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Révolution française Tome 2

Révolution française Tome 2

Titel: Révolution française Tome 2 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Max Gallo
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combat
à mort que l’égoïste livre
    à la classe la plus
laborieuse de la société finisse…
    Députés de la Montagne, que
n’êtes-vous montés
    depuis le troisième jusqu’au
neuvième étage
    des maisons de cette ville
révolutionnaire,
    vous auriez été attendris
par les larmes
    et les gémissements d’un
peuple immense,
    sans pain et sans vêtements,
réduit à cet état de détresse
    et de malheur parce que les
lois ont été cruelles
    à l’égard du pauvre,
    parce qu’elles n’ont été
faites que par les riches
    et pour les riches. Ô rage, ô
honte du XVIIIe siècle ! »
    Jacques Roux , à
la Convention nationale,
    présente la pétition des
Cordeliers
    le 25 juin 1793

     
     
    4.
    Ils sont vingt-neuf, mais on les appelle les « trente ».
    Ce sont les députés girondins décrétés d’arrestation. Mais
douze, dont Brissot et Buzot, comme aussi Roland sont en fuite. Les dix-sept
autres sont « arrêtés », et gardés par un gendarme à leur domicile. Et
huit vont s’évader, dont Barbaroux, Guadet, Pétion.
    Manon Roland est, elle, emprisonnée.
    Tous espèrent que les départements vont se rebeller, et les
députés qui se sont enfuis s’emploient à les soulever.
    Les Girondins qui n’ont pas été décrétés d’arrestation organisent
la protestation : soixante-quinze députés signent une pétition demandant l’annulation
du décret. Et Vergniaud écrit à ses concitoyens de Bordeaux, déjà hostiles aux
Montagnards :
    « Hommes de la Gironde, levez-vous ! Vengez la
liberté en exterminant les tyrans ! »
     
    On ne compte qu’une trentaine de départements pour approuver
le décret d’arrestation du 2 juin.
    La cinquantaine d’autres ne comprennent pas ce qui vient de
se produire à Paris, cette division entre patriotes, cette « chasse »
aux Girondins.
    On proteste, on se rebiffe, on « distingue Paris de ses
tyrans et de la horde de brigands qui l’assiègent ».
    On dénonce « une fraction liberticide coalisée avec les
autorités constituées de Paris. Cette fraction ne dissimule plus ses desseins
et nous traîne à la servitude à travers le sang. Et le crime même dans le temps
de révolution est toujours crime. »
     
    Cette Adresse de l’assemblée générale de l’Aude, on l’approuve
à Bordeaux, à Nîmes, à Marseille, en Normandie.
    À Caen, les Girondins décident de créer une armée qui devra
marcher sur Paris. Ils en confient le commandement au général de Wimpffen, qui
a participé à la guerre d’indépendance des États-Unis, a siégé à la
Constituante et a défendu Thionville contre les Prussiens en 1792, mais qui est
monarchiste. Il prend comme chef d’état-major Puisaye, qui fut en 1787
lieutenant-colonel et en 1789 élu de la noblesse aux États généraux. Il est
proche des Vendéens.
    Et ainsi cette résistance girondine, cette insurrection « fédéraliste »
animée par des patriotes, va se voir dénoncée comme l’alliée, la pourvoyeuse
des Vendéens, au moment même où la grande armée catholique et royale s’empare
de Saumur et d’Angers, et attaque Nantes !
    Jours difficiles.
    L’ennemi est aux frontières. Et dès lors, ceux des patriotes
que les Enragés, les sans-culottes, et même les Jacobins inquiètent, refusent
de suivre les Girondins, les accusant de favoriser l’ennemi, les « émigrés »,
et l’armée des coalisés.
    « Nous sommes chez nous, et nous avons la fièvre chaude
de la liberté qui fait braver tous les dangers et nous défendons tout ce que
nous avons de plus cher : nos foyers, nos femmes, nos enfants et surtout
la liberté qui est un mot magique, qui nous ferait remuer l’univers. »
    Et ce patriote, pourtant modéré, poursuit :
    « Si la Convention était sage, si l’union y régnait, s’il
n’y avait des milliers de fanatiques en rébellion dans le Poitou, l’Anjou, la
Bretagne, nous ne ferions que rire des ennemis du dehors, nous n’aurions pas la
plus légère inquiétude sur le sort de la République. »
     
    Le 18 juin, s’appuyant sur cette opinion, la Convention
décrète que :
    « Le peuple français ne fait point la paix avec un
ennemi qui occupe son territoire. »
    Un député girondin, Mercier, lance, avec une pointe de
sarcasme dans le ton :
    « Avez-vous fait un traité avec la victoire ? »
    Et c’est Basire, un conventionnel proche de Danton, qui lui
répond :
    « Nous en avons fait un avec la mort ! »
    Et Jacques Roux, l’Enragé,

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