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Une histoire du Canada

Une histoire du Canada

Titel: Une histoire du Canada Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Robert Bothwell
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combinaison avec les Français et les russes est plus ou moins en place et opérationnelle en 1908 au grand dam du gouvernement allemand et de son souverain, l’empereur Guillaume ii.
    Petit-fils de la reine victoria, Guillaume est doté d’un tempérament nerveux, irascible et instable. son titre d’empereur en fait le personnage politique le plus important d’allemagne, mais sa volonté n’est pas absolue et il est très conscient de son besoin d’être bien perçu par des éléments importants de la société allemande, de sorte qu’il n’exprime pas seulement son désir personnel mais un puissant courant politique en allemagne quand, à partir de 1898, il se met à construire une flotte allemande de grande envergure alors qu’il n’en existait pratiquement aucune auparavant.
    Pour réussir, sa politique navale exige qu’il soit en mesure de faire sortir ses navires des ports allemands par la mer du nord pour rejoindre l’océan atlantique et, pour ce faire, il doit trouver une façon d’amener la flotte britannique à perdre sa contenance. Ce qui signifie qu’il doit avoir une flotte plus nombreuse et mieux armée que les Britanniques dans les eaux qui séparent la Grande-Bretagne de l’allemagne.
    dans le lointain Canada, sans doute les visées de Guillaume peuvent-elles paraître curieuses mais plus que toute autre question de politique étrangère, elle trouve son écho dans le dominion d’amérique du nord. Guillaume devient un des éléments qui mettent fin à l’isolement colonial du Canada. au bout du compte, il contribuera aussi à mettre un terme à l’empire britannique en exposant ses inconséquences internes et les divergences d’intérêts entre la Grande-Bretagne et ses colonies, dont le Canada ; mais on est encore loin de cette issue.
    Pour sir Wilfrid Laurier, les machinations des cours européennes et la constitution d’alliances distantes ne présentent pas le moindre intérêt. s’il lui arrive même d’y songer, il croit sans doute les ressources britanniques presque infinies et la puissance britannique sans égale. il pourrait concéder qu’il arrive aux Britanniques de prendre leur temps avant de gagner de la vitesse mais ils finiront bien par atteindre leur but. en matière de politique étrangère britannique, le rôle du Canada se borne à observer et applaudir un spectacle conçu et dirigé depuis Londres. À une seule reprise, Laurier a vécu l’expérience d’être « la fille dans la maison de sa mère » et c’était pendant la guerre des Boers. il ne souhaite nullement voir cette expérience se répéter.
    Cependant, Laurier voit bel et bien dans les hommes d’état britanniques des politiciens comme lui. il ne se laisse pas impressionner par le fait qu’ils sont entourés d’énormes flottes et d’armées en marche.
    Comme pour n’importe quelle autre activité gouvernementale, il faut payer 254
    UnE HIsTOIRE dU Canada
    le coût des flottes et des armées et trouver l’argent nécessaire à ces activités représente la partie la plus pénible du processus politique. Un des principes fondamentaux de l’auto-définition impérialiste est que la Grande-Bretagne est faible et non forte, en péril et non en sécurité et qu’elle manque de fonds plutôt que d’être infiniment riche. Laurier aurait de la difficulté à accepter n’importe laquelle de ces affirmations.
    de reculons, il approuve certaines réformes au sein de l’armée canadienne. il ne s’intéresse guère aux exposés des ministres britanniques lors des conférences impériales (qu’on appelait auparavant des conférences coloniales) et, en réalité, ces ministres le lui rendent bien puisqu’ils omettent de l’informer de l’évolution de la situation sur le plan des engagements dans des alliances européennes.
    Comme le reste du pays, Laurier passe le plus clair de l’année 1908
    à penser au fait impressionnant qu’il y a eu une colonisation européenne permanente au Canada depuis trois cents ans. sous l’impulsion d’une coalition locale de supporters enthousiastes de Québec, de concert avec le gouverneur général, lord Grey, Laurier et le premier ministre du Québec, Lomer Gouin, financent d’énormes célébrations pour cet événement. Le duc de norfolk, un aristocrate d’une ancienne ascendance catholique, vient à Québec et les évêques tombent sous son charme. Le vice-président des états-Unis y vient lui aussi, de même qu’un amiral français et des

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