Qui ose vaincra
l’ennemi.
Le sous-lieutenant Taylor prend contact avec des éléments anglais sur la gauche de Bertrix. Ceux-ci indiquent l’emplacement du premier village occupé par les Allemands. Avec Taylor se trouvent Béguin, Serra, Garcia, Bourrée, Bousquet, Ruttard, Soudain, Vidal, Carry, Bouleau et Fraise. Les jeeps S.A.S. avancent jusqu’au village, sans pouvoir toutefois y pénétrer, car le pont qui franchit la rivière est coupé. Les S.A.S. saluent leurs vieilles connaissances teutoniques de rafales de Vickers, puis tirent au bazooka sur un poste installé dans une maison. Les Allemands répondent à ces salutations par des obus de mortier. Les présentations sont faites. Pendant un mois, dans des conditions atmosphériques très dures, le thermomètre descendant la nuit à – 34, les S.A.S. vont « faire du volume ».
Multipliant les patrouilles de reconnaissance, les coups de main, les raids, ils vont donner l’illusion d’une troupe nombreuse.
Le 1er janvier 1945, une jeep à bord de laquelle se trouvent le sous-lieutenant Jean Simon, les sergents Predali, Vachet et Poirier, progresse sur le chemin près du village de Smuid. Les S.A.S. se heurtent soudain à un fort détachement allemand, on en vient rapidement au corps à corps. Le combat se poursuit, acharné, mais les S.A.S. devant le nombre doivent se replier. En lançant une grenade, le sergent Predali est atteint par une balle qui lui traverse le cœur ; la mort est instantanée. Les Allemands garderont son corps quelques heures et rendront hommage à sa bravoure.
Le 11 janvier 1945, les jeeps du sous-lieutenant Raufast pénètrent de nuit dans Smuid, village considéré dans le no man’s land. Alors que Raufast est dans une maison à la recherche de renseignements, ses hommes prennent position, ce sont : Tenoux, Jactel, Regent, Lozahic, Le Brix, Winter, Moufflin, Goder, de Aima, Contet et Zelic. Une forte patrouille allemande surgit dans le village, le combat s’engage.
Winter met hors de combat une dizaine d’Allemands, les autres s’enfuient.
Le lendemain, 12 janvier 1945, le sous-lieutenant Raufast avec Winter, Jactel, Lozahic, Moufflin, Zelic, Contet, après une marche à pied très difficile à la boussole, pénètre dans la ville de Saint-Hubert que les Américains bombardent. Les S.A.S. chassent de la ville des Allemands peu nombreux, faisant une vingtaine de prisonniers. Saint-Hubert est libérée. Le commandant Puech-Samson en est informé et fait acheminer des renforts. Les Américains sont stupéfaits, ils ne sont pas loin de penser que ces parachutistes français sont fous. Ils sont, de plus, très vexés que la ville soit tombée aux mains des S.A.S. français. Les Belges, déjà très francophiles et très hospitaliers à l’égard des S.A.S., organisent en leur honneur une petite réception, refusant d’admettre d’autres libérateurs. Le commandant Puech-Samson (qui sera grièvement blessé le 24 janvier 1945 quand sa jeep sautera sur une mine) reçoit sur un magnifique coussin de velours rouge les clés de la ville qu’il remet au général américain présent.
Le S.A.S. Schermesser, Alsacien parlant couramment l’allemand, un matin, très tôt, s’infiltre dans le village de Steinbach. Il pénètre dans une grange dans laquelle dorment une quinzaine d’Allemands.
Hurlant des ordres en allemand il les réveille et leur annonce qu’il fait partie d’une forte avant-garde blindée et que, de toute façon, ils sont encerclés. Les Allemands n’insistent pas et se rendent.
Le village de Limerlé est libéré par le sous-lieutenant Nicol et ses hommes. Les S.A.S. coiffent au poteau, après une course épique, les éléments de la 82 e division aéroportée américaine.
Fin janvier 1945, la situation alliée nettement rétablie dans les Ardennes belges, le 2 e R.C.P.
rentre en France. Dans les premiers jours de février 1945, en compagnie du 3’R.C.P., il s’embarque au Havre pour la Grande-Bretagne. Début avril 1945, les deux unités S.A.S. sont regroupées au camp secret du Mushroom-Farm. Dans la nuit du 7 au 8 avril 1945, elles seront parachutées dans la province de Drenthe, au nord-est de la Hollande. L’opération Amherst, dernière opération aéroportée de la Seconde Guerre mondiale, commence.
Essayer de faire l’historique d’une opération S.A.S., et tout spécialement en Hollande, est presque une gageure. Il faudrait rassembler tous les comptes rendus de tous les chefs de sticks, puis essayer
Weitere Kostenlose Bücher