Oeuvres de Napoléon Bonaparte, TOME III.
nombre de neuf, et décernés :
1°. Aux auteurs des deux meilleurs ouvrages de science ; l'un pour les sciences physiques, l'autre pour les sciences mathématiques ;
2°. A l'auteur de la meilleure histoire ou du meilleur morceau d'histoire, soit ancienne, soit moderne ;
3°. A l'inventeur de la machine la plus utile aux arts et aux manufactures ;
4°. Au fondateur de l'établissement le plus avantageux à l'agriculture ou à l'industrie nationale ; 5°. A l'auteur du meilleur ouvrage dramatique, soit comédie, soit tragédie, représenté sur les théâtres français ;
6°. Aux auteurs des deux meilleurs ouvrages, l'un de peinture, l'autre de sculpture, représentant des actions d'éclat ou des événemens mémorables puisés dans notre histoire ;
7°. Au compositeur du meilleur opéra représenté sur le théâtre de l'académie impériale de musique.
6. Les grands prix de la valeur de cinq mille francs seront au nombre de treize, et décernés :
1°. Aux traducteurs de dix manuscrits de la bibliothèque impériale ou des autres bibliothèques de Paris, écrits en langues anciennes on en langues orientales, les plus utiles, soit aux sciences, soit à l'histoire, soit aux belles-lettres, soit aux arts ;
2°. Aux auteurs des trois meilleurs petits poëmes ayant pour sujet des événemens mémorables de notre histoire, ou des actions honorables pour le caractère français.
7. Ces prix seront décernés sur le rapport et la proposition d'un jury composé des quatre secrétaires perpétuels des quatre classes de l'institut, et des quatre présidens en fonction dans l'année qui précédera celle de la distribution.
NAPOLÉON.
Saint-Cloud, le 30 brumaire an 13 (21 novembre 1804).
A M. Champagny, ministre de l'intérieur [En réponse à une lettre où le ministre faisait part à l'empereur d'un violent incendie qui avait eu lieu a Metz le 17, et prétendait qu'il n'avait été aussi violent que parce que l'abolition des anciennes corporations d'ouvriers avait empêché ceux-ci de prêter leur secours.].
Dans une ville composée de près de quarante mille habitans, le zèle de tous devait suppléer aux corporations qui n'existent plus. Le ministre de l'intérieur fera connaître aux habitans de Metz que j'aurais attendu d'eux plus d'activité dans une circonstance où elle était commandée, par des intérêts qui les touchaient de si près, et par des sentimens si naturels.
NAPOLÉON.
Paris, le 9 frimaire an 13 (30 novembre 1804.)
A MM. les membres du corps municipal de notre bonne ville de Paris.
Messieurs les membres du corps municipal de notre bonne ville de Paris, la divine Providence et les constitutions de l'empire ayant placé la dignité impériale héréditaire dans notre famille, nous avons désigné le 11 du présent mois de frimaire et l'église métropolitaine de Paris pour le jour et le lieu de notre sacre et de notre couronnement ; nous aurions voulu pouvoir, dans cette auguste circonstance, rassembler dans une même enceinte, non-seulement tous les habitans de la capitale de l'empire, mais encore l'universalité des citoyens qui composent la nation française ; dans l'impossibilité de réaliser une chose gui aurait eu tant de pris pour notre coeur, désirant que ces solennités reçoivent leur principal éclat de la réunion d'un grand nombre de citoyens distingués par leur dévouement à l'état et à ma personne, et voulant donner à notre bonne ville de Paris un témoignage particulier de notre affection, nous avons pour agréable que le corps municipal entier assiste à ces cérémonies.
Nous vous faisons, en conséquence, cette lettre, pour que vous ayez à vous rendre ledit jour, 11 frimaire, dans l'église métropolitaine, à l'heure et dans l'ordre gui vous seront indiqués par notre grand maître des cérémonies.
Sur ce, je prie Dieu qu'il vous ait en sa sainte et digne garde.
NAPOLÉON.
Paris, le 10 frimaire an 13 (1er décembre 1804).
Réponse de l'empereur au sénat venu en corps pour le remercier d'avoir accepté la dignité d'empereur.
Je monte au trône où m'ont appelé les voeux unanimes du sénat, du peuple et de l'armée, le coeur plein du sentiment des grandes destinées, de ce peuple, que du milieu des camps j'ai, le premier, salué du nom de grand.
Depuis mon adolescence, mes pensées tout entières lui sont dévolues ; et je dois le dire ici, mes plaisirs et mes peines ne se composent plus aujourd'hui que du bonheur ou du malheur de mon peuple.
Mes descendans
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