Oeuvres de Napoléon Bonaparte, Tome II.
cavalerie et le parc de réserve sont en mouvement ; je compte partir moi-même le 17.
Je suivrai la route de Birket-el-Haldji, Belbeis, Corice, Salahieh, le pont Kautaxeh et Cathieh. Vous m'enverrez par cette route les rapports que vous aurez à me faire.
BONAPARTE.
Au Caire, le 15 pluviose an 7 (3 février 1799).
Au général Desaix.
Votre dernière lettre que j'ai reçue hier, citoyen général, est datée du 16 nivose. Je n'ai eu depuis aucune nouvelle de vos opérations ultérieures.
Le général Davoust m'a écrit de Syout le 23 nivose : il m'a annoncé le succès qu'il a obtenu sur les différens rassemblemens de fellahs qui s'étaient révoltés.
Depuis le 3 nivose nous sommes à Catieh et nous y avons établi un fort et des magasins assez considérables.
Le général Reynier part le 16 de Catieh pour se rendre à El-Arich.
Une grande partie de l'armée est en mouvement pour traverser les déserts et se présenter sur les frontières de Syrie.
Le quartier-général va incessamment se mettre en marche.
Mon but est de chasser Ibrahim-Bey du reste de l'Égypte, dissiper les rassemblemens de Gaza, et punir Ibrahim-Bey de sa mauvaise conduite.
Le citoyen Collot, lieutenant de vaisseau, est parti avec quatre chaloupes canonnières de Suez, portant quatre-vingts hommes de débarquement : il a ordre de croiser devant Cosseir et même de s'en emparer. Dès l'instant qu'il aura effectué son débarquement, il vous en préviendra en vous expédiant des Arabes. De votre côté, expédiez d'Esneh des hommes, pour pouvoir être instruit de son arrivée, correspondre avec lui et lui envoyer des vivres dont il pourrait se trouver avoir besoin.
Défaites-vous, par tous les moyens et le plus tôt possible, de ces vilains mameloucks.
BONAPARTE.
Au Caire, le 17 pluviose an 7 (5 février 1799).
Au général Kléber.
Nous avons reçu enfin, citoyen général, des nouvelles de France. Un bâtiment ragusais, chargé de vins, est arrivé, ayant à son bord les citoyens Hamelin et Liveron. Ils apportent des lettres que je n'ai pas encore reçues, parce que Marmont m'a écrit par un Arabe.
Jourdan a quitté le corps législatif, et commande l'armée sur le Rhin. Le congrès de Rastadt était toujours au même point : on y parlait beaucoup sans avancer.
Joubert commande l'armée d'Italie. Schawenburg commande à Malte. Pléville est parti pour Corfou. Passwan-Oglou a détruit entièrement l'armée du capitan-pacha, et est maître d'Andrinople.
La Marguerite, expédiée après la prise d'Alexandrie, et la Petite-Cisalpine, expédiée de Rosette un mois après le combat d'Aboukir, sont toutes deux arrivées.
Descoutes était en route pour Constantinople.
Au commencement de novembre, l'ambassadeur turc à Paris faisait encore ses promenades à l'ordinaire.
Les Espagnols, au nombre de vingt-quatre vaisseaux, se laissent bloquer par seize vaisseaux anglais.
On a pris des mesures pour recruter les armées : il paraît que l'on a requis tous les jeunes gens de dix-huit ans, que l'on a appelés les conscrits.
Les choses de l'intérieur sont absolument dans le même état que lorsque nous sommes partis : on ne remarque, dans l'allure du gouvernement, que le changement qu'a pu y apporter le nouveau membre qui y est entré.
Le général Humbert, avec quinze cents hommes, est arrivé en Irlande.
Il a réuni quelques Irlandais autour de lui, et, quinze jours après, a été fait prisonnier avec toute sa troupe.
On arme en Europe de tous côtés ; cependant on ne fait encore que se regarder.
Je retarde mon départ de deux jours, afin de recevoir des lettres avant de partir.
La trente-deuxième doit être arrivée à Catieh. Le général Bon, avec le reste de sa division, est à Salahieh. Si des événemens pressans vous rendaient un secours nécessaire, vous lui écririez : il n'aurait pas besoin de mon ordre pour marcher à vous.
BONAPARTE.
Au général Marmont.
J'ai reçu, citoyen général, la lettre que vous m'avez écrite le 7, m'annonçant l'arrivée du citoyen Hamelin à Alexandrie. Toutes les troupes dans ce moment-ci traversent le désert, et j'étais moi-même sur le point de partir. Je retarde mon départ pour voir le citoyen Hamelin, ou recevoir au moins les lettres de Livourne et de Gênes que vous m'annoncez.
Vous ferez sortir un parlementaire, par lequel vous préviendrez le commandant anglais que plusieurs avisos anglais ont, à différentes époques, échoué sur la côte ; que nous avons sauvé les équipages ;
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