Oeuvres de Napoléon Bonaparte, Tome V.
brisait les portes de la ville.
Indépendamment des mesures législatives qu'exigent les circonstances de l'intérieur, vous jugerez peut être utile de vous occuper des lois organiques destinées à faire marcher la constitution. Elles peuvent être l'objet de vos travaux publics sans avoir aucun inconvénient.
Monsieur le président et messieurs les députés de la chambre des représentons, les sentimens exprimés dans votre adresse me démontrent assez l'attachement de la chambre à ma personne, et tout le patriotisme dont elle est animée.
Dans toutes les affaires, ma marche sera toujours droite et ferme. Aidez-moi à sauver la patrie. Premier représentant du peuple, j'ai contracté l'obligation que je renouvelle, d'employer dans des temps plus tranquilles toutes les prérogatives de la couronne et le peu d'expérience que j'ai acquis, à vous seconder dans l'amélioration de nos institutions.
Charleroy, le 15 juin, à neuf heures du soir.
NOUVELLES DE L'ARMÉE EN 1815.
(Extrait du Moniteur.)
L'armée a forcé la Sambre, pris Charleroy, et poussé des avant-gardes à moitié chemin de Charleroy à Namur, et de Charleroy à Bruxelles. Nous avons fait quinze cents prisonniers, et enlevé six pièces de canon. Quatre régimens prussiens ont été écrasés. L'empereur a perdu peu de monde, mais il a fait une perte qui lui est très-sensible, c'est celle de son aide-de-camp, le général Letort, qui a été tué sur le plateau de Fleurus, en commandant une charge de cavalerie.
L'enthousiasme des habitans de Charleroy, et de tous les pays que nous traversons, ne peut se décrire.
Dès le 13, l'empereur était arrivé à Beaumont. Sur toute la route, des arcs de triomphe étaient élevés dans toutes les villes, dans les moindres villages. Le 14, S. M. avait passé l'armée en revue, et porté son enthousiasme au comble par la proclamation suivante, datée d'Avesnes le même jour.
Soldats,
C'est aujourd'hui l'anniversaire de Marengo et de Friedland, qui décidèrent deux fois du destin de l'Europe. Alors, comme après Austerlitz, comme après Wagram, nous fûmes trop généreux ; nous crûmes aux protestations et aux sermens des princes que nous laissâmes sur le trône. Aujourd'hui cependant, coalisés entre eux, ils en veulent à l'indépendance et aux droits les plus sacrés de la France. Ils ont commencé la plus injuste des agressions ; marchons à leur rencontre : eux et nous, ne sommes-nous plus les mêmes hommes !
Soldats, à Jéna, contre ces mêmes Prussiens aujourd'hui si arrogans, vous étiez un contre trois, et à Montmirail un contre six.
Que ceux d'entre vous qui ont été prisonniers des Anglais, vous fassent le récit de leurs pontons et des maux affreux qu'ils y ont soufferts.
Les Saxons, les Belges, les Hanovriens, les soldats de la confédération du Rhin gémissent d'être obligés de prêter leurs bras à la cause de princes ennemis de la justice et des droits de tous les peuples. Ils savent que cette coalition est insatiable. Après avoir dévoré douze millions de Polonais, douze millions d'Italiens, un million de Saxons, six millions de Belges, elle devra dévorer les états du second ordre de l'Allemagne.
Les insensés ! un moment de prospérité les aveugle ; l'oppression et l'humiliation du peuple français sont hors de leur pouvoir.
S'ils entrent en France, ils y trouveront leur tombeau.
Soldats, nous avons des marches forcées à faire, des batailles à livrer, des périls à courir ; mais, avec de la constance, la victoire sera à nous ; les droits de l'homme et le bonheur de la patrie seront reconquis. Pour tout Français qui a du coeur, le moment est arrivé de vaincre ou de périr.
NAPOLÉON.
Charleroi, le 15 juin au soir.
(Extrait du Moniteur.)
Le 14, l'armée était placée de la manière suivante.
Le quartier impérial à Beaumont.
Le premier corps, commandé par le général d'Erlon, était à Solre, sur la Sambre.
Le deuxième corps, commandé par le général Reille, était à Ham-sur-Heure.
Le troisième corps, commandé par le général Vandamme, était sur la droite de Beaumont.
Le quatrième corps, commandé par le général Gérard, arrivait à Philippeville.
Le 15, à trois heures du matin, le général Reille attaqua l'ennemi et se porta sur Marchiennes-au-Pont. Il eût différens engagemens, dans lesquels sa cavalerie chargea un bataillon prussien et fit trois cents prisonniers.
A une heure du matin, l'empereur était à Jamignan-sur-Heure.
La division de
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