Oeuvres de Napoléon Bonaparte, Tome I.
de construire le pont sur l'Isonzo d'une manière solide, et qu'il puisse nous servir, quelque temps qu'il fasse.
Vous donnerez l'ordre au général Masséna et au général Miollis, pour que l'un et l'autre prennent des mesures pour raccommoder les chemins depuis Mantoue jusqu'à Padoue.
Vous donnerez les ordres pour qu'on recommence les travaux des places de Porto-Legnago et de Peschiera, et au commandant du génie pour continuer et redoubler avec la plus grande activité les travaux de celles d'Ozopo et de Palma-Nova.
BONAPARTE.
À monsieur Damian Priocca, ministre de S.M. le roi de Sardaigne.
Je ne vois aucun inconvénient, monsieur, à ce que vous fassiez passer sur la ligne de démarcation les troupes que vous jugerez nécessaires pour maintenir le bon ordre et la tranquillité dans les états de S.M.
J'ai donné les ordres les plus positifs pour que nos garnisons des différentes villes qui sont dans nos mains ne se mêlent en aucune manière des affaires intérieures.
Ne doutez pas, monsieur, de la part que je prendrai toujours à ce qui pourra être agréable à S.M., et du désir que j'ai de faire quelque chose qui puisse contribuer à la tranquillité de ses états.
M. Borghèse m'a parlé du désir qu'avait S.M. de pouvoir faire quelques achats de blé dans les états occupés par les troupes françaises, je m'y prêterai avec plaisir.
BONAPARTE.
Au général Clarke.
Je suis d'avis de répondre tout simplement à la note des plénipotentiaires de l'empereur, que la convention signée à Léoben, le 5 prairial, a tout prévu ; que nous nous en rapportons entièrement à son contenu ; que, après deux mois, il est singulier qu'on vienne remettre en discussion une question déjà décidée ; qu'il est donc évident que l'on ne cherche que des prétextes pour traîner en longueur et gagner du temps.
BONAPARTE.
Au quartier-général à Milan, le 5 thermidor an 5 (23 juillet 1797).
Au général Clarke.
Je partais lorsque j'ai reçu votre courrier : Gallo et Baptiste n'étant plus à Udine, Meerveldt n'ayant aucun pouvoir, et leur note caractérisant à chaque ligne leur mauvaise foi, je ne vois aucune utilité dans mon voyage à Udine : tandis que le nouveau gouvernement de ce pays-ci, les affaires du Piémont, celles des Grisons, rendent ma présence à Milan plus utile.
Je vous fais passer copie de la lettre que j'écris au directoire exécutif.
Je pense que nous n'avons rien à répondre à une note qui n'a point de bon sens : la seule réponse serait de prévenir S. M. l'empereur que, si, le 18 août, les négociations ne sont point terminées, nous regarderons les préliminaires comme nuls ; mais, dans la position actuelle de la république, je né pense pas que ni vous ni moi nous puissions faire cette opération.
J'ai ordonné de jeter un pont sur l'Isonzo, et de faire des têtes de pont ; je fais marcher une légion cisalpine à Palma-Nova, et j'augmente de trois mille hommes la division du général Victor.
Si la république se trouvait dans une situation ordinaire, et que les négociations de Lille ne nous fissent pas une loi impérieuse de ne rien prendre sur nous, je vous avoue qu'à la réception de votre lettre j'eusse mis en marche toutes mes divisions, et que, sous quinze jours, j'eusse été sous Vienne ; mais, dans les circonstances actuelles, c'est au gouvernement seul à prendre le parti que sa sagesse et la situation des choses peuvent lui prescrire.
Je désirerais que vous demandassiez un passe-port pour votre secrétaire de légation, et que vous le fissiez passer à Vienne : il pourrait être chargé d'une lettre pour M. de Gallo ; il pourrait voir M. Thugut et revenir avec des renseignemens certains sur la situation des choses dans ce pays-là.
Vous ne manqueriez pas de lui recommander de tenir note de tout ce qu'il verra en route, soit de troupes, soit de nouveaux ouvrages de campagne.
Je ferai partir mon aide-de-camp Marmont pour Vienne ; il passera par le Tyrol, et, par ce moyen, il n'aura pas de passe-port de M. de Meerveldt. Le but de sa mission sera de connaître les espèces d'ouvrages que l'on fait à Vienne, la situation militaire des esprits, le véritable état de leurs troupes.
N'oubliez rien pour que M. de Meerveldt vous accorde le passe-port pour votre secrétaire.
Dès l'instant que quelque plénipotentiaire arrivera avec des pleins pouvoirs et une envie sincère de commencer les négociations, je me transporterai rapidement à Udine.
BONAPARTE.
Au
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