Testament Phonographe
vie dans leur cass’-pip e
C’est dans les champs qu’ell’ traîn’ son cu l
Où y’ a des croix comm’ des oiseau x
Des croix blanc h’ s plantées pour la pea u
La peau des autr’s bien entend u
Cell’-là on peut jamais la voi r
À moins d’y voir les yeux fermé s
Et l’périsco p’ dans les trous d’ne z
Bien allongé sous le boul’var d
Suffit d’leur filer quat’ bouts d’boi s
Et d’fair’ leur lit dans un peu d’glais e
Et d’leur chanter la Marseillais e
Et d’leur faire un’ bell’ jambe de boi s
Arrête un peu tes cuivres
Et tes tambours
Et ramèn’ moi l’accordéon
Arrête un peu tes cuivres
Que je puiss’ finir ma chanson
Le temps que j’baise
Ma marseillaise
SALUT, BEATNIK !
Y’a la mer qu’a lavé la plage endimanchée
Y’a la vill’ de travers et les grues déhanchées
Y’a les mecs dans la rue qui jouent au jeu des flics
Y’a des cons dans leur jeu qu’ont du jeu dans leur slip
Y’a l’automn’ qui s’ramène avec ses foins brûlés
Et des moutons tondus qui n’iront pas voter
Y’a l’hiver et ses glace(s) aux oiseaux verglacés
Et la Sein’ qui s’bagu’naude en cherchant ses noyés
Et c’est la vie qui va et les politic-chiottes
Et d’la Droite et d’la Gauche et de la Saint’-Parlotte
Tout ça, ça va trinquer à la santé, petit,
Et d’la France et du monde et des ordure(s) aussi
Y’a du rouge à Pékin et des môm’s qui font ça
Le fumier ça s’conjugue aussi dans ces coins-là
Ceux-là quand ils auront leur content d’rizotto
Tu verras tes week-ends au safran mon coco !
T’es pas encor pourri et t’es comme un voilie r
Sous les ponts de Paris tu navigue( s) arrêt é
Ta guitar’ dans la voix et ta voix sur l’horreu r
Qui fait pousser les gens comm’ ça au p’ tit malheu r
Beatnik fais-toi anar et puis va boire un cou p
Avec ceux qu’ont trinqué en Espagne et partou t
Avec ceux qui dis’nt non toujours pour le princip e
Avec ceux qui tout nus ont l’air d’avoir des nippe s
Avec ceux qui joyeux dans la course au malheu r
Sont toujours les premier sont toujours les meilleur s
Avec ceux qu’ont Johnson au cul et quelques autre s
Les fidel les mao les charlot les apôtre s
DE LA TRISTESSE PARFOIS DE VIVR E
DE LA TRISTESS E
Illustration – Van Gogh
LA TRISTESSE
La tristesse a jeté ses feux rue d’Amsterda m
Dans les yeux d’une fille accrochée aux pavé s
Les gens qui s’en allaient dans ce Paris de flamm e
Ne la regardaient plus. Elle s’était pavé e
La tristesse a changé d’hôtel et vit en fac e
Et la rue renversée dans ses yeux du malheu r
Ne sait plus par quel bout se prendre et puis se cass e
Au bout du boulevard comme un delta majeu r
La tristesse…
C’est un chat étendu comme un drap sur la rout e
C’ est ce vieux qui s’en va doucement se casse r
C’est la peur de t’entendre aux frontières du dout e
C’est la mélancolie qui a pris quelques année s
C’est le chant du silence emprunté à l’automn e
C’est les feuilles chaussant leurs lunettes d’hive r
C’est un chagrin passé qui prend le téléphon e
C’est une flaque d’eau qui se prend pour la me r
La tristesse…
La tristesse a passé la main et court encor e
On la voit quelquefois traîner dans le quartie r
Ou prendre ses quartiers de joie dans le drugstor e
Où meurent des idées découpées en quartier s
La tristesse a planqué tes yeux dans les étoile s
Et te mêle au silence étoilé des année s
Dont le regard lumière est voilé de ces voile s
Dont tu t’en vas drapant ton destin constell é
La tristesse…
C’est cet enfant perdu au bout de mes caresse s
C’est le sang de la terre avorté cette nui t
C’est le bruit de mes pas quand marche ta détress e
Et c’est l’imaginaire au coin de la foli e
C’est ta gorge en allée de ce foulard de soi e
C’est un soleil bât ard bon pour les rayons « X »
C’est la pension pou r Un dans un caveau pour troi s
C’est un espoir perdu qui se cherche un préfix e
Le désespoir…
LE BONHEUR
Madame ?
Où courez-vous dans le silence
Du tohu-bohu de la rue
Madame ?
Tu vas retrouver ton amant
Pendant que ton mari travaille
Madame ?
Le bonheur ça vaut pas trois mailles
Madame ?
Aussitôt là faut qu’il s’en aille
Alors…
Profite de l’après-midi
Madame ?
Où courez-vous dans le vacarme
Et le silence du
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