Testament Phonographe
E
Cette parol e
Qui peuple notre solitud e
Qui meurt au seuil de l’habitud e
Qui se fait avant de se dir e
Qu’on dit quand y’ a plus rien à dir e
Cette parol e
Qui fait les hommes fraternel s
Qui sort les filles des bordel s
Cette parol e
LOV E
Cette parol e
Comme une arme contre l’offens e
Comme un sourire du silenc e
Comme un passeur de l’autre mond e
Comme un destin qui fait sa rond e
Cette parol e
Comme la raison qui pâli t
Comme le prix de la foli e
Cette parol e
LOV E
Cette parol e
Comme une porte sur le larg e
Comme mon texte dans ta marg e
Comme tes yeux dans mon ramag e
Comme moi dans ton fuselag e
Cette parol e
Comme le salaire du rêv e
Et comme le pavé qui lèv e
Cette parol e
LOV E
Photo : André Villers
JE TE DONNE
Les fleurs à inventer les jouets d’une comèt e
Les raisons d’être fou la folie dans ta têt e
Des avions en allés vers tes désirs perdu s
Et moi comme un radar à leurs ailes pend u
Des embruns dans tes yeux et la mer dans ton ventr e
Un orgue dans ta voix chaque fois que je rentr e
Des chagrins en couleur riant à ton cheve t
Les lampes de mes yeux pour mieux les éclaire r
Les parfums de la nuit quand ils montent d’Espagn e
Les accessoires du dimanche sous ton pagn e
Les larmes de la joie quand elle est à genou x
Le rire du soleil quand le soleil s’en fout
Les souvenirs de ceux qui n’ont plus de mémoir e
L’avenir en pilules toi et moi pour y croir e
Des passeports pour t’en aller t’Einsteiniser
Vers cet univers glauque où meurent nos idée s
Des automates te parlant de mes problème s
Et cette clef à remonter qui dit : « je t’aim e »
Un jardin dans ton cœur avec un jardinie r
Qui va chez mon fleuriste et t’invite à dîne r
Des comptes indécis chez ton marchand de rêve s
Un sablier à ton poignet des murs qui lèven t
Des chagrins brodés main pour t’enchaîner à mo i
Des armes surréelles pour me tuer cent foi s
Cette chose qu’on pense être du feu de Die u
Cette mer qui remonte aux pieds de ton vacarm e
Ces portes de l’enfer devant quoi tu désarme s
Ces serments de la nuit qui peuplent nos aveu x
Et cette joie qui fout le camp de ton collan t
Ces silences perdus au bout d’une parol e
Et ces ailes cassées chaque fois qu’on s’envol e
Ce temps qui ne tient plus qu’à Trois… deux… un… zéro !
JE TE DONNE TOUT ÇA, MARIE !
MARINA MARCANTON I
LA « THE NANA »
La « the nan a »
C’est dans la voix et dans le gest e
La « the nan a »
C’est « the nana » avec un zest e
La « the nan a »
Quant à la jupe à ras l’bonbo n
La « the nan a »
C’est pas compliqué mais c’est bo n
La « the nan a »
Que ça vous mate ou qu’ça vous touch e
La « the nan a »
C’est l’eau courante au fond d’la bouch e
La « the nan a »
Et quand ça vous r’file un’ galoch e
La « the nan a »
Tu joues complet dans ton cinoch e
La « the nan a »
C’est dans la taille et dans le fast e
La « the nan a »
C’est « the nana » et puis c’est bast e
La « the nan a »
Quant à chômer devant son cu l
La « the nan a »
Les chômeurs ça court pas les rue s
La « the nan a »
Que ça se traîne ou qu’ça s’trimball e
La « the nan a »
Au septième ciel tu fais tes malle s
La « the nan a »
Et tu lui red’mand’s un ticke t
La « the nan a »
Pour t’emballer au bout du qua i
La « the nan a »
C’est du jasmin sous un’ guenill e
La « the nan a »
Du cousu-main en espadrille s
La « the nan a »
C’est un’ prison dans sa bastill e
La « the nan a »
C’est du vison en haut des quille s
La « the nan a »
Quand ça t’emballe au bout d’la ru e
La « the nan a »
Ça t’fait marron et ça t’lâche plu s
La « the nan a »
Quand ça vient lire au fond du pag e
La « the nan a »
T’as mêm’ plus l’temps d’tourner les page s
La « the nan a »
C’est des baisers c’est des caresse s
La « the nan a »
À t’défoncer le tiroir-caiss e
La « the nan a »
C’est d’la panthère qu’on t’sert en tass e
La « the nan a »
Faut laisser faire et puis ça pass e
La « the nan a »
C’est comme un ange qu’aurait pas d’aile s
La « the nan a »
C’est un jouet au bout d’une ficell e
La « the nan a »
C’est un chagrin
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