Qui ose vaincra
parachutistes S.A.S. de la France libre.
Après quelques brèves journées de repos, surtout employées à la réorganisation de l’unité, les parachutistes S.A.S.
du 2 e R.C.P. opérèrent dès les premiers jours de septembre 1944 au sud de la Loire. Cette fois ils sont motorisés comme lors des raids dans le désert de Libye, de Cyrénaïque et en Tunisie en 1942-1943. Renforcés par de jeunes maquisards bretons, les survivants du 2’R.C.P. – les pertes ont été lourdes – sont répartis en 4 Squadrons de 12 jeeps chacun, soit 48 jeeps.
Deux camionnettes britanniques de type Pick-Up complètent la formation.
Les Squadrons passent la Loire, soit du pont-canal de Briare, soit du pont de Nevers, seuls points de passage. De l’autre côté, ils « éclatent » en pelotons de 3 jeeps qui se retrouveront pour agir de concert lors de certaines missions.
La recherche de l’ennemi va se faire le long de tous les axes routiers, grands et petits.
Le carrousel infernal est lancé. Il sera meurtrier. L’adjudant Duseval, au lieu d’une jeep, a un gros véhicule de transport d’infanterie motorisée allemand, souvenir de Bretagne. Il est équipé de Vickers et d’une mitrailleuse lourde de 12,7. Avec lui, se trouvent cinq jeunes maquisards bretons. Dans la région de la Charité-sur-Loire, il apprend la présence d’un char Tigre, monstre de 56 tonnes, embossé dans le tournant d’une route. Fonçant à toute allure, il pense réduire le char à coups de gammon-bombs. Hélas ! les Allemands l’attendent. Un obus de 88
touche de plein fouet le véhicule, l’adjudant Duseval a la poitrine défoncée par le couvercle métallique d’une caisse de munitions. Il mourra quelques heures plus tard, ses hommes sont blessés.
Le 7 septembre 1944, à Cholet, les 6 jeeps des sous-lieutenants Raufast et Nicol attaquent une quarantaine de camions allemands. Les parachutistes S.A.S. Payen, Winter, Prigent, Valentin, Lebris, Moufllin, Lozanic, Richert, Debruyne, Goder, de Aima, Contet, Ze-lic, Lalanne et quelques autres s’en donnent à cœur joie. Ils laissent la colonne en flammes.
Le 10 septembre 1944, près du camp de Fay, le lieutenant Taylor et ses 3 jeeps surprennent un convoi d’une dizaine de véhicules à l’arrêt. À bord des jeeps, Béguin, Ruttard, Serra, Garcin, Pacifici, Lolo, Bourrée, Bousquet, Soudain, Vidal, Carry, Bouleau et Fraise. Ils doublent les Allemands en les mitraillant, en lançant des gammon-bombs. Derrière eux le convoi flambe.
Un autre jour, le sous-lieutenant Fauquet est en patrouille avec Pams, Bidault, Crœnne, Louis Pascal, Lenormand, Gas, Dambraine, Lakermance, Le Floch, Gautray. Il rencontre le sous-lieutenant Nicol et son peloton ; ensemble ils entrent dans Mareuil-sur-Loire. Surgit une voiture allemande. Les Vickers ouvrent le feu, la voiture s’immobilise en catastrophe. Trois Allemands en jaillissent, deux sont abattus instantanément. Le troisième s’enfonce dans une ruelle, mais il n’ira pas loin. Les parachutistes S.A.S. s’approchent : à l’intérieur de la voiture, à l’avant, trois corps sont affalés, des archives importantes sont récupérées, elles apprennent aux S.A.S. qu’ils viennent d’anéantir l’état-major de la Kommandantur de Biarritz.
D’autres jeeps effectueront de longs raids vers Tours, Limoges, Bordeaux, Dijon, Autun, Moulins, Montluçon. Les jeeps des lieutenants de Camaret et Cochin prendront contact à Autun avec des éléments de la 1° armée française.
Cette courte campagne s’achèvera dans les derniers jours de septembre, sur un bilan très important avec un minimum de pertes.
Depuis le début d’août 1944, le 3 e R.C.P. est lui aussi engagé dans d’importantes opérations couvrant un vaste territoire comprenant : la Loire-Inférieure, la Vendée, les Deux-Sèvres, la Corrèze, la Creuse, l’Indre, la Vienne, la Haute-Vienne, le Doubs, la Saône-et-Loire, et tout l’ouest de la région lyonnaise.
Il faut d’abord parler d’une opération exceptionnelle. Le 10 août 1944, la Royal Navy débarque sur une plage de la Manche, près de Courseulles, le « Squadron Jeep » du 3°
R.C.P., au total 19 jeeps armées. Le Squadron est commandé par le capitaine Combaud de Roquebrune.
La mission confiée à cette unité est difficile. Il faut d’abord traverser les lignes ennemies toutes proches (la bataille fait rage à Falaise encore occupée) ; ensuite, tout en opérant contre les convois et les lignes de
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