Oeuvres de Napoléon Bonaparte, Tome V.
soir à Jauer, poussant l'arrière-garde ennemie, dont il avait tourné la position sur ce point. Il lui a fait trois cents prisonniers. Le duc de Tarente et le comte Bertrand étaient arrivés à la hauteur de cette ville.
Le 28, à la pointe du jour, le prince de la Moskwa, avec les corps du comte Lauriston et du général Reynier, s'était porté sur Neumarck. Ainsi, notre avant-garde n'est plus qu'à sept lieues de Breslau.
Le 29 mai, à dix heures du matin, le comte Schouvaloff, aide-de-camp de l'empereur de Russie, et le général Kleist, général de division prussien, se sont présentés aux avant-postes. Le duc de Vicence a été parlementer avec eux. On croit que cette entrevue est relative à la négociation de l'armistice.
On a des nouvelles de nos places, qui sont toutes dans la meilleure situation.
Les ouvrages qui défendaient le champ de bataille de Wurtchen sont très-considérables ; aussi l'ennemi avait-il dans ses retranchemens la plus grande confiance. On peut s'en faire une idée, quand on saura que c'était le travail de dix mille ouvriers pendant trois mois ; car c'est depuis le mois de février que les Russes travaillaient à cette position qu'ils considéraient comme inexpugnable.
Il paraît que le général Wittgenstein a quitté le commandement de l'armée combinée : c'est le général Barclay de Tolly qui la commande.
L'armée est ici dans le plus beau pays possible ; la Silésie est un jardin continu, où l'armée se trouve dans la plus grande abondance de tout.
Le 30 mai 1813.
A S. M. l'impératrice-reine et régente.
Un convoi d'artillerie d'une cinquantaine de voitures, parti d'Augsbourg, s'est éloigné de la route de l'armée, et s'est dirigé d'Augsbourg sur Bayreuth ; les partisans ennemis ont attaqué ce convoi entre Zwickau et Chemnitz, ce qui a occasionné la perte de deux cents hommes et de trois cents chevaux qui ont été pris ; de sept à huit pièces de canon, et de plusieurs voitures qui ont été détruites ; les pièces ont été reprises. S. M. a ordonné de faire une enquête pour savoir qui a pris sur soi de changer la route de l'armée. Que ce soit un général ou un commissaire des guerres, il doit être puni selon la rigueur des lois militaires, la route de l'armée ayant été ordonnée d'Augsbourg par Wurtzbourg et Fulde.
Le général Poinsot, venant de Brunswick avec un régiment de marche de cavalerie, fort de quatre cents hommes, a été attaqué par sept à huit cents hommes de cavalerie ennemie près Halle ; il a été fait prisonnier avec une centaine d'hommes ; deux cents hommes sont revenus à Leipsick.
Le duc de Padoue est arrivé à Leipsick, où il réunit sa cavalerie pour balayer toute la rive gauche de l'Elbe.
Le 31 mai au soir.
A S. M. l'impératrice-reine et régente.
Le duc de Vicence, le comte de Schouvaloff et le général Kleist ont eu une conférence de dix-huit heures, au couvent de Watelstadt, près de Liegnitz. Ils se sont séparés hier 30, à cinq heures après-midi. Le résultat n'est pas encore connu. On est convenu, dit-on, du principe d'un armistice, mais on ne paraît pas d'accord sur les limites qui doivent former la ligne de démarcation. Le 31, à six heures du soir, les conférences ont recommencé du côté de Striegau.
Le quartier-général de l'empereur était à Neumarck ; celui du prince de la Moskwa, ayant sous ses ordres le général Lauriston et le général Reynier, était à Lissa. Le duc de Tarente et le comte Bertrand étaient entre Jauer et Striegau. Le duc de Raguse était entre Moys et Neumarkt. Le duc de Bellune était à Steinau sur l'Oder. Glogau était entièrement débloqué. La garnison a eu constamment du succès dans ses sorties. Cette place a encore pour sept mois de vivres.
Le 28, le duc de Reggio ayant pris position à Hoyerswerda, fut attaqué par le corps du général Bulow, fort de quinze à dix-huit mille hommes. Le combat s'engagea ; l'ennemi fut repoussé sur tous les points et poursuivi l'espace de deux lieues.
Le 22 mai, le lieutenant-général Vandamme s'est emparé de Wilhelmsburg, devant Hambourg.
Le 24, le quartier-général du prince d'Eckmülh était à Harbourg. Plusieurs bombes étaient tombées dans Hambourg, et les troupes russes paraissant évacuer cette ville, les négociations s'étaient ouvertes pour la reddition de cette place ; les troupes danoises faisaient cause commune avec les troupes françaises.
Il devait y avoir, le 25, une conférence avec les généraux
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