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Une histoire du Canada

Une histoire du Canada

Titel: Une histoire du Canada Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Robert Bothwell
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Grande-Bretagne tout en conservant les côtes pour elle-même. Quand la russie vend l’alaska aux états-Unis, la frontière ne bouge pas et il n’y a aucune motivation à la changer jusqu’à la ruée vers l’or du Klondike. À ce moment, l’intérêt s’accroît.

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UnE HIsTOIRE dU Canada
    Le gouvernement canadien prétend désormais que le traité lui donnait un accès à la mer, et le gouvernement américain soutient le contraire. L’affaire couve pendant un certain nombre d’années, jusque sous l’administration de theodore roosevelt quand, en 1903, elle est soumise à l’arbitrage de six
    « juristes de grand renom ».
    il s’agit d’un arbitrage peu habituel. il y a trois américains, tous partisans notoires du point de vue américain. il y a deux Canadiens, tout aussi partisans du point de vue opposé, et le malheureux juge en chef britannique, lord alverstone. Comme on s’y attendait, sur presque tous les points, alverstone donne raison aux américains. roosevelt n’a accepté l’arbitrage que parce qu’il était certain d’en sortir vainqueur, ce qui confère au processus l’aspect d’un pantomime tourné au ralenti36.
    Laurier est contrarié, peut-être davantage que la solidité de sa preuve le justifie. Prenant la parole à la Chambre des communes en octobre 1903, il laisse paraître ses sentiments : « J’ai souvent regretté, Monsieur le Président, mais jamais davantage qu’en ce moment précis, que nous vivions à côté d’un puissant voisin qui, je crois pouvoir le dire sans être considéré comme inamical à son endroit, fait preuve de beaucoup de cupidité dans ses actes nationaux et est déterminé à tirer le meilleur parti, à toutes les occasions, de chacune des ententes qu’il peut passer37. »
    nETTOyER L’ARDOiSE
    Le différend frontalier en alaska pourrait être le présage d’un siècle de relations tendues avec les américains, mais ce n’est pas le cas.
    Les relations entre le gouvernement Laurier et l’administration roosevelt s’améliorent de beaucoup et, pour la première fois, on peut parler de relations canado-américaines du type intergouvernemental.
    roosevelt souhaite être dominant et incontesté mais non désagréable.
    son secrétaire d’état, elihu root, adopte la même attitude et obtient une réaction très favorable de l’ambassadeur britannique à Washington, lord Bryce, qui a son propre plan. en gros, la plupart des dossiers de l’ambassade britannique concernent le Canada et les mille et un problèmes inhérents à une frontière longue de quatre mille huit cents kilomètres. recevoir des directives de Laurier est une affaire extrêmement compliquée, qui parfois ne mène à rien.
    La première tâche de Bryce consiste à convaincre Laurier de répondre à son courrier en provenance de Washington ; la deuxième, à s’assurer que le contenu de ce courrier soit amical et constructif et non conflictuel. Bryce convainc un haut fonctionnaire canadien, sir Joseph Pope, d’organiser un 10•explosioneTmarasme,1896–1914

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    bureau à Ottawa pour gérer la correspondance avec l’étranger38. Ce ne peut être un ministère des affaires étrangères – la concession faite au Canada serait trop grande, puisque ce dernier n’est, juridiquement parlant, qu’une très grande et importante colonie. On l’appellera donc plutôt ministère des affaires extérieures , ce qui n’a pas besoin d’explications sans toutefois constituer une véritable revendication. Ce ministère est situé au-dessus d’un salon de barbier dans le centre d’Ottawa, bien qu’il déménagera plus tard dans un édifice plus imposant. La tâche est confiée à un jeune ministre mais, fait plus important, c’est sir Joseph Pope qui prend le bureau en charge.
    Bryce s’emploie à « nettoyer l’ardoise » des problèmes canado-américains urgents. Pour la plupart, il ne s’agit pas de grandes questions politiques et ils ne nécessitent pas d’intenses négociations. Un point ressort du lot. de nombreux fleuves et rivières franchissent la frontière canado-américaine et celle-ci traverse les Grands Lacs en leur milieu. Certains territoires frontaliers sont colonisés depuis plus d’un siècle et sont de plus en plus peuplés.
    Les habitants du bassin des Grands Lacs, de la vallée de la rivière saint-Jean, de la rivière rouge et de la côte britanno-colombienne exploitent la terre sur laquelle ils vivent. ils y construisent des villes, qui ont besoin

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