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Staline

Staline

Titel: Staline Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Marie,Jean-Jacques
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dénonçant les méthodes illégales utilisées
par la Sécurité d’État pour obtenir leurs aveux. La reconnaissance publique d’une
falsification policière est une décision sans précédent dans l’histoire de l’URSS
stalinienne. Le 7 avril, la Pravda annonce l’arrestation de
Rioumine et l’éviction d’Ignatiev du Secrétariat du Comité central. Le 10 avril,
les Izvestia annoncent la comparution prochaine des enquêteurs de l’affaire
devant un tribunal, et la Pravda, chose inouïe, dénonce les « tortures »
subies par les médecins.
    Le 27 avril, Beria fait arrêter le fils de Staline,
Vassili, accusé de dilapidation de biens de l’État. Sept semaines après la mort
de l’ancien dictateur, son fils se retrouve donc en prison. Même si la décision
reste secrète, elle a valeur de symbole. Beria suggère ensuite d’abandonner l’Allemagne
de l’Est, dont il fait désavouer la politique (ce qui revient à y liquider la
propriété d’État), de réunifier une Allemagne neutralisée et de dérussifier
partiellement la direction des partis et des gouvernements des Républiques de l’URSS.
Pour ce faire, il tente de promouvoir des cadres « nationaux », en
particulier en Ukraine et dans les pays baltes, menaçant ainsi les positions
acquises d’une partie de l’appareil russe.
    Le 9 mai, il fait voter par le présidium la suppression
des portraits des dirigeants dans les manifestations, mesure abrogée dès le
lendemain de son arrestation. Il affirme que le gouvernement doit gouverner et
le Comité central ne s’occuper que d’idéologie et des cadres du Parti,
autrement dit passer au second plan. Le 16 juin, il déclare le travail
forcé économiquement non rentable et sans perspective, et propose de démanteler
le Goulag. Il tente de mettre sur la touche les dirigeants de RDA (Otto
Grotewohl et Walter Ulbricht) qui viennent de décréter la hausse des normes de
production, et donc la baisse des salaires. Trop tard. La grève éclate à
Berlin-Est le 16 juin et se généralise. Elle est écrasée par les chars
soviétiques, mais la nouvelle s’est répandue dans les camps. Les pairs de
Beria, affolés, l’arrêtent au Kremlin, le 26 juin, avec l’aide de l’état-major,
qui a de vieux comptes à régler avec la Sécurité. Mais, conscients que l’on ne
peut continuer sur la voie de Staline, ils poursuivent sa politique. Pour
rassurer l’appareil du Parti, ils rétrogradent la Sécurité d’État, détachée du
ministère de l’Intérieur, au rang de Comité (Komitet et non plus Ministerstvo
Gossudartsvennoï Bezopasnosti). Khrouchtchev, proclamé Premier secrétaire
en septembre, fait fusiller en trois ans une cinquantaine de dirigeants de la
Sécurité. La dénonciation publique des « crimes de Beria » soulève
les détenus du Goulag.
    Constantin Simonov, rédacteur en chef de Novy Mir, apprend à ses dépens la portée de la révision engagée. Alors que la mort de
Staline lui a sauvé la vie, en renvoyant aux oubliettes le complot des Blouses
blanches dans lequel il était impliqué, il affirme dans la Literaturnaia
Gazeta que le devoir sacré d’un écrivain soviétique est de célébrer « le
plus grand génie de tous les temps et de tous les peuples, l’immortel Staline [1519]  ».
Khrouchtchev exige son limogeage immédiat.
    Les héritiers s’en prennent ensuite à la politique agricole
de Staline. À sa mort, l’agriculture soviétique est en ruine. En août 1953,
le gouvernement, sans élever les prix de détail, augmente le prix d’achat des
livraisons obligatoires de la viande, du lait, des pommes de terre et des
légumes, et achète à des prix majorés aux kolkhoziens la part de leur
production personnelle qu’ils commercialisent. Il réduit ensuite les normes de
livraisons obligatoires sur les lopins privés, diminue de moitié l’impôt par
foyer kolkhozien, et annule les arrérages d’impôts pour l’année 1952. Ces
mesures représentent un transfert de 13 milliards de roubles vers les
kolkhozes pour 1953, et de 20 milliards pour 1954. C’est une inversion de
la politique de pillage de la paysannerie. La pression fiscale pesant sur la
population est, en 1953, allégée de 21 milliards de roubles par rapport à
1952.
    Le Comité central des 3-7 septembre 1953 double le
prix des livraisons obligatoires à l’État. Bien entendu, ces concessions à la
population laborieuse supposent une diminution des dépenses militaires. Le

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