Oeuvres de Napoléon Bonaparte, TOME III.
pourra faire croire que cette cavalerie va au Caire. Si cette cavalerie n'était pas encore arrivée, vous donneriez l'ordre qu'elle vienne vous rejoindre.
Vous ferez prendre à vos troupes pour cinq jours de vivres au Caire. Je donne ordre à l'ordonnateur de vous fournir huit chameaux, sur lesquels vous mettrez pour cinq jours de vivres. Vous aurez soin que chacun de vos hommes ait un bidon, et vous ferez mener un chameau avec des outres par cent hommes ; vous prendrez pour cela les chameaux du corps.
Le but de votre expédition est d'obliger Elfi-Bey de dépasser El-Arich, si vous ne pouvez pas le surprendre et le détruire ; de reconnaître la route qui va à Suez sans passer par Salabiar. Il doit y avoir des puits dans cette direction.
Votre colonne doit être composée de deux cents hommes d'infanterie, de cent cinquante de cavalerie, de cent hommes de cavalerie que vous devez trouver à Belbeis, de cent Grecs à pied, commandés par le capitaine Nicolet, de trente à quarante hommes à cheval, commandés par le chef de bataillon Barthélémy.
Vous aurez avec vous deux pièces d'artillerie et un ingénieur des ponts et chaussées. Vous ferez passer les ordres au chef de bataillon Barthélémy et au capitaine Nicolet de partir ce soir avec votre infanterie.
BONAPARTE.
Au Caire, le 24 messidor an 7 (12 juillet 1799).
Au sultan de Darfour.
Au nom de Dieu, clément et miséricordieux. Il n'y a pas d'autre Dieu que Dieu, et Mahomet est son prophète.
Au sultan de Darfour, Abd-El-Rahmons, serviteur des deux cités saintes, et calife du glorieux prophète de Dieu, maître des mondes.
Je vous écris la présente pour vous recommander Aga-Cachef, qui est auprès de vous, et son médecin Soliman, qui se rend à Darfour et vous remettra ma lettre.
Je désire que vous me fassiez passer deux mille esclaves mâles, ayant plus de seize ans.
Croyez, je vous prie, au désir que j'ai de faire quelque chose qui vous soit agréable.
BONAPARTE.
Au général Dugua.
Vous ferez fusiller, citoyen général, les nommés Hassan, Jousset, Ibrahim, Saleh, Mahamet, Bekir, Hadj-Saleh, Mustapha, Mahamed, tous mameloucks.
Quant aux nommés Osman, Ismael, Hussein, autres mameloucks, vous les ferez tenir en prison à la citadelle jusqu'à nouvel ordre.
BONAPARTE.
Au général Lanusse.
Mourad-Bey, après avoir fait semblant de se rendre dans la Haute-Egypte, citoyen général, a fait contre-marche dans la nuit, et à couché le 22 à Zaoé. Il est passé hier, à quatre heures après midi, à Aboukir, à trois lieues de Girgeh. On pense qu'il a été au lac Natron.
Faites passer cet avis en toute diligence au général Destaing et au général Murat : j'attends dans une heure des détails ultérieurs. Il a avec lui deux cents hommes, compris les domestiques ; il n'a que quarante chevaux ; il est dans un grand état de délabrement ; il est vivement poursuivi par le général Friant.
BONAPARTE.
Au Directoire exécutif.
Le citoyen Venture, secrétaire interprète pour les langues orientales, est mort en Syrie : c'était un homme de mérite. Il a laissé une famille qui a des titres à la protection du gouvernement.
Le payeur général envoie à sa famille un bon de 12,000 fr. sur la trésorerie nationale pour une année d'appointemens.
BONAPARTE.
Au général Murat.
Je reçois, citoyen général, votre lettre du 23 messidor, aujourd'hui à cinq heures du soir. Vous m'apprenez votre voyage au lac Natron et votre départ, à cinq heures du soir pour Terraneh, où je suppose que vous êtes arrivé le 24 au matin.
Vous verrez, par la copie de la lettre du général Friant, qu'il a pris quelques chameaux à Mourad-Bey, qui, après avoir fait une marche dans la Haute-Egypte, est rapidement retourné sur ses pas, a marché trois jours et trois nuits, et est arrivé hier 23 à quatre heures du soir au village de Dachour, près les pyramides de Sahara ; il en est parti à cinq heures du soir pour prendre la route du désert : on croit qu'il s'est rendu au lac Natron.
Le général Junot est aux pyramides : j'ai envoyé de tous côtés des hommes pour m'instruire de la marche de Mourad-Bey.
Mourad-Bey a avec lui deux cents mameloucks, moitié à cheval, moitié sur des chameaux, en très-mauvais état, et cinquante à soixante Arabes : si le bonheur eût voulu que vous fussiez resté vingt-quatre heures de plus au lac Natron, il est très-probable que vous nous apportiez sa tête.
Vous vous conduirez selon les nouvelles que vous
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