Oeuvres de Napoléon Bonaparte, TOME III.
imprimés dans le journal officiel, et de lui faire connaître que s'ils n'étaient pas ratifiés dans les vingt-quatre heures, ou que si S.M. l'empereur avait besoin d'explications ultérieures, elle devait remettre à l'armée française les trois places d'Ulm, d'Ingolstadt et de Philipsbourg, sinon que les hostilités recommenceraient.
Le gouvernement a aussi fait connaître au roi d'Angleterre, qu'il ne verrait aucun inconvénient à admettre ses envoyés au congrès de Lunéville, s'il consentait à une trêve maritime qui offrît à la France le même avantage qu'offre à l'empereur la continuation de la trêve continentale.
Le gouvernement reçoit à l'instant même par le télégraphe, la nouvelle «que S.M. l'empereur s'est porté lui-même à son armée sur l'Inn, a consenti à livrer les trois places d'Ulm, d'Ingolstadt et de Philipsbourg, qui sont aujourd'hui occupées par les troupes de la république, et que M. de Lerbach, muni des pouvoirs nécessaires de S.M. l'empereur, est au quartier-général d'Altaefing, avec l'ordre de se rendre à Lunéville».
Les difficultés qu'ont dû présenter naturellement les conditions d'une trêve maritime, entraîneront encore quelques retards ; mais si les deux gouvernemens ne s'accordent pas sur les conditions de ladite trêve, alors la France et S.M. l'empereur traiteront séparément pour une paix particulière sur les bases des préliminaires ; et si, ce que l'on ne saurait penser, le parti de l'Angleterre parvient à influencer encore les ministres de Vienne, les troupes de la république ne redouteront ni les neiges ni la rigueur des saisons, et pousseront la guerre pendant l'hiver, à toute outrance, sans laisser le temps aux ennemis de former de nouvelles armées.
Ainsi, les principes du gouvernement sont : extrême modération dans les conditions, mais ferme résolution de pacifier promptement le continent.
Les mesures les plus vigoureuses sont prises pour seconder, dans cet objet essentiel, la volonté du peuple français.
Tel est tout le secret de la politique du gouvernement français.
BONAPARTE.
Paris, le 7 vendémiaire an 9 (29 septembre 1890).
Au ministre de la marine.
Bonaparte, premier consul de la république, ordonne qu'A-Sam, chinois, originaire de Nankin, soit embarqué sur l'une des corvettes commandées par le capitaine de vaisseau Baudin, pour être conduit, aux frais de la république, à l'Ile-de-France, et de là dans sa patrie.
Il est expressément recommandé au capitaine Baudin et aux chefs militaires et d'administration de la marine, d'avoir pour A-Sam les égards qu'il mérite par sa qualité d'étranger, et par la bonne conduite qu'il a tenue pendant son séjour sur le territoire de la république.
Le premier consul, BONAPARTE.
Paris, le 24 vendémiaire an 9 (16 octobre 1800).
Réponse du premier consul à une députation du tribunat.
Je remercie le tribunal de cette marque d'affection. Je n'ai point réellement couru de danger [Il s'agit de la tentative d'assassinat effectuée sur la personne de Bonaparte dans la soirée du 17 vendémiaire, à l'Opéra, par Aréns, Cernechi et autres conjurés.]. Ces sept ou huit malheureux, pour avoir la volonté, n'avaient pas le pouvoir de commettre les crimes qu'ils méditaient. Indépendamment de l'assistance de tous les citoyens qui étaient au spectacle, j'avais avec moi un piquet de cette brave garde, la terreur des méchans. Les misérables n'auraient pu supporter ses regards. La police avait pris des mesures plus efficaces encore.
J'entre dans tous ces détails parce qu'il est peut-être nécessaire que la France sache que son premier magistrat n'est exposé dans aucune circonstance. Tant qu'il sera investi de la confiance de la nation, il saura remplir la tâche qui lui a été imposée.
Si jamais il était dans sa destinée de perdre cette confiance, il ne mettrait plus de prix à une vie qui n'inspirerait plus d'intérêt aux Français.
BONAPARTE.
Paris, le 25 vendémiaire an 9 (17 octobre 1800).
Réponse du premier consul à une députation du département de la Seine [Encore au sujet de l'attentat du 17 vendémiaire.].
Le gouvernement mérite l'affection du peuple de Paris. Il est vrai de dire que votre cité est responsable à la France entière de la sûreté du premier magistrat de la république.... Je dois déclarer que dans aucun temps, cette immense commune n'a montré plus d'attachement à son gouvernement ; jamais il n'y eut besoin de moins de troupes de ligne,
Weitere Kostenlose Bücher