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Oeuvres de Napoléon Bonaparte, Tome II.

Oeuvres de Napoléon Bonaparte, Tome II.

Titel: Oeuvres de Napoléon Bonaparte, Tome II. Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Napoléon Bonaparte
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espèces pèse à peu près dix milliers : cela ferait la charge de six voitures, qui, rendues en poste et en cinq jours à Paris, occasionneraient une dépense de trois à quatre cents louis ; si vous ajoutez à cela la faculté de pouvoir le transporter en or et en lettres de change, il est facile de vous convaincre quelle est la friponnerie qui dirige toutes les opérations de la trésorerie.
Je vous prie, citoyen ministre, de communiquer cette lettre aux commissaires de la trésorerie, et de les prier, lorsqu'ils auront des assertions à publier sur les finances de l'armée d'Italie, de vouloir bien être un peu mieux instruits, et de s'occuper franchement des besoins de l'état.
    L'armée d'Italie a procuré quarante ou cinquante millions à la république, indépendamment de l'équipement, de l'habillement, de la solde et de tout l'entretien d'une des premières armées de la république. Mais la postérité, en feuilletant l'histoire des siècles qui nous ont précédés, observera qu'il n'y a de cela aucun exemple. Qu'on ne s'imagine pas que cela ait pu se faire sans imposer des privations à l'armée d'Italie, elle en a souvent éprouvé ; mais je savais que les autres armées, que notre marine, que le gouvernement avaient de plus grands besoins encore.
L'escadre du contre-amiral Brueys arrive à Venise. J'avais envoyé un million à Toulon, la trésorerie s'en est emparée, et il nous faut aujourd'hui près de deux millions, pour pouvoir acquitter six mois de l'arriéré de la solde, fournir à l'approvisionnement de la flotte et à l'habillement et équipement des matelots et garnisons des vaisseaux. Sans doute que la trésorerie dénoncera encore le commissaire ordonnateur, parce qu'il pourvoira aux besoins de son escadre : je ne sache pas qu'on puisse pousser plus loin la malveillance, l'ineptie et l'impudence.
BONAPARTE.

Bonaparte, général en chef de l'armée d'Italie,
aux citoyens de la huitième division militaire.
Le directoire exécutif vous a mis sous mon commandement militaire.
Je connais le patriotisme du peuple des départemens méridionaux ; des hommes ennemis de la liberté ont en vain cherché à vous égarer.
Je prends des mesures pour rendre à vos belles contrées le bonheur et la paix.
Patriotes, républicains, rentrez dans vos foyers ; malheur à la commune qui ne vous protégera pas ! malheur aux corps constitués qui couvriraient de l'indulgence le crime et l'assassinat !
    Et vous, généraux, commandans de place, officiers, soldats, vous êtes dignes de vos frères d'armes d'Italie ! protégez les républicains, et ne souffrez pas que des hommes couverts de crime, qui ont livré Toulon aux Anglais, qui nous ont obligés à un siége long, et pénible, qui ont en un seul jour incendié treize vaisseaux de guerre, rentrent et nous fassent la loi.
Administrateurs, municipaux, juges de paix, descendez dans votre conscience : êtes-vous amis de la république, de la gloire nationale ? êtes-vous dignes d'être les magistrats de la grande nation ? Faites exécuter les lois avec exactitude, et sachez que vous serez responsables du sang versé sous vos yeux ; nous serons vos bras, si vous êtes à la constitution et à la liberté ; nous serons vos ennemis, si vous n'êtes que les agens de la cruelle réaction que soudoie l'or de l'étranger.
BONAPARTE.

Au quartier-général à Passeriano, le 20 fructidor an 5 (6 septembre 1797).
    Au directoire exécutif.
L'escadre du contre-amiral Brueys est arrivée à Venise. Elle est nue et arriérée de quatre mois de paye : cela ne laisse pas de nous embarrasser beaucoup, puisqu'elle nous coûtera deux millions.
L'Italie s'épuise : les sommes considérables qu'il faut chaque mois pour entretenir une armée nombreuse, et qui se nourrit déjà depuis deux ans dans cette contrée, ne donnent de l'inquiétude pour l'avenir.
Le ministre des relations extérieures vous rendra compte que les négociations vont assez mal ; cependant je ne doute pas que la cour de Vienne n'y pense à deux fois avant de s'exposer à une rupture, qui aurait pour elle des conséquences incalculables.
Plus nous conférons avec les plénipotentiaires, et plus nous reconnaissons de la part de Thugut, qui a rédigé les instructions, une mauvaise foi qui n'est plus même dissimulée. Tout le manége d'Udine me paraît avoir pour but d'obtenir Palma-Nova, qui est aujourd'hui dans une position effrayante pour eux. Vous connaissez sa situation topographique : neuf

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