Oeuvres de Napoléon Bonaparte, TOME III.
délabrement.
Vous avez sans doute appris que le 24 du mois le général Lagrange est arrivé à la pointe du jour dans les oasis situés dans le désert, entre Suez, la Syrie et Belbeis, a surpris deux cents mameloucks, tué Osman-Bey-Cherkaoui, un des coryphées du pays, et pris sept cents chameaux.
BONAPARTE.
A Moussa, chef de la tribu des Annadis.
Nous vous faisons savoir par une lettre, que nous sommes arrivés aujourd'hui à Terraneh avec l'armée, pour nous porter dans le Bahhireh, afin de pouvoir anéantir d'un seul coup nos ennemis, et confondre tous les projets qu'ils pourraient avoir conçus.
Nous désirons que vous nous envoyiez, pour le premier thermidor au soir, à Rahmanieh, quelqu'un de votre part pour nous donner des nouvelles de tout ce qui se passe à Marion et dans le désert, ainsi que de tout ce qui serait à votre connaissance.
Nous désirons aussi vous voir bientôt, avec bon nombre de vos gens, pour éclairer notre armée.
Recommandez à tous vos Arabes de se bien comporter, afin qu'ils méritent toujours notre protection.
J'ai fait occuper par nos troupes, et mettre des canons dans les couvens du lac Natron. Il sera donc nécessaire, quand quelqu'un de votre tribu ira, qu'il se fasse reconnaître, car j'ai ordonné qu'ils soient traités comme amis. Faites connaître le contenu de cette lettre à tous les scheicks, sur qui soit le salut.
BONAPARTE.
PROCLAMATION.
Il n'y a d'autre dieu que Dieu, et Mahomet est son prophète.
Aux scheicks, ulémas, schérifs, imans et fellahs de la province de Bahhireh.
Tous les habitans de la province de Bahhireh mériteraient d'être châtiés ; car les gens éclairés et sages sont coupables lorsqu'ils ne contiennent pas les ignorans et les méchans.
Mais Dieu est clément et miséricordieux, le prophète a ordonné, dans presque tous les chapitres du Koran, aux hommes sages et bons d'être clément et miséricordieux : je le suis envers vous. J'accorde par le présent firman un pardon général à tous les habitans de la province de Bahhireh qui se seront mal comportés, et je donne des ordres pour qu'il ne soit formé contre eux aucune recherche. J'espère que désormais le peuple de la province de Bahhireh me fera sentir par sa conduite qu'il est digne de pardon.
BONAPARTE.
Au général Dugua.
Le nombre des vaisseaux ennemis, citoyen général, s'est augmenté d'une quinzaine de bâtimens légers. Vous sentez combien il serait nécessaire de presser le départ de tous les hommes dispersés. J'espère que le général Lagrange sera parti du Caire pour l'armée quand vous recevrez ceci. Il y a beaucoup de chefs de bataillon qui ne sont pas à leurs corps, parce qu'ils sont un peu incommodés, et qui ont pensé que ce n'était seulement qu'une course contre les Arabes. Faites que tous ces hommes nous rejoignent ; il est essentiel que tout cela marche en corps : j'estime que les détachemens doivent être au moins de deux cents hommes.
Ecrivez au général Desaix les nouvelles que je reçois, et que j'imagine que la colonne mobile contre Mourad-Bey est partie, et qu'il presse le départ de la cavalerie que je lui ai demandée. Dès que le bataillon de la 22e, ainsi que le général Rampon et sa colonne, seront arrivés au Caire, qu'il file en toute diligence sur Rahmanieh.
Instruisez le général Reynier qu'il est nécessaire qu'il réunisse la garnison de Salahieh, en y laissant en tout, compris sapeurs et canonniers, cent vingt hommes, et qu'il soit prêt, à tout événement, à se porter de Belbeis par le Delta sur Rahmanieh : vous lui enverrez tous les grenadiers et l'artillerie de sa division.
Il pourra aussi m'amener un millier d'hommes, qui pourront m'être d'un grand secours. Si dans trente-six heures vous ne recevez pas de lettre de moi, vous ordonnerez ce mouvement.
Envoyez un des généraux qui sont au Caire en convalescence pour commander à Gizeh.
Faites partir les deux demi-galères et la chaloupe canonnière la Victoire pour Rahmanieh. Faites-y embarquer deux mille paires de souliers. Envoyez-nous sous leur escorte à Rahmanieh encore deux ou trois cent mille rations de biscuit et de la farine : l'ordonnateur en chef donne des ordres pour cet objet.
Le convoi escorté par les trois djermes la Vénitienne, etc., n'est pas encore arrivé.
Je serai le 1er thermidor au soir à Rahmanieh.
Je vous expédierai constamment deux courriers par jour.
Si les Anadis continuent à nous rester fidèles, vous ne manquerez pas de nouvelles. Le
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