Oeuvres de Napoléon Bonaparte, TOME III.
maître de ne laisser qu'une centaine d'hommes à Cosseir ; que Keneh puisse contenir tous vos embarras, et que vous puissiez, en cas d'invasion sérieuse, pouvoir rapidement et successivement replier toutes vos troupes sur le Caire.
Faites filer sur le Caire toutes les carcasses de barques, avisos ou bricks appartenant aux mameloucks, nous les emploierons pour la défense des bouches du Nil.
J'ai reçu des gazettes anglaises jusqu'au 10 juin. La guerre a été déclarée le 13 mars par la France à l'empereur. Plusieurs batailles ont été livrées ; Jourdan a été battu à Feldkirch, dans la forêt Noire, et a repassé le Rhin. Schérer, auquel on avait confié le commandement d'Italie, a été battu à Rivoli, et a repassé le Mincio et l'Oglio. Mantoue était bloquée. Lors de ces affaires, les Russes n'étaient point encore arrivés, le prince Charles commandait contre Jourdan, et M. Kray contre Schérer.
L'escadre française, forte de vingt-deux vaisseaux de guerre et de dix-huit frégates, et partie de Brest dans les premiers jours d'avril, est arrivée au détroit, a présenté le combat aux Anglais, qui n'étaient que dix-huit, et est entrée à Toulon. Elle a été jointe par trois vaisseaux espagnols. L'escadre espagnole est sortie de Cadix et est entrée à Carthagène : elle est forte de vingt-sept vaisseaux de guerre, dont quatre à trois ponts ; une nouvelle escadre anglaise est, peu de jours après, entrée dans la Méditerranée, et s'est réunie à Jervis et à Nelson. Ces escadres réunies doivent monter à plus de quarante vaisseaux. Les Anglais bloquent Toulon et Carthagène.
Le ministre de la marine Bruis commande l'escadre française.
A la première occasion, je vous enverrai tous ces journaux.
Corfou a été pris par famine.
La garnison a été conduite en France.
Malte est ravitaillée pour deux ans.
BONAPARTE.
Au citoyen Poussielgue.
Vous voudrez bien, citoyen administrateur, faire signifier à la femme de Hassan-Bey que, si, dans la journée de demain, elle n'a pas payé ce qui reste dû de sa contribution, elle sera arrêtée et tous ses effets confisqués.
Vous prendrez toutes les mesures pour accélérer le paiement de Hadji-Husseim.
Les juifs n'ont encore payé que 20,000 fr. : il faut que dans la journée de demain, ils en payent 30,000 autres.
Parmi les individus qui doivent, il y en a auxquels il ne fallait qu'une simple lettre pour les faire payer, entre autres Rosetti, Caffe, Calvi, et tous les individus de l'armée. Il y a la négligence la plus coupable de la part de l'administrateur des finances.
Mon intention n'est pas d'accepter pour comptant du fermage des Cophtes, les différens emprunts que je leur ai faits, que je leur solderai en temps et lieu.
Vous ferez demander 10,000 fr. à titre d'emprunt aux six principaux négocians damasquains, qui doivent être payés dans la journée de demain, et vous leur ferez connaître que mon intention est de les solder en blé.
Faites-moi un rapport sur les affaires du tabac de Rosette ; les renseignemens que j'ai eus sont que cela a dû rapporter 14 ou 15,000 fr.
Faites-moi connaître ce qu'ont produit et ce que doivent les provinces de Gisey et du Caire.
Faites-moi également connaître ce qu'ont rendu les douanes de Suez et de Cosseir depuis que nous sommes en Egypte, et ce qui serait dû par ces deux douanes.
BONAPARTE.
Au général Lanusse.
Je vous prie, citoyen général, de garder mes guides et mes équipages ; je n'ai pas pu me rendre à Menouf, vu le désir que j'avais de prendre connaissance des affaires du Caire, et de mettre tout en train : car, selon l'usage des Turcs, ils ne payent rien et ne croient pas à la victoire jusqu'à mon arrivée ; mais je compte, dans deux jours, débarquer au ventre de la Vache et vous aller trouver à Menouf.
Je vous ferai prévenir vingt-quatre heures d'avance.
BONAPARTE.
Au général Dugua.
Vous ferez, citoyen général, interroger tous les scheicks El-Belet qui sont à la citadelle, pour savoir pourquoi ils ne payent pas leurs contributions ; vous leur ferez connaître que, si, d'ici au premier fructidor, ils ne les ont pas payées, ils paieront un tiers de plus, et que, si, d'ici au 10 fructidor, ils n'ont pas payé ce tiers et l'imposition, ils auront le cou coupé.
BONAPARTE.
Au général Marmont.
Je donne ordre, citoyen général, que les deux demi-galères et la chaloupe canonnière la Victoire se rendent à Rosette pour concourir à la défense du Bogaz, afin d'être en
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