Odyssée
jour-là ; mais ceux que la guerre haÔssable a épargnés, qu'ils mangent et boivent, afin que, vêtus de l'airain indompté, ils puissent mieux combattre l'ennemi, et sans rel‚che.
qu'aucun de vous n'attende un meilleur conseil, car tout autre serait fatal à qui resterait auprès des nefs des Argiens. Mais, bientôt, marchons tous ensemble contre les Troiens dompteurs de chevaux, et soulevons une rude mêlée.
Il parla ainsi, et il choisit pour le suivre les fils de l'illustre Nestôr, et Mégès Phyléide, et Thoas, et Mèrionés, et le Kréiontiade Lykomèdès, et Mélanippos. Et ils arrivèrent aux tentes de l'Atréide Agamemnôn, et aussitôt Odysseus parla, et le travail s'acheva. Et ils emportèrent de la tente les sept trépieds qu'il avait promis, et vingt splendides coupes. Et ils emmenèrent douze chevaux et sept belles femmes habiles aux travaux, et la huitième fut Breisèis aux belles joues. Et Odysseus marchait devant avec dix talents d'or qu'il avait pesés ; et les jeunes hommes d'Akhaiè
portaient ensemble les autres présents, et ils les déposèrent au milieu de l'agora.
Alors Agamemnôn se leva. Talthybios, semblable à un Dieu par la voix, debout auprès du prince des peuples, tenait un sanglier dans ses mains. Et l'Atréide saisit le couteau toujours suspendu auprès de la grande gaîne de son épée, et, coupant les soies du sanglier, les mains levées vers Zeus, il les lui voua. Et les Argiens, assis en silence, écoutaient le Roi respectueusement. Et, suppliant, il dit, regardant le large Ouranos :
- qu'ils le sachent tous, Zeus, le plus haut et le très-puissant, et Gaia, et Hélios, et les …rinnyes qui, sous la terre, punissent les hommes parjures : je n'ai jamais porté la main sur la vierge Breisèis, ni partagé
son lit, et je ne l'ai soun˘se à aucun travail ; mais elle est restée intacte dans mes tentes. Et si je ne jure point la vérité, que les Dieux m'envoient tous les maux dont ils accablent celui qui les outrage en se parjurant.
Il parla ainsi, et, de l'airain cruel, il coupa la gorge du sanglier. Et Talthybios jeta, en tournant, la victime dans les grands flots de la blanche mer, pour être mangée par les poissons. Et, se levant au milieu des belliqueux Argiens, Akhilleus dit :
- Père Zeus ! certes, tu causes de grands maux aux hommes. L'Atréide n'e˚t jamais excité la colère dans ma poitrine, et il ne m'e˚t jamais enlevé
cette jeune femme contre ma volonté dans un mauvais dessein, si Zeus n'e˚t voulu donner la mort à une foule d'Akhaiens. Maintenant, allez manger, afin que nous combattions.
Il parla ainsi, et il rompit aussitôt l'agora, et tous se dispersèrent, chacun vers sa nef. Et les magnanimes Myrmidones emportèrent les présents vers la nef du divin Akhilleus, et ils les déposèrent dans les tentes, faisant asseoir les femmes et liant les chevaux auprès des chevaux.
Et dès que Breisèis, semblable à Aphroditè d'or, eut vu Patroklos percé de l'airain aigu, elle se lamenta en l'entourant de ses bras, et elle déchira de ses mains sa poitrine, son cou délicat et son beau visage. Et la jeune femme, semblable aux déesses, dit en pleurant :
- ‘ Patroklos, si doux pour moi, malheureuse ! Je t'ai laissé vivant quand je quittai cette tente, et voici que je te retrouve mort, prince des peuples ! Pour moi le mal suit le mal. U homme à qui mon père et ma mère vénérable m'avaient donnée, je l'ai vu, devant sa ville, percé de l'airain aigu. Et mes trois frères, que ma mère avait enfantés, et que j'aimais, trouvèrent aussi leur jour fatal. Et tu ne me permettais point de pleurer, quand le rapide Akhilleus eut tué mon époux et renversé la ville du divin Mynès, et tu me disais que tu ferais de moi la jeune épouse du divin Akhilleus, et que tu me conduirais sur tes nefs dans la Phthiè, pour y faire le festin nuptial au milieu des Myrmidones. Aussi, toi qui étais si doux, je pleurerai toujours ta mort.
Elle parla ainsi, en pleurant. Et les autres jeunes femmes gén˘ssaient, semblant pleurer sur Patroklos, et déplorant leurs propres misères.
Et les princes vénérables des Akhaiens, réunis autour d'Akhilleus, le suppliaient de manger, mais il ne le voulait pas :
- Je vous conjure, si mes chers compagnons veulent m'écouter, de ne point m'ordonner de boire et de manger, car je suis en proie à une amère douleur.
Je puis attendre jusqu'au coucher de Hélios.
Il parla ainsi et renvoya les autres Rois, sauf les deux
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