Oeuvres de Napoléon Bonaparte, TOME III.
magistratures l'ont été indépendamment de tout esprit de parti, de tout esprit de localité.
Celle de président, je n'ai trouvé personne parmi vous qui eût encore assez de droits sur l'opinion publique, qui fût assez indépendant de l'esprit de localité, et qui eût enfin rendu d'assez grands services à son pays, pour la lui confier.
Le procès-verbal que vous m'avez fait remettre, par votre comité du 30, où sont analysées avec autant de précision que de vérité les circonstances extérieures et intérieures dans lesquelles se trouve votre patrie, m'a vivement pénétré.
J'adhère à votre voeu : je conserverai encore pendant le temps que ces circonstances le voudront, la grande pensée de vos affaires.
Au milieu des méditations continuelles qu'exige le poste où je me trouve, tout ce qui vous sera relatif et pourra consolider votre existence et votre prospérité, ne sera point étranger aux affections les plus chère de mon âme.
Vous n'avez que des lois particulières ; il vous faut désormais des lois générales.
Votre peuple n'a que des habitudes locales, il faut qu'il prenne des habitudes nationales.
Enfin vous n'avez point d'armée ; les puissances qui pourraient devenir vos ennemies en ont de fortes ; mais vous avez ce qui peut les produire, une population nombreuse, des campagnes fertiles et l'exemple qu'a donné dans toutes les circonstances essentielles le premier peuple de l'Europe.
BONAPARTE.
Lyon, le 7 pluviose an 10 (27 janvier 1802).
Aux maires de Lyon.
Citoyens Parent-Munet, Rousset, Bernard-Charpieux, maires de la ville de Lyon, je suis satisfait de l'union et de l'attachement au gouvernement qui animent Lyon, depuis que vous êtes maires. Je désire que vous portiez cette écharpe de distinction, et qu'elle soit un témoignage pour la ville du contentement que j'y ai éprouvé pendant mon séjour.
BONAPARTE.
Paris, le 12 pluviose an 10 (1er février 1802).
Réponse du premier consul à une députation du corps législatif [A son retour de Lyon.].
Il était de la gloire et de l'intérêt de la France d'assurer pour toujours le sort d'une république qu'elle a créée [La république cisalpine.].
J'espère que sa constitution et ses nouveaux magistrats feront son repos et son bonheur.
Ce bonheur et ce repos ne seront pas étrangers au nôtre. Notre prospérité ne peut désormais être séparée de la prospérité des peuples qui nous environnent.
J'ai recueilli dans mon voyage la plus douce récompense des efforts que j'ai faits pour la patrie ; j'y ai recueilli surtout l'expression libre et franche de l'opinion publique, dans l'abandon de la confiance particulière, dans le langage simple du commerçant ; du manufacturier ; du cultivateur. Tous demandent que le gouvernement soit fidèle aux principes qu'ils a développés ; c'est de là qu'ils attendent leur Bonheur.
J'étais déjà plein de reconnaissance pour les marques d'intérêt dont la nation a honoré mes premiers efforts. Je reviens, pénétré de sentimens encore plus profonds. Le sacrifice de toute mon existence ne saurait payer les émotions que j'ai senties. J'en éprouve une bien douce en vous voyant associer votre voeu au voeu de la nation.
BONAPARTE.
Paris, le 34 pluviose an 10 (13 février 1802).
Au sénat conservateur.
Sénateurs, Le gouvernement vous transmet les listes d'éligibilité nationale des départements d'Ile-et-Vilaine et des Deux-Nèthes. Il s'est fait rendre compte des réclamations élevées contre les listes qui lui sont parvenues jusqu'à ce jour. Elles sont très-peu nombreuses, et aucune ne lui a paru pouvoir motiver une dénonciation.
Si quelques citoyens recommandables ont été oubliés sur la liste nationale, ils pourront y être portés au prochain remplacement.
La loi du 30 ventose an 9 n'ayant rien statué sur la manière d'opérer le retirement des listes, une loi nouvelle qui sera nécessaire pour organiser cette partie de la constitution, conciliera tout ce qu'exigent l'intérêt public et les droits des citoyens.
BONAPARTE.
Paris, le 23 ventose an 10 (13 mars 1802).
Note inscrite dans le Moniteur [Tout le monde sait que Bonaparte se plaisait à écrire dans le Moniteur. Plus d'une fois les notes qu'il faisait insérer dans cet arsenal de sa politique sont devenues des causes ou des annonces de guerre. Jaloux de recueillir tout ce qui provient de cet homme extraordinaire, nous rapporterons celles qui nous paraissent avoir un caractère d'authenticité
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