Qui ose vaincra
de nombreux convois allemands en sont victimes. En une quinzaine de jours, ils mettront hors de combat un millier d’Allemands et détruiront 5
véhicules. Un jour le sergent Bourdalé, armé d’un fusil mitrailleur, détruisit un véhicule lourd chenillé qui prit feu, une quarantaine d’Allemands périrent dans les flammes.
Le 27 août 1944, le capitaine Sicaud et ses hommes sont parachutés à Chamesol, dans le Jura. Début septembre, ils attaquent Pont-de-Roide. C’est ensuite l’attaque de Clerval à la demande du colonel commandant le 6 e régiment de spahis dont les premiers éléments viennent d’arriver dans le secteur. Les parachutistes S.A.S. occupent la ville avec l’aide d’une compagnie de F.F.I. Dans l’après-midi ils attaquent un train blindé qui riposte durement. Les Allemands contre-attaquent, appuyés par une douzaine de chars, la première contre-attaque est bloquée. Un moment plus tard, les Allemands en lancent une deuxième. Les S.A.S. sous les ordres du lieutenant Thomé sont acculés près d’un passage à niveau fermé et encombré de wagons. Deux wagons-citernes flambent et le carburant coule en flammes menaçant les positions des S.A.S. Le sergent Klein plonge dans le brasier pour en retirer l’adjudant Chauveau blessé aux reins. Une automitrailleuse allemande est détruite ; pour le moment les Allemands sont contenus, mais maintiennent un tir intense. Le S.A.S. Paulus émerge des flammes, en sang, la jambe et le bras transpercés. Le S.A.S. Le Nabour qui a récupéré une voiture allemande ramasse les blessés. La situation est critique pour les parachutistes. La nuit arrive, le 6° régiment de spahis n’est pas là comme convenu. Les S.A.S. décrochent sous une pluie de projectiles. Le lieutenant Thomé prend le commandement de la compagnie pendant que le capitaine Sicaud part aux nouvelles.
Sicaud apprend que les Allemands, aidés d’importants renforts, ont repoussé les spahis hors de Beaume-les-Dames et que, de plus, nos blindés sont sans carburant. Grâce aux renseignements obtenus, Sicaud organise un coup de main sur un dépôt allemand, il s’empare de 10 000 litres d’essence qu’il remet au 6 e spahis.
Pendant l’absence du capitaine, les Allemands, appuyés par 30 blindés, ont lancé une nouvelle attaque obligeant Thomé et ses S.A.S. à battre en retraite. Ils ont réussi à franchir le Doubs et ont fait sauter le pont presque à leur passage. Quatre S.A.S.
blessés meurent brûlés vifs.
Le capitaine Sicaud met alors sa compagnie à la disposition du général Eagle qui commande la 45° division d’infanterie américaine, de la 7’armée U.S. Dans la progression vers Epinal, les S.A.S. patrouillent loin en avant, éclairent la marche des unités U.S. Le village d’Accolans qui commande un point important est pris par les S.A.S. appuyés par deux tanks destroyers U.S. Ils font environ 200 prisonniers.
Le sous-lieutenant Anspach en reconnaissance vers le village de Geney rend compte qu’il est solidement tenu par les Allemands. Un bataillon américain attaque le village, tandis qu’une trentaine de parachutistes S.A.S. avec le soutien de deux tanks destroyers U.S. progressent et, arrivant sur la crête, dominent le village. Les S.A.S. attendent la préparation d’artillerie, mais l’attaque des Américains ne débouche pas. Le capitaine Sicaud lance donc ses hommes qui descendent la pente assez facilement, puis les tirs ennemis ralentissent la progression.
Cloués aux abords du village, les S.A.S. ne peuvent ni avancer ni reculer à cause du feu d’enfer qui s’abat sur eux, d’une part l’artillerie allemande, de l’autre l’artillerie américaine qui tire trop court. Sur les crêtes avoisinantes, les Allemands sont fortement retranchés. (Ils disposent de plus de trois bataillons d’infanterie appuyés par des blindés ; quant au bataillon U.S., apparemment écœuré, il a décroché en fin de journée.)
Depuis le milieu de l’après-midi, les parachutistes cloués au sol sont toujours dans l’impossibilité de bouger. Les obus pleuvent autour d’eux ; petite consolation, le terrain étant détrempé, ils s’enfoncent profondément ce qui rend leur explosion moins dangereuse. Le capitaine Sicaud essaie vainement d’entrer en contact radio avec le commandement U.S. Le soir, vers 19 h 30, il décide de tenter un décrochage, car les Allemands manœuvrent pour les encercler. Avec beaucoup de peine, les S.A.S. parviennent sur la
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