Oeuvres de Napoléon Bonaparte, Tome V.
sous ses ordres le septième corps. Ce prince a marché contre le général Tormazow, l'a rencontré le 12, et l'a battu. Il fait le plus grand éloge des troupes autrichiennes et saxonnes. Le prince Schwartzenberg a montré dans cette circonstance autant d'activité que de talent. L'empereur a fait demander de l'avancement et des récompenses pour les officiers de son corps d'armée qui se sont distingués.
Le 8, la grande armée était placée de la manière suivante :
Le prince vice-roi était à Souraj avec le quatrième corps, occupant par des avant-gardes Velij, Ousviath et Porietch. Le roi de Naples était à Nikoulino, avec la cavalerie, occupant Inkovo.
Le maréchal duc d'Elchingen, commandant le troisième corps, était à Liozna.
Le maréchal prince d'Eckmülh, commandant le premier corps, était à Donbrowna.
Le cinquième corps, commandé par le prince Poniatowski, était à Mohilow.
Le quartier-général était à Witepsk.
Le deuxième corps, commandé par le maréchal duc de Reggio, était sur la Drissa.
Le dixième corps, commandé par le duc de Tarente, était sur Dunabourg et Riga.
Le 8, douze mille hommes de cavalerie ennemie se portèrent sur Inkovo et attaquèrent la division du général comte Sébastiani, qui fut obligé de battre en retraite l'espace d'une demi-lieue pendant toute la journée, en éprouvant et faisant éprouver à l'ennemi des pertes à peu près égales. Une compagnie de voltigeurs du vingt-quatrième régiment d'infanterie légère, faisant partie d'un bataillon de ce régiment qui avait été confié à la cavalerie pour tenir position dans le bois, a été prise. Nous avons eu deux cents hommes, environ, tués et blessés ; l'ennemi peut avoir perdu le même nombre d'hommes.
Le 12, l'armée ennemie partit de Smolensk, et marcha par différentes directions, avec autant de lenteur que d'hésitation, sur Porietch et Nadra.
Le 10, l'empereur résolut de marcher à l'ennemi, et de s'emparer de Smolensk en s'y portant par l'autre rive du Borysthène. Le roi de Naples et le maréchal duc d'Elchingen partirent de Liozna, et se rendirent sur le Borysthène, près de l'embouchure de la Bérésina, vis-à-vis Khomino, où, dans la nuit du 13 au 14, ils jetèrent deux ponts sur le Borysthène. Le vice-roi partit de Souraj, et se rendit par Janovitski et Lionvavistchi à Rasasna, où il arriva le 14.
Le prince d'Eckmülh réunit tout son corps à Donbrowna le 13.
Le général comte Grouchy réunit le troisième corps de cavalerie à Rasasna le 12.
Le général comte Eblé fit jeter trois ponts à Rasasna le 13.
Le quartier-général partit de Witepsk, et arriva à Rasasna le 13.
Le prince Poniatowski partit de Mohilow et arriva le 13 à Romanow.
Le 14, à la pointe du jour, le général Grouchy marcha sur Liadié ; il en chassa deux régimens de cosaques, et s'y réunit avec le corps de cavalerie du général comte Nansouty.
Le même jour le roi de Naples, appuyé par le maréchal duc d'Elchingen, arriva à Krasnoi. La vingt-septième division ennemie, forte de cinq mille hommes d'infanterie, soutenue par deux mille chevaux et douze pièces de canon, était en position devant cette ville. Elle fut attaquée et dépostée en un moment par le duc d'Elchingen. Le vingt-quatrième régiment d'infanterie légère attaqua la petite ville de Krasnoi à la baïonnette avec intrépidité. La cavalerie exécuta des charges admirables. Le général de brigade baron Bordesoult et le troisième régiment de chasseurs se distinguèrent. La prise de huit pièces d'artillerie, dont cinq de 12 et deux licornes, et de quatorze caissons attelés, quinze cents prisonniers, un champ de bataille jonché de plus de mille cadavres russes, tels furent les avantages du combat de Krasnoi, où la division russe, qui était de cinq mille hommes, perdit la moitié de son monde.
S. M. avait, le 15, son quartier-général à la poste de Kovonitza. Le 16, au matin, les hauteurs de Smolensk furent couronnées ; la ville présenta à nos yeux une enceinte de murailles de quatre mille toises de tour, épaisses de dix pieds et hautes de vingt-cinq, entremêlées de tours, dont plusieurs étaient armées de canons de gros calibre.
Sur la droite du Borysthène, on apercevait et l'on savait que les corps ennemis tournés revenaient en grande hâte sur leurs pas pour défendre Smolensk. On savait que les généraux ennemis avaient des ordres réitérés de leur maître de livrer la bataille et de sauver Smolensk.
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