Testament Phonographe
tout blanc s
c ’est l’printemp s
y’ a du blé qui s’fait du mourro n
les oiseaux eux ils dis’nt pas no n
c ’est l’printemp s
y’ a nos chagrins qu’ont des couleur s
y’ a mêm’ du printemps chez l’malheu r
y’ a la mer qui s’prend pour Mone t
ou pour Gauguin ou pour Mane t
c ’est l’printemp s
y’ a des nua g’ s qui n’ont plus d’quo i
on dirait d’la barbe à pap a
c ’est l’printemp s
y’ a l’vent du nord qu’a pris l’accen t
avec Mistral il pass’ son temp s
c ’est l’printemp s
y’ a la pluie qu’est passée chez Dio r
pour s’payer l’modèl’ Soleil d’O r
y’ a la rout’qui s’faît National e
et des fourmis qui s’font la mall e
c’est l’printemp s
y’ a d’la luzerne au fond des lit s
et puis l’faucheur qui lui souri t
c ’est l’printemp s
y’ a des souris qui s’font les dent s
sur les matous par conséquen t
c ’est l’printemp s
y’ a des voix d’or dans un seul cr i
c’est la Sixtin’ qui sort la nuit…
y’ a la natur’ qui s’tape un bo l
à la santé du rossigno l
c ’est l’printemp s
y’ a l’Beaujolais qui la ramèn e
et Mimi qui s’prend pour Carme n
c ’est l’printemp s
y’ a l’Il’ Saint-Louis qui rentre en Sein e
et puis Paris qui s’y promèn e
c ’est l’printemp s
y’ a l’été qui s’point’ dans la ru e
et des ballots qui n’ont pas v u
Qu’c’était l’printemps…
T’AS D’BEAUX YEUX, TU SAIS ?
Regarde-les ces suicidés qui déambulen t
Boulevard des Ritals à Paris, samed i
« C’est au vert, vas-y camarade !
Sur l’autoroute il y a des songe s
Des coureurs au long cours et qui freinen t
Et qui rongent leurs freins malade s
C’est l’automne, vas-y camarade ! »
T’as d’beaux yeux, tu sais ?
Quand ils sont verts j’y vais cueillir la pâquerett e
Quand ils sont bleus j’y plonge au fond dans leur marin e
Quand ils sont noirs j’y prends le deuil de ma voisin e
Quand ils sont mauves alors j’y cueille ta violett e
T’as d’beaux yeux, tu sais ? Regarde… Regarde…
Regarde-les ces suicidés qui déambulen t
Boulevard des Ritals à Paris, samed i
Je les vois dans un grand panie r
Au bras d’une géante noire
Aux cheveux noirs en voile roug e
Elle passe sur moi sur la marge et ça boug e
Et sa chatte comme un arc-en-ciel me fait « mino u »
La chatte de la Mort la nui t
Ne ronronne jamais…
T’as d’beaux yeux, tu sais ? Regarde… Regarde… Mais regarde !
Quand ils sont verts j’y vais m’inscrire à l’espéranc e
Quand ils sont bleus je me prends pour ton capitain e
Quand ils sont noirs je t’y plonge et puis t’y ramèn e
Quand ils sont mauves alors mon carême commenc e
T’as d’beaux yeux, tu sais ? Regarde… Regarde…
Le Carême de la Camard e
Ça commence quand tu regarde s
La chatte de Paris la nui t
Je la vois quand tes yeux sont gri s
Regarde… Regarde…
Elle se fait enverguer par des prolos au ventre trist e
Qui s’en vont aux urgences jerker avec l’URSSA F
Illustration Chartes Szymkowic z
LES RETRAITÉS
Un vieux complet de vieill’s savat’ s
Avec quoi on n’peut plus drague r
Un col roulé comme un’ cravat e
Un vieux pardingu’ pour se niche r
Un bout d’chaussée à s’arrauye r
Dans les vitrin’s où y’ a qu’du ven t
Un pau v’ nua g’ qui va creve r
C’est la retraite et c’est l’printemp s
Et ces pau v’ s gens qui font la queu e
Pour des plaisirs qu’on peut fair’ voi r
Cet opium qu’on fum’ par les yeu x
Dans les cinoc h’ s qui font l’trottoi r
Comm’ les tapins d’publicit é
Qu’ont leur bastringue en papier pein t
Histoir’ de montrer du péch é
Aux passants qu’ont plus les moyen s
Un’ vieille histoire à raconte r
À un’ nana qu’a plus d’ziz i
Un p’ tit carnet pour y compte r
Des trucs qui val’nt pas un radi s
Un’canne à pêche à dépiste r
De quoi faire un’fritur’« vit’fai t »
Et l’soleil qu’est pas dégoût é
C’est la retraite et c’est l’ét é
Tous ces pau v’ s gens qu’on voit traîne r
À la queue des allocation s
Avec leurs mains à s’rembourse r
Les en g’ lur’s d’la mauvais’ saiso n
Comm’ des rapac’s qu’auraient plus d’be c
Des lion s qui s’seraient faits pédé s
Sans
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