Templa Mentis
auraient soigneusement dissimulé le secret, sans doute afin de conserver leur pouvoir.
Quant aux femmes, s’il est très plausible qu’elles aient été devineresses et « auxiliaires » de la religion druidique, comme dans le monde grec, il est évident qu’elles n’eurent jamais le statut ou le pouvoir des druides, tous masculins.
G RANDS MÉDECINS , H IPPOCRATE ET G ALIEN
H IPPOCRATE OU H IPPOKRATÈS (VERS 460-377 AV. J .- C .) : médecin grec. Il fut le grand initiateur de l’observation clinique et de l’expérimentation. Sa théorie médicale reposait sur l’altération des quatre humeurs de l’organisme. Ainsi, selon lui, l’épilepsie n’atteignait que les sujets de tempérament flegmatique. Étrangement, et alors que ladite théorie n’a aucune base scientifique, il en déduisit une approche logique de la médecine, considérée comme un pilier durant plus de mille ans. Hippocrate fut le premier médecin à rejeter la superstition et l’idée que les maladies étaient occasionnées par des causes surnaturelles, voire divines. Ce précurseur de la diététique a été le premier à décrire les symptômes du cancer du poumon. Il fut également très ferme sur le devoir et l’éthique des médecins, d’où le fameux serment d’Hippocrate.
C LAUDE G ALIEN OU C LAUDIUS G ALENUS (VERS 131-VERS 201) : médecin grec, né en Turquie. Philosophe, mathématicien et biologiste, il fut le médecin de Marc Aurèle et de son fils Commodus. Il fut très admiré des grands médecins perses et arabes qui prolongèrent son œuvre, notamment Avicenne et Avenzoar. Galien aborda la chirurgie du cerveau et des yeux, qui fut ensuite oubliée pour presque deux mille ans. Disciple d’Hippocrate, il fut tenant de l’observation clinique, du pragmatisme et de l’expérimentation et lui aussi défenseur de la théorie des quatre humeurs. En dépit d’erreurs – par exemple sur le rôle du cœur –, bien compréhensibles avec les moyens de l’époque, il découvrit que les vaisseaux ne transportaient pas de l’air mais du sang et que celui des veines était différent de celui des artères. Il décrivit le parcours de l’influx nerveux depuis le cerveau et son rôle, notamment dans le contrôle de la voix. Il laissa également le souvenir d’un des grands vivisecteurs de l’histoire puisqu’il pratiqua sur des animaux, surtout des singes, mais aussi un éléphant, et, si l’on en croit la légende, sur des gladiateurs vaincus 2 .
Galien régna sur la médecine occidentale jusqu’au XVII e siècle grâce, entre autres, à la caution de l’Église. Le fait qu’il était un ardent défenseur du monothéisme n’y est sans doute pas étranger. Il est considéré comme un des pères de la pharmacie. D’ailleurs le serment des apothicaires – équivalent au serment d’Hippocrate prêté par les médecins – qui vit le jour au début du XVII e siècle, fut rebaptisé « serment de Galien » au XX e siècle.
I NQUISITION MÉDIÉVALE : il convient de distinguer l’inquisition médiévale de la Sainte Inquisition espagnole. Dans ce dernier cas, la répression et l’intolérance furent d’une violence qui n’a rien de comparable avec ce que connut la France. Ainsi, plus de deux mille morts sont recensés en Espagne durant le seul mandat de Tomas de Torquemada.
L’inquisition médiévale fut d’abord exercée par l’évêque. Le pape Innocent III (1160-1216) posa les règles de la procédure inquisitoire par la bulle Vergentis in senium en 1199. Son projet ne fut nullement l’extermination d’individus. Pour preuve le concile de Latran IV, un an avant sa mort, soulignant l’interdiction que l’on applique l’ordalie 3 aux dissidents. Le souverain pontife visait l’éradication des hérésies qui menaçaient les fondements de l’Église en brandissant, entre autres, la pauvreté du Christ comme modèle de vie – modèle peu prisé si l’on en juge par l’extrême richesse foncière de la plupart des monastères. Elle devint ensuite une inquisition pontificale sous Grégoire IX, qui la confia en 1232 aux Dominicains et, dans une moindre mesure, aux Franciscains. Les mobiles de ce pape furent encore plus politiques lorsqu’il renforça les pouvoirs de l’institution pour la placer sous sa seule autorité. Il lui fallait éviter à tout prix que l’empereur Frédéric II ne s’engage lui-même dans cette voie pour des motifs qui dépassaient largement le cadre
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