Oeuvres de Napoléon Bonaparte, TOME III.
provisoirement, pendant la mission qu'il devait avoir en Syrie, il laissât son fils jour gérer sa place pendant son absence ; mais je n'aurais jamais cru que ce fils, jeune, faible, dût remplir définitivement la place de cadi.
La place de cadi s'est donc trouvée vacante. Qu'ai-je donc fait pour suivre le véritable esprit du Coran ? C'est de faire nommer le cadi par l'assemblée des scheiks ; c'est ce que j'ai fait. Mon intention est donc que le scheik El-Arichi, qui a obtenu vos suffrages, soit reconnu et remplisse les fonctions de cadi. Les premiers califes, en suivant le véritable esprit du Coran, n'ont-ils pas eux-mêmes été nommés par l'assemblée des fidèles ?
Il est vrai que j'ai reçu avec bienveillance le fils du cadi lorsqu'il est venu me trouver, aussi mon intention est-elle de ne lui faire aucun mal ; et si je l'ai fait conduire à la citadelle, où il est traité avec autant d'égards qu'il le serait chez lui, c'est que j'ai pensé devoir le faire par mesure de sûreté ; mais dès que le nouveau cadi sera publiquement revêtu et exercera ses fonctions, mon intention est de rendre la liberté au fils du cadi, de lui restituer ses biens, et de le faire conduire avec sa famille dans le pays qu'il désirera. Je prends ce jeune homme sous ma spéciale protection ; aussi bien je suis persuadé que son père même, dont je connaissais les vertus, n'a été qu'égaré.
C'est à vous à éclairer les bien intentionnés, et faites ressouvenir enfin aus peuples d'Egypte qu'il est temps que le règne des osmanlis finisse ; leur gouvernement est plus dur cent fois que celui des mameloucks, et y a-t-il quelqu'un qui puisse penser qu'un scheick, natif d'Egypte, n'ait pas le talent et la probité nécessaires pour remplir la place importante de cadi.
Quant aux malintentionnés et à ceux qui seraient rebelles à ma volonté, faites-les moi connaître : Dieu m'a donné la force pour les punir ; ils doivent savoir que mon bras n'est pas faible.
Le divan et le peuple d'Egypte doivent donc voir dans cette conduite une preuve toute particulière de ces sentimens que je nourris dans mon coeur pour leur bonheur et leur prospérité ; et si le Nil est le premier des fleuves de l'Orient, le peuple d'Egypte, sous mon gouvernement, doit être le premier des peuples.
BONAPARTE.
Au Caire, le 10 messidor an 7 (28 juin 1799).
Au citoyen Poussielgue.
Je vous prie, citoyen, de faire au général Kléber un acte de donation de sa maison.
BONAPARTE.
Au général Dugua.
Vous ferez fusiller, citoyen général, le nommé Joseph, natif de Cherkem, près la mer Noire ;
Le nommé Sélim, natif de Constantinople, tous deux détenus à la citadelle.
Quant au nommé Ibrahim-Kerpouteli, on fera interroger celui qu'il cite pour être son père, afin de savoir s'il l'avoue, et vous me ferez donner des notes sur la manière dont son père s'est conduit.
Je vous renvoie les interrogatoires de ces hommes, afin que vous les puissiez mieux reconnaître.
BONAPARTE.
Au citoyen Dupas, commandant la citadelle.
Le citoyen James, canonnier au quatrième régiment d'artillerie, citoyen commandant, est détenu depuis six mois à la citadelle. Si vous ignorez les motifs de son arrestation, je vous prie de le faire mettre sur-le-champ en liberté.
Vous ferez mettre en liberté les citoyens Jersay, sapeur à la deuxième compagnie ; Billou, canonnier à la septième compagnie d'artillerie ; Michel Gazette, sapeur ; Robin, mineur.
Vous ferez consigner le citoyen Philippe Bouette au chef de brigade de la vingt-deuxième, pour le mettre dans son corps.
Vous ferez mettre en liberté, le 15 du mois, le citoyen Bataille, soldat à la légion maltaise.
Vous ferez mettre en liberté les citoyens Merel, dromadaire ; Dubourg, volontaire au deuxième bataillon de la soixante-neuvième.
Vous ferez mettre en liberté, ou traduire à un conseil militaire, s'il y a eu lieu, le citoyen Signal, caporal du deuxième bataillon de la trente-deuxième.
Vous ferez mettre en liberté le citoyen Roanet, volontaire au deuxième bataillon de la trente-deuxième.
BONAPARTE.
Au citoyen Fourier, commissaire, près le divan.
Je vous prie, citoyen, de me faire un rapport sur les membres qui composent le grand et le petit divan du Caire, pour me faire, connaître s'il y a des places vacantes dans l'un ou l'autre.
Je désire également que vous me fassiez connaître si, parmi les membres du grand divan, il s'en trouverait qui ne mériteraient pas la place qu'ils
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