par le faux
prêtre, s’enroulèrent autour des jambes de Vanderveen qui tomba.
— Hauptsturführer Van Severen, ich
habe Ihnen Schon seit einger zeit nicht mehr vertraut.
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