Odyssée
au joug avec de belles courroies ; ils leur mirent les freins dans la bouche, et ils roidirent les rênes vers le siège du char. Et Automédôn y monta, saisissant d'une main habile le fouet brillant, et Akhilleus y monta aussi, tout resplendissant sous ses armes, comme le matinal Hypérionade, et il dit rudement aux chevaux de son père :
- Xanthos et Balios, illustres enfants de Podargè, ramenez cette fois votre conducteur parmi les Danaens,
quand nous serons rassasiés du combat, et ne l'abandonnez point mort comme Patroklos.
Et le cheval aux pieds rapides, Xanthos, lui parla sous le joug ; et il inclina la tête, et toute sa crinière, flottant autour du timon, tombait jusqu'à terre. Et la Déesse Hèrè aux bras blancs lui permit de parler :
- Certes, nous te sauverons aujourd'hui, très-brave Akhilleus ; cependant, ton dernier jour approche. Ne nous en accuse point, mais le grand Zeus et la Moire puissante. Ce n'est ni par notre lenteur, ni par notre l‚cheté que les Troiens ont arraché tes armes des épaules de Patroklos. C'est le Dieu excellent que Lètô aux beaux cheveux a enfanté, qui, ayant tué le Ménoitiade au premier rang, a donné la victoire à Hektôr. quand notre course serait telle que le souffle de Zéphyros, le plus rapide des vents, tu n'en tomberais pas moins sous les coups d'un Dieu et d'un homme.
Et comme il parlait, les …rinnyes arrêtèrent sa voix, et Akhilleus aux pieds rapides lui répondit, furieux :
- Xanthos, pourquoi m'annoncer la mort ? que t'importe ? Je sais que ma destinée est de mourir ici, loin de mon père et de ma mère, mais je ne m'arrêterai qu'après avoir assouvi les Troiens de combats.
Il parla ainsi, et, avec de grands cris, il poussa aux premiers rangs les chevaux aux sabots massifs.
Chant 20 :
Auprès des nefs aux poupes recourbées, et autour de toi, fils de Pèleus, les Akhaiens insatiables de combats s'armaient ainsi, et les Troiens, de leur côté, se rangeaient sur la hauteur de la plaine.
Et Zeus ordonna à Thémis de convoquer les Dieux à l'agora, de toutes les cimes de l'Olympos. Et celle-ci, volant çà et là, leur commanda de se rendre à la demeure de Zeus. Et aucun des fleuves n'y manqua, sauf Okéanos ; ni aucune des nymphes qui habitent les belles forêts, et les sources des Fleuves et les prairies herbues. Et tous les Dieux vinrent s'asseoir, dans la demeure de Zeus qui amasse les nuées, sous les portiques brillants que Hèphaistos avait habilement construits pour le Père Zeus. Et ils vinrent tous ; et Poseidaôn, ayant entendu la déesse, vint aussi de la mer ; et il s'assit au milieu d'eux, et il interrogea la pensée de Zeus :
- Pourquoi, ô Foudroyant, convoques-tu de nouveau les Dieux à l'agora ?
Serait-ce pour délibérer sur les Troiens et les Akhaiens ? Bientôt, en effet, ils vont engager la bataille ardente.
Et Zeus qui amasse les nuées, lui répondant, parla ainsi :
- Tu as dit, Poseidaôn, dans quel dessein je vous ai tous réunis, car ces peuples périssables m'occupent en effet. Assis au faîte de l'Olympos, je me réjouirai en les regardant combattre, mais vous, allez tous vers les Troiens et les Akhaiens. Secourez les uns ou les autres, selon que votre coeur vous y poussera; car si Akhilleus combat seul et librement les Troiens, jamais ils ne soutiendront la rencontre du rapide Pèléiôn. Déjà, son aspect seul les a épouvantés ; et, maintenant qu'il est plein de fureur à cause de son compagnon, je crains qu'il renverse les murailles d'Ilios, malgré le destin.
Le Kroniôn parla, suscitant une guerre inéluctable. Et tous les Dieux, opposés les uns aux autres, se préparèrent au combat. Et, du côté des nefs, se rangèrent Hèrè, et Pallas Athènè, et Poseidaôn qui entoure la terre, et Hermès utile et plein de sagesse, et Hèphaistos, boiteux et frémissant dans sa force. Et, du côté des Troiens, se rangèrent Arès aux. armes mouvantes, et Phoibos aux longs cheveux, et Artémis joyeuse de ses flèches, et Lètô, et Xanthos, et Aphroditè qui aime les sourires.
Tant que les Dieux ne se mêlèrent point aux guerriers, les Akhaiens furent pleins de confiance et d'orgueil, parce que Akhilleus avait reparu, après s'être éloigné longtemps du combat. Et la terreur rompit les genoux des Troiens quand ils virent le Pèléiôn aux pieds rapides, resplendissant sous ses armes et pareil au terrible Arès. Mais quand les Dieux se furent mêlés aux guerriers, la violente …ris excita les deux
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