Oeuvres de Napoléon Bonaparte, Tome II.
seriez de retour du 20 au 30 : nous sommes au 10, et vous n'êtes pas encore parti.
Les événemens arrivés à la Castiglione me persuadent qu'une fois parti, je ne vous verrai plus d'ici à deux mois ; et les événemens sont tels, que je ne puis me passer de vous. Donnez les instructions nécessaires à l'officier qui commandera l'expédition, et rendez-vous de suite au Caire, où je vous attends avant le 15. Vous pouvez ramener mes vingt-cinq guides. J'écris au général Junot de compléter votre escorte au moins à cinquante ou soixante hommes.
Donnez au commandant des armes et à Feraud toutes les instructions nécessaires à votre départ. Je désirerais que la construction de la goëlette pût être tellement en train d'ici au 20, que le citoyen Feraud, avec un petit détachement d'ouvriers, pût être disponible pour se porter ailleurs.
Un gros brick anglais a fait côte à Bourlos. Sur cinquante-six hommes d'équipage, quarante se sont noyés, et seize sont en notre pouvoir. Je les attends à chaque instant. Ils nous donneront des renseignemens sur les mouvemens des Anglais. Il paraît que, cette année, les temps sont terribles.
BONAPARTE.
Au Caire, le 10 pluviose an 7 (29 janvier 1799).
Au payeur-général.
Vous passerez, citoyen, les douze actions de la compagnie d'Égypte qui appartiennent à la république, à la disposition des citoyens : Boyer, chef de brigade de la dix-huitième ; Darmagnac, id. de la trente-deuxième ; Conroux, id. de la soixante-unième ; Lejeune, id. de la vingt-deuxième ; Delorgne, id. de la treizième ; Grezins, adjudant-général ; Maugras, chef de brigade de la soixante-quinzième ; le chef de la neuvième ; Venoux, id. de la vingt-cinquième ; Duvivier, colonel du quatorzième de dragons ; Bron, id. du troisième ; Pinon, id. du quinzième, à titre de gratification extraordinaire.
Dix actions existent dans votre caisse ; je donne à l'administrateur des finances l'ordre de s'arranger avec la compagnie d'Égypte pour avoir les deux autres.
BONAPARTE.
Au Caire, le 11 pluviose an 7 (30 janvier 1799).
Au citoyen Poussielgue.
La femme Selti-Nefsi, veuve d'Ali-Bey et femme actuelle de Mourad-Bey, conservera la partie de ses biens qui lui vient d'Ali-Bey : je veux par-là donner une marque d'estime pour la mémoire de ce grand homme.
BONAPARTE.
Au divan du Caire.
J'ai reçu votre lettre du 10 pluviose. Non-seulement j'ai ordonné à l'aga des janissaires et aux agens de la police de publier que l'on jouira, pendant la nuit du Rhamadan, de toute la liberté d'usage, mais encore je désire que vous-même fassiez tout ce qui peut dépendre de vous pour que le Rhamadan soit célébré avec plus de pompe et de ferveur que dans les autres années.
BONAPARTE.
Au Caire, le 13 pluviose an 7 (31 janvier 1799).
Au général Kléber.
L'état-major, citoyen général, vous fera passer l'ordre de mouvement pour l'occupation d'El-Arich. Pour y arriver, vous avez deux ennemis à vaincre, la faim et la soif, et les ennemis qui sont à Gaza, et qui, en deux jours, peuvent retourner à El-Arich.
Vous direz aux gens du pays que vous pourriez rencontrer, que vous n'avez ordre d'occuper qu'El-Arich, Kan-Iounes, et de chasser Ibrahim-Bey ; que c'est à lui seul que vous en voulez.
Les moyens de transport que vous avez dans ce moment-ci à Catieh peuvent seuls décider de la quantité de troupes que vous pourrez envoyer à El-Arich. L'avant-garde du général Reynier épuisera tous les moyens de transport : car il est indispensable que les soldats portent pour trois jours sur eux, et qu'il ait avec lui un convoi qui assure la subsistance pour douze jours.
Arrivé à Kan-Iounes, vous pouvez écrire à Abdallah-Pacha que le bruit public nous a instruits que le grand-seigneur l'avait nommé pacha d'Égypte ; que si cela est vrai, nous avons lieu d'être étonnés qu'il ne soit pas venu ; que nous sommes les amis du grand-seigneur ; que vous n'avez aucune intention hostile contre lui ; que vous n'avez ordre de moi que d'occuper le reste de l'Égypte, et de chasser Ibrahim-Bey ; que vous ne doutez pas que, s'il me fait connaître l'ordre qui le nomme pacha d'Égypte, je ne le reçoive avec tous les honneurs dus à son poste ; que, du reste, vous êtes persuadé que, s'il est véritablement officier de la Sublime-Porte, il n'a rien de commun avec un tyran tel qu'Ibrahim-Bey, à la fois ennemi de la république française et de la Sublime-Porte.
Les divisions Bon et Lannes, la
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